Le 30 octobre 2012
Descente du canyon (localement appelé slot canyon) d'Egypt 3, dans le parc national d'Escalante situé au sud de l'Utah.
Du ravinisme plus que du canyonisme dans cette faille généralement sèche (et heureusement vu la température de l'eau, quelques degrés Celsius), exceptionnelle aux standards européens de par son étroitesse (parfois moins de 30 cm de largeur sur plusieurs dizaines de mètres de longueur) et son développement (plusieurs miles, au moins 4 heures dans le canyon). Un formidable encaissement donc, qui exige souvent de progresser de profil et de rentrer ses abdos Mac Do par chance peu encombrants chez des Frenchies...
Pas de difficulté technique sinon, hormis un rappel sur arche naturelle dans la portion terminale, mais un fantastique kaléidoscope de couleurs : le Navajo sandstone du canyon compose une infinie palette de couleurs, du violet à l'orangé en fonction de l'état d'oxydation du fer qu'il contient et des jeux de réflexion de la lumière réfléchie par les cristaux de quartz. Les lignes dessinées sur les parois du canyon par les rares crues ajoutent encore de la beauté à ces lieux photogéniques s'il en est !
durant la marche d'approche, l'extrémité amont du canyon devant nous
les strates colorées du grès du Colorado traversées durant l'approche
l'un des nombreux cactus nains du parc d'Escalante
au départ du canyon, la faille gagne ensuite en profondeur à mesure qu'elle perd en largeur
premiers jeux de couleurs dans la partie amont
l'encaissement s'accentue, quelques pas de ramonage deviennent nécessaires
devant l'une des rares vasques remplies (pothole), de l'eau croupie aussi odorante que glaciale, le bas de combinaison néoprène aurait été bienvenue. Attention à ces cuvettes potentiellement piégeuses avec leur environnement de grès poli parfois surplombant, le registre du canyoneur d'Escalante doit comprendre la courte-échelle, la construction d'escabeaux naturels, voire en dernière extrémité le taillage de marches dans le grès tendre !
dans l'une des niches, photo de Lucie
dans une portion plus étroite et sombre
bloc coincé et canyoneur opposé
un rocher toujours admirablement poli
le grès se dote de petits galets
dans le grès gris
avant de retrouver la lumière orangée
on se réchauffe dans l'une des rares portions ensoleillées
à nouveau dans l'ombre, illuminée par les réflexions du grès
pris en tenaille entre l'orange et le violet
détail des lignes de courant projetées sur le grès
une palette du peintre toujours aussi riche, photo de Lucie
juste en amont du rappel
on installe le rappel sur une arche 30 m en amont du décrochement, c'est le seul ancrage naturel à proximité...
départ du rappel, photo de Lucie
en aval du rappel, dans le stries mauves
la lumière au bout du tunnel... euh canyon !
jeux de couleurs et de formes
marche de retour dans le désert de grès
les dalles de grès au crépuscule