Suite à l’article rédigé pour le numéro d’octobre de Skirando Magazine, ci-dessous le récit de cette semaine de découverte des montagnes dominant le golfe d’Antalya. Pour les topos et informations pratiques il faudra investir dans le magazine !
Des montagnes titillant les 3000 mètres, suffisamment enneigées pour garder des reliques glaciaires à la latitude de Tunis, pas de cartes ni de topos, une terra incognita du ski de randonnée … Non, ce n’est pas la dernière Cordillère Cachée de Chilivie, mais l’extrémité sud-ouest du Taurus Turc, au-dessus d’Antalya, dans la région parmi les plus touristiques de Turquie, à quelques kilomètres de la Riviera Turque et de ses alignements de cubes de béton en séjour all inclusive.
C’est en naviguant dans la carte de Turquie, à la recherche de massifs encore confidentiels, à la différence des Ala Dag ou du Bolkar sporadiquement parcourus par des occidentaux en goguette, que j’ai atterri sur ce bout du Taurus perdu au bord du golfe d’Antalya. Quelques recherches sur Internet plus tard, dont une inspection détaillée des cartes disponibles, confirment que de nombreux sommets alpins comportent des routes d’accès desservant stations de ski ou villages de bergers, permettant d’envisager un chaussage à la voiture ou un faible portage. Ces sommets assez hauts pour offrir des dénivelées intéressantes, assez bas pour envisager des courses à la journée sans bivouac, semblent donc dessinés pour des skieurs plus branchés restau que réchaud !
La consultation, d’abord épisodique puis frénétique, des conditions de neige sur place nous amène passer la destination « Antalya » en tête de liste des destinations possibles pour le voyage de ski exotique de mars, puis à réserver les billets d’avion… le vendredi 1er mars, avec des prévisions météo presqu’unanimes sur un retour rapide et une permanence du beau temps la semaine suivante.
Dimanche 3 mars 23h
Il pleut à notre arrivée sur la ville d’Antalya, seules sont visibles en bordure de voie rapide des barres d’immeubles, on rejoint vite l’hébergement en rêvant déjà de l’amélioration promise par les bulletins météo, et de poudreuse posée sur les pentes tel du sucre glace sur des loukoums !
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Lundi 4 mars 9h
Il pleut toujours, la visibilité n’excède pas le minaret de la moquée quelques dizaines de mètres plus loin, la route devant nous passe non pas au-dessus … mais dans le torrent, accessoirement en crue, on ne sait pas trop où l’on se trouve et craint même qu’on ne finisse à l’’embouchure du torrent après une session imposée de rafting sur 4 roues. Dur (« stop » en Turc), décision est prise de faire demi-tour et de finir la journée, non pas en eaux vives, mais dans les eaux chaudes de l’hôtel de luxe déjà repéré à Isparta, 2 heures de route au nord, où la météo est annoncée meilleure le lendemain. L’aventure de la journée se finira donc dans le centre-ville animé d’Isparta, ville étudiante richement pourvue en cafés concerts ; quoi qu’en pense le grand vizir Erdogan la musique Turque ne se limite pas encore aux chants des muezzins le matin à 6h ! Faute d’avoir pu goûter à la poudre blanche, on noiera notre chagrin… dans le thé, aucun autre breuvage pour adultes n’étant disponible après 15 ans de régime islamo-conservateur !
Mardi 5 mars 7h
Après une nuit dans une suite au prix faramineux de 25€, sur un lit immense où l’on pourrait planter la tente, mais avec un réveil plus que matinal au son du haut-parleur de la mosquée voisine, il fait beau, les oiseaux chantent, les baklavas brillent dans le buffet du petit déjeuner, et la montagne du Davraz nous fait de l’œil par la fenêtre entre les nuages façon narguilé.
