Les 31 mai et 1er juin 2109
Itinéraire : Pré de Madame Carle – refuge du Glacier Blanc – col de Monêtier – point 3100 sous le col Jean Gauthier – col de Séguret Foran – Pic du Rif – lac de l’Eychauda - Chambran
Sommet : 3500 m
Dénivelée :
J1 : 800 m (1850-2550)
J2 : 1200 m (2550-3350-3100-3500-1700)
Difficulté : 3.3
Courte virée de 2 jours à skis dans le massif des Ecrins, pour la traversée des Dômes de Monêtier, course déjà tentée à 2 reprises, mais sans succès pour cause de mauvaise météo en mai 2016 et d’instabilité du manteau en mai 2017 ! Le troisième essai sera le bon, par des conditions idéales – beau temps et bonne neige de printemps – nonobstant un portage évidemment significatif en ce début juin. Le regel nocturne résistera finalement bien à la chaleur diurne, et on profitera même, moyennant un départ à la frontale du refuge à 5h, d’une excellente neige de printemps à 8h puis 10h dans les 2 descentes du samedi, sur des versants est qui grillent pourtant au soleil depuis 7h du matin !
Du bon à très bon ski donc, mais encore et surtout dans les contrastes qui font tout le charme du ski de (fin de) printemps : départ et arrivée en tenue d’été dans les alpages fleuris, skis sur le sac et baskets aux pieds, ski entre temps en veste d’hiver et crampons ou skis aux pieds ! La vire du col de Mônetier, qu’on appréhendait un peu faute de préparation suffisante, s’est finalement avérée anodine, un court passage un peu exposé mais large, peu raide et bien tracé, et la remontée du raide versant nord du pic de Dormillouse, désormais déglacé, se fait facilement et rapidement en crampons à condition de respecter un horaire martinal dans cet ubac qui prend le soleil tôt en matinée de juin. On appréciera ensuite jusqu’au Pic du Rif une ambiance peu commune sur la calotte glaciaire suspendue : un immense faux-plat face aux lignes de crêtes et à la plaine du Pô noyés dans la brume vers l’est, avant une descente presque parfaite sur une neige lisse et soyeuse en cours de dégel, jusqu’au lac de l’Eychauda qui commence à sourdre dans des teintes bleutées de sa couverture hivernale. La suite se passera dans les névés puis les ravines de la Coste du Laou (plutô viser le sentier d’été bien tracé que ces raides pentes d’éboulis et de pelouse alpine) avant un vallon de Chambran magnifié par son tapis de fleurs, belle ambiance printanière pour clôturer cette saison de ski de randonnée, un grand cru par la permanence inhabituelle de bonnes conditions, qui s’achève donc début juin et qui aurait pu commencer fin octobre si l’automne n’avait pas été dévolu aux voyages !