Le 18 janvier 2014
Retour dans la grotte du Draïoun en ce WE de pluies et d’inondations qui nous fait trouver abri et chauffage (la cavité affiche une température proche de 20°C constante toute l’année) dans le plus beau réseau spéléologique du cap Canaille. Les vires d’accès et les puits équipés de cordes fixes dans le cadre d’une étude scientifique en cours rendent l’approche très rapide, et c’est en 45 minutes que nous parvenons au porche d’entrée, et en 20 minutes de plus au « camp de base », après un premier méandre qui n’a plus de secrets pour moi après 4 explorations de la grotte. On ne trouvera toujours pas durant cette tentative la sortie du méandre de l’arrache-esquigne, oppressant avec sa galerie en forme d’entaille, large de moins d’un mètre mais profonde de parfois plus de 10 mètres, et longue de plusieurs centaines de mètres. La progression s’y fait en opposition un pied de chaque côté sur des prises ou des corniches glissantes, à des hauteurs dépendant de la largeur de la fente, avec des portions d’escalade, désescalade ou de contorsionnements dans les chatières qui rendent le parcours exposé et parfois pénible, sous un souffle raccourci par l’oxygène rare et le dioxyde de carbone riche de cette cavité presque fermée.
On aura en tout cas pu retourner dans la magnifique galerie concrétionnée accessible sans peur ce jour grâce aux cordes fixes sécurisant la traversée exposée après le premier grand puits de 20 mètres.
Les choux-fleurs et aiguilles d’aragonite y poussent à profusion, avec même des bouquets d’excentriques tridimensionnelles d’une finesse extrême (jusqu’à 10 cm de long pour quelques millimètres d’épaisseur). Au-delà de l’esthétisme, des descentes de puits et des remontées sur corde, on retourne en enfance à se faufiler en rampant dans les chatières ou à rechercher la sortie d'un labyrinthe sans peur de se rouler dans la poussière ! Ce bain de jouvence (qui tourne parfois au bain de boue) permet un voyage au centre du caillou bien-nommé quand on a nourri son imaginaire de gamin des romans de Jules Verne.
Reste à retourner dans la grotte une sixième fois pour (enfin) trouver la sortie du dédale du méandre…
au départ de la vire d'accès, photo de Nicolas
sur la vire d'accès
les calanques sous le ciel plombé
dernière longueur jusqu'au porche d'accès, photo de Nicolas
vue depuis le porche d'accès
au "camp de base"
sur les corniches avant le premier puits
dans la galerie juste après le premier puits de 20 mètres
détail des stalactites
dans la très belle galerie concrétionnée après le puits de 20 mètres
dans les concrétions multicolores
les bouquets d'excentriques de calcaire, la goutte d'eau donne l'échelle !
sous le plafond d'épées de Damoclès
passage en désescalade dans le long et délicat méandre
demi-tour dans le méandre après 2 heures de recherche infructueuse de la sortie...
première remontée sur cordes
retour dans le décor baroque de la galerie supérieure
entre choux-fleurs et draperies
des formes aussi variées que les couleurs
les oursins d'aragonite
vue de détail de la pelouse de calcaire, à noter l'excentrique en boucle en bas à droite
seconde remontée sur cordes