On attend le voiturier (!), pas conscient de sa chance d’intervenir en début de séjour, sans les gaz toxiques de nos chaussures de ski, et on se dirige vers la station de ski de Davraz. Durant la montée en voiture, après la steppe du pied de montagne, la forêt de pins et de genévriers apparaît en même temps que la neige, qui devient abondante au niveau du bas de la station. Une montée en télésiège plus tard, puis en peaux sous un télésiège fermé, nous amène sur la neige profonde tombée les jours précédents. Après une demi-heure de traçage sous les pylônes du télésiège, celui-ci ouvre, et les pieds nickelés tombent dans sa gare d’arrivée sur le directeur de la station, qui vient nous interdire de monter plus haut faute d’autorisation signée ! Nous voilà donc pris en flagrant délit de clandestinité dans les rouages de la bureaucratie ottomane, et on s’imagine déjà voisins de cellule des derniers condamnés des purges d’Erdogan sur un Alcatraz stambouliote. Feu le cauchemar d’un remake de « Midnight Express », notre salut vient de l’arrivée impromptue de 3 Turc.que.s (tentative sans doute ratée d’écriture inclusive) parfaitement anglophones dont l’une se présente comme « professionnelle de la montagne » et appelle directement une connaissance pour (tenter) obtenir ce fameux droit de passage. Ses efforts paraissant vains, elle décide de passer outre l’air contrarié du directeur de la station et passe en force, une stratégie que nous adoptons également illico pour sa simplicité et son efficacité…On s’éloigne alors, plutôt vite que doucement, de la station d’arrivée du télésiège, et du microcosme dangereux des stations de ski Turques, vers le monde moins réglementé des montagnes sauvages. Rapidement les garde-chiourmes disparaissent du champ de vision, remplacés par des rochers totalement givrés, des gendarmes de rochers caparaçonnés de glace plus tolérants que leurs homologues de chair, et l’on gagne la crête sommitale dans une très belle ambiance qui évoque plus la Patagonie que la Turquie. En parlant de Patagonie, le vent se fait rapidement plus austral que méditerranéen, et nous ramène des nuées depuis la mer, si bien qu’en quelques minutes l’atmosphère se fait aussi claire qu’une perfusion d’Armstrong ! On doit alors naviguer au GPS du smartphone sur les ersatz de carte téléchargée le matin même, dans la neige qui remplit notre horizon, veillant surtout à ne pas traverser les corniches qui ourlent la crête en surplomb au-dessus des barres du versant nord. On atteint bientôt un replat qui semble descendre de toutes parts, une définition commode du mot « sommet » qui nous satisfera aujourd’hui...
Sans être certains d’avoir atteint le point culminant, on ne pourra pas revendiquer à coup sûr la première ascension à skis de 2 Marseillais, en hivernale, qui plus est sans assistance et sans oxygène (!), et faire la couverture de Paris-Match ou « Kayak Magazin » (ski se dit kayak en Turc). Tant pis pour nos 15 minutes de célébrité, mais on ne cherche pas à aller plus haut et commence à descendre dans les traces de montée avant qu’elles ne s’estompent trop. Les yeux rivés sur ce qui reste des traces de skis, on ne profite pas du paysage, qui se limite à nos spatules qui émergent difficilement de la neige fraîche. Le ski s’améliore au fil de la descente, les conversions se transforment en virages, et c’est finalement du bon ski en poudreuse un peu humidifiée qui clôture cette première descente. Dommage donc que l’heure perdue au départ avec le pseudo permis d’accès nous aura fait rater le créneau de soleil au sommet, mais au moins on aura pas fini… à l’ombre des geôles Turques !
Les 3 Turc.que.s rencontrés à nouveau au parking nous recommandent pour la journée du lendemain le versant nord du Dedegöl, qui fait office de « voie normale » à pieds et donc par extension à skis, mais ces conseils titillent les aventuriers qui sommeillent (léger) en nous, et on ira donc explorer le versant ouest au départ du village de bergers de Eldere.
