AGORAMANIA : des grands espaces de Provence à la wilderness d'ailleurs
Des +6400 m de Bolivie aux -400 m de Jordanie, des monastères perchés des Météores aux églises troglodytes d'Abyssinie, des mosquées d'Ispahan aux dômes nervurés de Samarcande, du sable blanc du Nouveau-Mexique aux pitons gréseux du Hoggar...
Séance de trail sur le sentier littoral de la côte bleue entre le tunnel du Resquiadou côté Estaque et la calanque de Méjean à Ensuès. Le parcours, presque toujours juste au-dessus de la mer, offre donx de très beaux points de vue sur une côte rocheuse bien découpée et variée entre le calcaire blanc de La Vesse ou le grès orangé de Méjean, agrémentée de superbes calanques encore sauvages comme celles de Figuerolles ou de l’Erevine. C’est parfois roulant sur de rares portions planes et terreuses, plus souvent cassant et technique sur des sentiers raides et étroits taillés dans le rocher, si bien que la baignade dans les eaux fluorescentes de la grotte marine de Méjean sera appréciée après l’heure et demi de trail !
Le 27 juillet 2016
Voie "carte postale", 3 longueurs, équipé, 6b max
6b/6a/6b à mon sens
Soirée d’escalade au-dessus des Goudes, sur la falaise située entre les grottes de l’Ermite et de Saint-Michel d’eau douce. La voie « carte postale » offre 3 longueurs soutenues dans le 6a, avec 2 pas un peu plus durs au milieu des première et dernière longueurs, avec une vue permanente sur l’enfilade du village des Goudes, de l’île de Maïre et du phare du Planier. Une vraie image d’Epinal des calanques et une jolie perspective, complétée pour le grimpeur de tête du second dans les traversées, qui donne tout son sens au nom de l’itinéraire ! Si les chaussons en prennent plein les yeux, leur gomme n’est pas reste avec de beaux passages en dalle et en traversée sur un rocher très sculpté et abrasif malgré son orientation nord. A noter en particulier une traversée horizontale un peu impressionnante au-dessus d’un dévers et obligatoire au début de L2, heureusement que les crougnes encore non patinées laissent la cotation dans le 6a !
De nouveaux rappels équipés au-dessus de la grotte de l’Ermite permettent une descente rapide au pied de la voie, avec un second et dernier rappel en fil d’araignée dans l’ouverture de la grotte absolument splendide dans ce paysage de… carte postale !
Le 24 juillet 2016
Jaune, puis les 3 oeufs de la mouette inquiète, sortie par rêve de pierre, 7 longueurs, équipé, 6b max
6a+ puis à mon sens 6a/5c+/5c+/5c/6b/6a
Journée d’escalade à Castelvieil au départ de la route du col de la Gineste, le col de la Gardiole étant comme chaque été fermé au trafic routier. On choisit donc de réaliser l’approche en vélo, bien nous en a pris avec une métamorphose de la longue et trop connue approche pédestre par le fond du vallon d’En Vau en une session de VTT panoramique et roulant face à la mer… Un tour de clé donné sur le cadenas et nous voilà pour une approche également inédite du plateau suspendu de Castelvieil : on remplace la cheminée classique patinée et malcommode d’accès par la très belle longueur de « jaune », un 5c aux allures de 6a++, de la belle escalade sur un éperon compact situé sur la crête de Castelvieil, à cheval entre les calanques d’En Vau et de l’Oule, seulement strié d’une fissure oblique rendant les 15 mètres de grimpe aussi bien physique que technique… Une fois sur le plateau, les 3 rappels classiques mènent rapidement au pied de la voie récemment équipée « les 3 œufs de la mouette inquiète », (encore) 3 belles longueurs situées juste à droite de la voie « rêve de pierre ». On alterne dans un niveau homogène dans le 5sup dalle et cheminée pour rejoindre la vire Ramond et les 3 dernières longueurs de la bien-nommée « rêve de pierre », sur un caillou qui tend vers le fantasme des grimpeurs des calanques : du calcaire blanc souvent très compact, suspendu 100 mètres au-dessus du bleu intense de la calanque, et parfois ciselé en gouttes d’eau et en taffonis, juste assez pour laisser l’escalade dans des cotations proches du 6a, à l’exception de quelques mètres très bien protégés à la fin de L5. Au final une très jolie combinaison donc, servie par des températures finalement agréables, que ce soit à l’ombre de « jaune » ou des « 3 œufs de la mouette inquiète », ou au soleil bien ventilé de "rêve de pierre".
la splendide L5 de "rêve de pierre", sa dalle éclatante de blancheur, ses taffonis et ses gouttes d'eau
Du 19 au 21 juillet 2016
Après de nombreux déplacements professionnels au bord du lac Majeur retour en Italie, cette fois-ci dans les Apennins centraux et avec l’appareil photo ! Après un atterrissage à Rome au bord de la mer Tyrrhénienne on traverse la Botte sous le Gran Sasso, sommet des Apennins déjà gravi en 2004, avec de beaux points de vue sur le Paretone, les 1200 mètres de falaise de la face est du Corno Grande, encore encombré de névés dans les couloirs d’avalanche, pas mal pour une fin juillet, à 1700 mètres d’altitude, 50 km de l’Adriatique, à la latitude de Rome, par plus de 35°C à l’ombre. .. C’est dire à quel point les hivers sont humides ici, le vert éclatant des prairies en montagne peut encore en témoigner en plein été !
