Les 13 et 14 juillet 2024
Itinéraire : parking des cascades sous Dormillouse - Pré Moulin - Peyrourasses - lac Faravel (bivouac) - sous l'ancien glacier de Faravel à 2700 m - lac Faravel - lac Palluel - cabanes de Palluel - Pré Moulin - parking des cascades sous Dormillouse
Dénivelée :
J1 : 1000 m (1400-2400)
J2 : 500 m (2400-2700-2400-2500-1600-1700-1400)
Après des mois de météo instable dans les Alpes du Sud, c’est le premier week-end de soleil franc annoncé en montagne …depuis la mi-avril et une belle virée à skis dans le Mercantour !
On profitera effectivement d’un ciel presqu’exclusivement bleu, et surtout d’une montagne rarement blanche ou verte à cette période de l’année : névés en abondance au-dessus de 2500 m, y compris en adrets, et au-dessous torrents souvent en crue, ruisseaux et cascades dans les moindres thalwegs, innombrables cascades et replats transformés en marécages ou lacs (avec par exemple un lac formé juste à l’est du lac Faravel). A noter également de gros dégâts sur la route d’accès dans le fond de la vallée de Freissinières : route emportée par des crues et remplacée par une piste, énorme bloc éboulé bloquant le passage, ruisseau coulant encore à fleur de chaussée. Les grosses dépressions pluvieuses de l’automne ainsi que l’épisode majeur de pluie associée à la fonte nivale de fin juin ont laissé des stigmates dans la plupart des fonds de vallon et de ravins ; les Ecrins paient un lourd tribut au réchauffement climatique, qu’il s’agisse de sécheresse et de fonte du pergélisol et des glaciers, ou d’avalanches et de crues… C’est donc une montagne atypique métamorphosée par un automne et un printemps très arrosés et ponctués d‘épisodes de températures hors normes, pour le plus grand plaisir des nombreux randonneurs qui arpentaient les sentiers des Ecrins ce week-end, loin des pelouses alpines prématurément jaunies et des sommets secs et gris qui constituaient les paysages de moyenne et haute montagne par exemple 2 ans plus tôt.
Le bivouac au lac Faravel, très confortable sur un tapis d’herbes, sera ainsi sublimé par l’enneigement encore très conséquent, pentes nord uniformément blanches au-dessus du lac, cascatelles qui décorent les barres rocheuses en-dessous, prairie et tourbière d’un vert vif autour du lac encore partiellement glacé sur sa marge sud-ouest. On gagnera le lendemain par un beau sentier en balcon le lac Palluel, toujours aussi beau dans son écrin d’Ecrins encore blancs, puis redescendra à l’étage forestier pour abuser (encore) des lys martagon et des fraises des bois. La faune aura également été riche de rencontres, de la biche paniquée sur la route à la sortie de Tallard aux nombreuses marmottes du lac Faravel, en passant par un aigle près du lac Palluel ou un bouquetin sur l’ancien glacier de Faravel.
Un beau et bon week-end de retrouvailles avec la montagne, manquaient seulement au festin myrtilles et framboises encore loin d'être mûres !
J1 : au-dessus du bien nommé parking des cascades, le canyon de Chichin en conditions... sportives (!)
J2 : montée sur le névé qui débute au lac, demi-tour à 2700 m en baskets sans piolet sur une pente à 35°...