Les 22 et 23 novembre 2017
Ascension du Djebel Rum en 2 jours par la voie du Sheikh Hamdan. Lestés de sacs d’environ 18 kg chacun, avec sur le dos tapis de sol, duvet, matériel d’escalade et… 6 litres d’eau, on s’engage à près de 11h dans la voie bédouine du Sheikh Hamdan côté nord-ouest du Djebel Rum, avec 1000 mètres de dénivelée à gravir dans les labyrinthes de vires suspendues puis de dômes et canyons sommitaux du massif. Pas de temps à perdre donc avec un crépuscule à 16h30, et on parviendra à 15h sans trop d’erreurs au sommet de la grande vire transversale qui marque la fin de la voie du Sheikh Hamdan. Un itinéraire comme toujours astucieux et un peu insoupçonnable d’en bas depuis le Siq lorsqu’on regarde un peu effarouchés les centaines de mètres de grès vertical qui nous dominent de chaque côté : la voie remonte une centaine de mètres de paroi au plus facile (avec tout de même des passages courts mais parfois difficiles à protéger dans des cotations de petit 5 moderne) pour rejoindre la grande vire oblique, où l’itinéraire se fait plus évident mais toujours aussi esthétique et ludique : on suit cette vire ascendante en alternant passages de marche exposée et pas d’escalade en renfougne entre paroi et lames décollées pour atteindre le plateau sommital. On change alors complètement de cadre pour celui d’un tepuy oriental caractéristique du Wadi Rum : un plateau suspendu découpé à l’infini en dômes de grès séparés par des canyons remplis de sable, un relief presque lunaire où il s’agit de suivre les quelques cairns en place pour trouver l’un des rares itinéraires possibles vers le sommet. On rejoindra alors ce dernier aux dernières lueurs d’un crépuscule malheureusement peu coloré, avant de rejoindre immédiatement au nord du sommet du Djebel Rum l’un des canyons en sable si adaptés au bivouac. Un tapis de sol en sable, un abri entre les murs de grès, quelques branches de genévrier pour se réchauffer dans les 5°C ambiants, et nous voilà partis pour un bivouac rafraîchissant mais confortable, avant une journée de descente sur la voie de Hammad passée étirée à se balader entre rappels, canyons, désescalades et dômes de grès multicolore, mais sans la solitude absolue de la veille. Au final 2 très belles journées de voies bédouines, pas trop dure et exposées, des parcours de scrambling ludiques et variés, une sorte d’alpinisme local facile qui doit autant figurer au programme des grimpeurs de passage que les grandes voies d’escalade : le plaisir de la recherche d’itinéraire et de paysages toujours variés vaut bien celui de la gestuelle de la grimpe !