On rejoint ensuite la magnifique ville d’Asconi Piceno, à 15 km de l’Adriatique, avec son architecture médiévale et Renaissance exclusivement à base de travertin. Il faudra donc revenir profiter en randonnée pédestre, à skis, ou en canyonisme, de ce sauvage massif des Abruzzes encore peuplé d’ours et de lynx…
Le 17 juillet 2016
Court mais impressionnant canyon situé dans les Bauges près du village de Lescheraines. En arrivant sur place, dans un paysage de moyenne montagne vert et bucolique, où les douces pentes du Semnoz se partagent entre praires et forêts, on imagine pas que le fond de vallée cache un encaissement impressionnant sous le bien-nommé Pont du Diable : la vallée se rétrécit au passage d’une couche de calcaire jusqu’à former un canyon extrêmement encaissé et sombre, large de moins d’un mètre sur une quinzaine de mètres de longueur. Sur quelques centaines de mètres le parcours alterne vasques, pans inclinés et cascades dans une ambiance sombre et bruyante presqu’oppressante, avant que d’un coup le canyon s’ouvre à nouveau. Couleurs, lumières, rappels parfois convertissables en sauts et toboggans (attention au débit et aux arrivées sous cascades…) assurent l’intérêt sportif et esthétique tout du long, avec en point d’orgue un superbe passage sur cordes fixes qui se pratique commodément en opposition, c’est dire l’étroitesse du canyon sur certaines portions ! Un petit bijou donc à qui il ne manque que la longueur pour rivaliser avec des grands frères plus connus.
Le 16 juillet 2016
Désert de samba, 4 longueurs, équipé, 6a max, puis Dune
5b/5c/6a/5b/6a+
Journée d’escalade sur la dalle des Chéserys dans les Aiguilles Rouges au-dessus d’Argentière. Une approche rapide mais bucolique à travers la prairie alpine en pleine explosion florale, des bouquetins presque domestiques qui prennent la pose devant le massif du Mont-Blanc, de grandes dalles couchées de gneiss bien équipées avec descente en rappels dans les voies, voilà de quoi ravir le grimpeur à la recherche d’escalade aussi facile que peu engagée. On trouvera évidemment beaucoup de monde dans ce petit Ailefroide chamoniard relevé du fond de la vallée à 2000 mètres d’altitude, en belvédère sur le Mont-Blanc, mais le nombre de lignes équipées et le panorama qui va des cornes des bouquetins aux dents du géant font vite oublier la fréquentation d’une des rares falaises d’initiation de la vallée, aux cotations d’ailleurs bien sympathiques pour les lieux…
Le 15 juillet 2016
Randonnée depuis les Allamands vers le lac des Chambres dans le massif du Haut-Giffre, une balade faite à de nombreuses reprises au siècle précédent lorsque les vestiges glaciaires sous les Avoudrues et la pointe de Bellegarde avaient meilleure allure. La munificence de la prairie alpine en juillet n’a par contre pas changé depuis, avec parmi les tapis de fleurs de nombreuses orchidées au-dessus du refuge du Folly. Les éboulis, les névés puis la neige fraîche succèdent à la verdure au-dessus, jusqu’au paysage uniformément blanc du lac des Chambres et du vallon éponyme. Les icebergs qui remplissaient le lac au siècle dernier ne semblent pas avoir disparu mais émergent à peine en cette mi-juillet fraîche succédant à une saison bien neigeuse ; il faudra revenir à la fin de l’été pour peut-être retrouver l’ambiance polaire du lieu à 2000 mètres et par 45° de latitude nord…
Le 14 juillet 2016
Première journée d'un WE prolongé avec camp de base en Haute-Savoie. Vu la météo mitigée (averses orageuses et fraîcheur, le thermomètre indiquera 9°C à 16h en plaine...) on s'oriente vers un canyon court et peu engagé du Bugey, celui du Rhéby situé au-dessus du village de Villebois, à l'extrémité sud-ouest du massif du Jura, au-dessus de la plaine qui court jusqu'à Lyon. Effectivement court et peu encaissé, le canyon offre un superbe environnement atypique aux allures subtropicales, avec la mousse verte et épaisse qui cascade sur les rives et les branches au-dessus des eaux. Une belle géologie avec de nombreuses calcifications et cascades de tuf entre les bassins et les dalles de calcaire assure le caractère ludique de ce canyon, alors qu’un rappel à travers une châtière débouchant dans une grotte, le tout sous l’actif, oblige à la douche sous un jet bien tonique…
Le 10 juillet 2016
Journée de balade et de masque et tuba près de la crique de l’Erevine sur la côte bleue. Une première plongée près de l’île éponyme laisse voir la riche faune du lieu, des bancs de saupes ou de loups croisant au-dessus de l’herbier ou des affleurements rocheux, avant de revenir vers la valeur sûre de la presqu’île du Moulon avec ses dévers recouverts de gorgones jaunes dès quelques mètres sous la surface !
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