Pas plus de 700 mètres de dénivelée au compteur depuis notre arrivée en Turquie voilà 2 jours, les vacances sportives s’avèrent pour l’instant plus riches en calories qu’en dénivelée… mais il faut bien prendre des forces avant d’aller affronter la chaleur brûlante du sauna…
Mercredi 6 mars
Après l’échec météo/succès spa du lundi et les imprévus administrativo-météorologiques du mardi, aujourd’hui sera on l’espère une journée plus aboutie sur le flanc ouest du Dedegöl. C’est le versant que j’avais repéré sur des publications d’escalade avec de grandes dalles cannelées de calcaire, maintenant parcourues de nombreuses voies équipées. Si les grimpeurs viennent souvent se mesurer à ces aiguilles de calcaire, les vallons qu’elles dominent sont encore inconnus des skieurs de rando, et les cartes ou photo satellites ne permettent pas de trancher sur la possibilité ou non d’un passage à skis jusqu’à la crête sommitale du Dedegöl. Après une longue route depuis Isparta (il doit être possible de raccourcir le trajet en dormant à Egirdir), entre montagnes et lacs, on s’enfonce à partir du village d’Aksu dans des vallées étroites où un ruban de bitume de plus en plus dégradé relie des hameaux de bergers. Peu avant Eldere, les versants boisés parfois minés par des carrières de marbre s’élèvent brusquement, et on parvient au terminus de la route sous le majestueux versant ouest du Dedegöl et les aiguilles élancées bien connues des grimpeurs. C’est beau, sauvage, et on a hâte de confirmer sur la montagne les cheminements imaginés sur l’écran. Des fourmis dans les spatules, on traverse ce village, franchement incongrus aux côtés de chèvres et de moutons avec nos skis sur le sac, sur un chemin de bergers en terre qui court à travers les maisons de bric et de broc.
Le chemin se transforme ensuite en piste qui remonte la pinède, puis disparaît sous la neige dès 1500 m, le moment longuement attendu de réduire le poids du sac et de progresser skis aux pieds. La pinède semble taillée pour le slalom, une forêt de piquets en forme de troncs droits et nus jusqu’à 5 mètres de hauteur, puis s’éclaircit à sa sortie sur une croupe pour nous permettre de mieux admirer les aiguilles de calcaire qui nous dominent maintenant du haut de leurs miroirs de dalles. C’est alors une traversée panoramique sous ces boucliers de dalles, très esthétique au milieu des genévriers aux troncs colorés et des grands pins en guise de pain bénit des photographes. Ces pins noirs aux allures de pins laricio corses se font plus rares à mesure que l’on se rapproche de la grande combe descendant du Karçukuru Tepe, et celle-ci nous amène jusqu’à un verrou qui se contourne par la gauche. Le manteau nous semble stable, et on marche… euh skie sur des œufs en traversée au-dessus de la barre rocheuse, jusqu’à atteindre la grande doline qui marque l’entrée dans le cirque sommital du Karçukuru Tepe.
On découvre vite une immense arche naturelle au fond de cette doline, encore une petite merveille géologique de cette montagne décidément pas avare en beau caillou ! De cette doline la crête du cirque s’atteint par des pentes raides parsemées de rochers plâtrés par le vent d’ouest des dernières perturbations. On vise une brèche entre 2 gendarmes meringués, qui s’atteint par un large couloir suspendu. L’épaisseur de neige fraîche augmente régulièrement, et le rail de montée se transforme vite en tranchée, creusée à skis puis en crampons quand la pente se raidit dans les dernières centaines de mètres. Le dernier raidillon se fera en mode natation pour le skieur de tête, les bras en brasse coulée dans le mètre de neige fraîche et les pieds cherchant désespérément des appuis dans la semoule blanche, de la montée de combat où chaque mètre gagné coûte cher ! Un rivage rocheux nous apparaît comme une planche de salut dans cette mer de poudreuse sans fond, et on est soulagés de pouvoir poser les crampons sur la brèche sommitale après près d’une demi-heure de brassage pour gagner 100 mètres ! La brèche, coincée entre 2 gendarmes totalement couverts de givre, perchée au-dessus d’une forêt d’aiguilles de calcaire et de la grande arche rocheuse de la doline du bas, offre une ambiance exceptionnelle, plus norvégienne ou patagonienne que Turque, à quelques encablures du golfe d’Antalya.
