Le 18 mars 2018
Voie Abert-Devantay, 6 longueurs, équipé, 6c max
A mon sens 6b (pour la continuité)/6c/6a+/6a+/6a/6a
Retour sur le secteur-phare (mais pas sémaphore) des falaises soubeyrannes, j’ai nommé le Draïoun et son trois-feuilles géologique de grès, calcaire et conglomérat rongé par la grotte éponyme. Au menu du jour la voie Abert-Devantay déjà parcourue (en second) 4 ans plus tôt pour ses 4 premières longueurs. Le ressenti sera le même qu’en 2014, avec de la grimpe homogène dans un niveau 6a avec quelques pas de 6a+, hormis la section dalleuse à la fin de L2 en 6b+/c qui peut (pas si facilement) se passer en A0. Par contre l’ambiance et le gaz restent présents et prenants dès le gros dévers de la fin de la première longueur puis son relais suspendu, encore plus sous les nuages, la fraîcheur et le léger mistral. La voie offre de très belles longueurs d’escalade, L1 évidemment pour son gros dévers sur tablettes de grès qu’on n’ose pas solliciter au vu de leur petite surface d’accroche, L4 variée et à la belle gestuelle en cheminée, dièdre puis murs de grès et de conglomérat et L5 exclusivement en poudingue. Celle-ci, non parcourue en 2014, constitue à mon goût l’une des plus belles longueurs en conglomérat de Canaille : ambiance gazeuse, escalade variée en dalle, dièdre et traversée soutenue dans le 6a, avec à chaque pas le choix cornélien entre le gros-galet-qui-ferait-une-très-bonne-prise-mais-qui-dépasse-un-peu-trop-pour-ne-pas-se-décrocher-dès-qu’on-appuie-dessus et le petit-galet-qui-dépasse-à-peine-mais-semble-bien-enchâssé… Au final une très belle voie plus exigeante que les cotations pourraient le laisser penser, et dans cette succession de journées grises, le ciel daignera même nous accorder en deus ex machina un superbe crépuscule à la sortie !