Le 23 septembre 2020
Les canailloux, 9 longueurs, équipé, 6c max
6a(et A0)/5c/6a+/6a/6a+/6b/6a(1 pas)/6c/5c
Parcours d’une nouvelle voie du Cap Canaille - « les canailloux » - une ligne de 8 longueurs qui remonte le secteur de la « cathédrale » juste au sud du secteur classique « ouvreur de bouse ». C’est une falaise parmi les plus hautes des soubeyrannes, découverte il y a quelques voies dans la voie des « drailles », un itinéraire facile et esthétique qui louvoie entre les différents étages de vires de cette paroi un peu déliquescente. Les « canailloux » emprunte une ligne plus directe depuis la couche de marnes du bas, au plus facile entre toits et gargouilles, avec relais (tous sauf R6) judicieusement positionnés sur de larges vires.
La meilleure approche doit pouvoir se faire depuis le bas, sur les sentes qui partent de la plage de l’Arène et longent la côte vers le sud-est, puis à vue en montée vers la barre de marnes aisément reconnaissable du bas. Cela permet d’éviter une longue série de rappels sur rocher souvent fragile et/ou des traversées scabreuses sur terrain très exposé et pas forcément protégé/protégeable, et fait sens avec un départ de la mer pour accéder au sommet des prétendument « plus hautes falaises maritimes d’Europe ».
La voie commence tout en bas de la falaise sur la strate… de marnes gris/vertes, un rocher terreux voire glaiseux, une gageure à grimper et sûrement à équiper, les scellements serrés permettant heureusement de passer aisément la première dizaine de mètres, en jouant des pieds sur la terre qui s’effrite et des mains sur les dégaines. Ces « fondations » marneuses sont heureusement surmontées d’un grès plus classique, sur lequel s’appuie la falaise où déroule toute la suite de la voie. C’est un grès très coloré, découpé en tablettes plus ou moins déversantes et sculpté de gargouilles défiant la gravité, un caillou malheureusement plus beau que bon. On démonte souvent des (gros) legos dans cette voie nouvelle et peu parcourue, récupère du sable jusque dans les oreilles, le tout sous des toits qui sont autant d’épées de camions de Damoclès. Heureusement l’équipement serré en scellements permet de mieux supporter ces prises qui cèdent sous les pieds et les mains, et les relais confortables sont souvent protégés sous les dévers. A noter juste un petit pas un peu psycho au départ de L7, rétablissement sur terre avec pour seule prise de mains… des touffes d’herbes, le tout au-dessus des spits du relais suspendu…
La grimpe reste intéressante et variée du début à la fin, majoritairement dans le style du cru à base de tablettes légèrement déversantes, mais avec également quelques sections en dièdre et fissures à renfougne, sans parler des gros dévers de la fin de L6 et de L8. On évolue le plus souvent dans du 6a, parfois soutenu, à l’exception de 2 surplombs sus-nommés en 6b/c. Une belle voie donc, qui le sera encore plus mieux purgée, notre passage n’ayant pas été suffisant pour cela, mais ayant laissé quelques prises aux suivants !