Les cumulus qui arrivent de l’ouest pour se fixer sur les parois environnantes, ainsi que le vent froid, n’incitent malheureusement pas au farniente, et on s’extirpe de notre perchoir panoramique pour skier en quelques dizaines de virages le couloir si durement remonté 1 heure plus tôt. Sans plus deviser sur l’ingratitude du ski de randonnée, l’incompétence des offices du tourisme locaux et l’absence dommageable d’un télésiège et d’un restaurant panoramique au sommet, on file vers l’arche repérée à la montée, toujours dans une bonne poudreuse mais dans une visibilité devenant médiocre. La suite se passera sur une excellente moquette succédant sans transition croûtée à la poudreuse, de quoi retourner à Eldere la tête pleine d’endorphines et les yeux pleins de rochers percés ou givrés !
Une splendide journée qui justifie à elle seule le voyage, où l’on se sera laissé porter de découvertes en découvertes entre cannelés et donut (arche naturelle) de calcaire et meringues de neige, un régal pour skieurs gourmands du rocker et des yeux. Merci à Pachamama qui nous aura encore mis des cristaux sous les spatules et des étoiles dans les yeux, avec un puissant sentiment de bien-être et d’harmonie exacerbé par les plaisirs inattendus de la découverte.
Jeudi 7 mars
Après la grande bambée exploratoire de la veille sur le versant ouest du Dedegöl, place à une course plus classique : le point culminant du massif, par sa voie normale versant nord, au départ du col routier de Vali Cesmesi Gecidi, entre les lacs de Beysehir et d’Egirdir. A l’inverse de la veille, c’est un parcours intégralement visible depuis le point de départ, peu technique et direct, nonobstant les 200 mètres de dénivelée de la descente inaugurale entre la route et le col géographique en contrebas. La montée se fait sans fioritures, si ce n’est la série de Z dessinée dans la combe nord, et en guise de récompense on profite de vues de plus en plus larges sur le lac de Beysehir (le plus grand de Turquie en eaux douces). Même si le vent de nord-ouest se fait de plus en plus cinglant, on file sur l’arête sommitale plaquée en versant est, le moindre écart à la ligne faîtière étant puni de bruits de wouf et de fissures du manteau ! N’ayant nulle envie de transformer la leçon de nivologie en exercice de secourisme, je louvoie sur le fil jusqu’à atteindre une large plate-forme qui nous permettra de chausser aisément, face à la brèche atteinte la veille.
La descente à skis sera là encore de qualité, majoritairement sur de la poudreuse rapportée, devenant encore meilleure sur le bas à l’abri du vent, de quoi agrémenter les lignes brisées de la montée de belles courbes, de la calligraphie sur skis pour signer – le temps de quelques heures – notre passage ici.
On pense déjà à la confiserie glacée du lendemain – le Tahtali et ses 2400 mètres en bord de mer - en remontant les 200 mètres de dénivelée jusqu’à la voiture, avant la route longue mais belle qui nous ramènera en fin de soirée seulement à Antalya !
Vendredi 8 mars
Au réveil la tempête de ciel bleu persiste, et on prend donc la direction de la station balnéaire de Kemer et du téléphérique qui a été bâti voilà une dizaine d’années sur le versant est du Tahtali, le plus raide et impressionnant avec ses 1500 mètres de falaises et couloirs perchés au-dessus du golfe d’Antalya. Après la solitude absolue des 2 dernières virées, attendre la cabine du téléphérique en compagnie d’un groupe de coréens en voyage organisé puis traverser l’immense gare d’arrivée, ses restaurants et ses boutiques à touristes, nous fait passer du fin fond de l’Ubaye à l’Aiguille du Midi ! Mais ici personne pour jouer des coudes et des skis afin d’être le premier à tracer, et on profite longuement de la mer qui brille sous les spatules et de la vue panoramique à 360° avant de chausser les skis, ne sachant encore de quel côté tourner les spatules…
Le versant nord-est se fait le plus convaincant avec ses couloirs parallèles au-dessus de la mer et son orientation au soleil levant, et il tiendra toutes ses promesses avec sa poudreuse suivie de moquette parfaite. On se remet en mode montée après 700 mètres de descente, et après un passage en glace vive – délicat en crampons aluminium – causé par une montée trop directe, on retrouve l’arête sommitale coiffée de son pustule mécanique.
Les grandes pentes sud-ouest, commandées à point 3 heures plus tôt, sont maintenant servies à la bonne cuisson sur un lit de neige soyeuse, et on se goinfre de ce velouté face à la côté échancrée de la péninsule d’Olimpos, La remontée au téléphérique se fait aisément et surtout très esthétiquement par l’arête sud, une succession d’antécimes larges et de crêtes au-dessus de la Grande Bleue derrière les abymes du versant est, pour clôturer en guise de pistache sur le loukoum cette journée de grand ski !
Les Turcs ont eu tort de Turquiser en Tahtali le nom de ce Mont Olympe lycien, qui doit bien figurer dans le panthéon du ski de randonnée maritime ! Du plaisir accessible à un ticket bon marché : quelques centaines de mètres de dénivelée sur chacun des 2 versants parcourus, des pentes n’excédant pas 35° en adrets, ce n’est pas de la performance à graver dans le marbre mais à inscrire dans la mémoire, de quoi agrandir et embellir la boîte à (bons) souvenirs, ce saint Graal du montagnard collectionneur d’émotions (pas forcément fortes) !
Samedi 9 mars
On hésite à retourner sur ce Mont Olympe si divin pour le ski, mais après l’aller-retour en téléphérique de la veille, on décide de revenir au télémollets, ce mode d’ascension au bilan carbone plus flatteur. Le Tunc Dagi, aux beaux couloirs nord repérés sur une publication Facebook d’alpinisme, nous tend ses éperons, et on se retrouve donc à 9h sur le parking de la station de ski de Saklikent, sans directeur de station exigeant le formulaire ZEF456-38 visé par une administration aux bureaux ouverts de 10h à 10h30 les jeudis des semaines impaires…On peut donc s’équiper tranquillement puis commencer la longue approche à travers carrières de marbre récentes et genévriers antiques, avant que la pente ne se redresse progressivement et nous conduise à alterner portions skis aux pieds ou sur le sac. Peu à peu le ciel et la mer s’agrandissent, les montagnes rapetissent, et on rejoint le haut-plateau sommital, belvédère sur le Tahtali skié la veille et la couronne de sommets enneigés du golfe d’Antalya.
La descente dans l’un des couloirs nord, en poudreuse s’épaississant… au fur et à mesure de la descente, nous mène dans une couche de 20 cm de neige fraîche sur fond dur où les spatules frétillent. Sans transition, la neige d’hiver légère comme un dégrèvement d’impôt est remplacée par de la neige de printemps lisse comme un électroencéphalogramme de Trump. On dessine de belles courbes au-dessus du village de bergers de Karçukuru, comme pour marquer un peu de présence humaine dans ce hameau totalement déserté l’hiver, puis nous nous laissons porter vers la voiture par de la neige de printemps à la consistance toujours idéale malgré l’heure tardive. Encore une très belle descente, décidément la norme pour cette semaine de ski Turque, et sitôt arrivés à la voiture nous voilà invités à partager avec un kebab avec de jeunes Turcs montés en station pour le week-end.
Tesekkür (merci en Turc) la Turquie, un far west…ou plutôt far east du ski de randonnée, où j’aurai défriché des itinéraires majeurs à chacun de mes 5 voyages à skis. Aladagri, Bolkar, Munzur, chaque massif a son caractère propre, sa géologie et ses conditions de neige, mais en point commun la même sauvagerie et virginité. Près d’Antalya point d’ours, de couloirs de grande ampleur ou de volcans englacés, mais une ambiance maritime exceptionnelle. Vous rêvez de skier au-dessus de la mer en poudreuse : inutile de casser votre petit cochon et d’hypothéquer votre maison pour payer votre semaine de ski-voile en Norvège, finalement passée à manger de la pâte de poisson en tube en regardant la pluie tomber sur le ponton, allez plutôt sous le soleil Turc tracer des pentes vierges au-dessus du golfe d’Antalya, en logeant en hôtel de luxe pour le prix d’un camping scandinave !