AGORAMANIA : des grands espaces de Provence à la wilderness d'ailleurs
Des +6400 m de Bolivie aux -400 m de Jordanie, des monastères perchés des Météores aux églises troglodytes d'Abyssinie, des mosquées d'Ispahan aux dômes nervurés de Samarcande, du sable blanc du Nouveau-Mexique aux pitons gréseux du Hoggar...
Le 17 novembre 2019
Balade vers la roche percée vers la montagne Sainte-Victoire. C’est une aiguille de conglomérat plantée au milieu de pinèdes et des ravins de terres rouges quelques centaines de mètres à l’ouest du parking de Roques Hautes, dont la fenêtre naturelle est aisément visible depuis la D17 au sud. On découvre une véritable curiosité géologique sur cette lame de conglomérat orientée est-ouest à base de marbre, percée et creusée d’innombrables grottes, traversantes ou non, et d’arches multiples. On peut prolonger cette courte mais jolie randonnée vers le nord et le vallon du Marbre avec ses boules et aiguilles de calcaire plantées dans la pinède.
Le 12 octobre 2019
Retour sur le versant sud du Bau Trauqua au départ du parking du col Sainte-Anne, afin d’explorer le petit chaos dolomitique de pitons et d’aiguilles de calcaire dominant le grand monastère de Notre-Dame des Anges. Le parcours se fera depuis le haut et les crêtes de Bau Trauqua par un vague éperon sud, sur un sentier oublié envahi par la végétation, dont ajoncs et chênes kermès qui imposent le port de pantalons et de manches longues ! On a souvent le choix entre faire le sanglier dans les buisons d’épineux ou le chamois sur les rochers dominant ces buissons, et l’option chamois, même si un peu exposée, s’avère souvent la plus rapide. On y profite d’une ambiance sauvage à quelques encablures de Marseille, en tout cas en faisant abstraction de la ligne haute tension qui défigure ce versant sud de la chaîne de l’Etoile, et d’un cadre de pinède parsemée de chicots de dolomie… et de bâtisses plus ou moins ruinées dans ces vallons au riche patrimoine religieux. Ruines, entre autres de la chapelle du Paradis, grottes aménagées ou oratoires jalonnent en effet le pied de ces falaises et ajoutent une note patrimoniale à ce relief dolomitique très esthétique. Il s’agirait don d’une destination de randonnées nature et culture de premier choix aux portes de Marseille, si la plus la grande partie de cette zone n’était pas une propriété privée d’accès interdit (une signalétique claire en avertit le promeneur en bas depuis la route de Notre-Dame des Anges, mais pas en haut dans l’approche sanglier utilisée ce jour).
Le 12 octobre 2019
Retour dans la grotte marine de Méjean, surtout connue pour sa galerie s’ouvrant sur la mer et ses eaux bleu fluorescent. La cavité comporte en fait une seconde grande galerie, à angle droit sur la gauche en arrivant depuis l’entrée terrestre, invisible sans éclairage, et qui comporte de belles concrétions de calcaire blanc plaquées sur le grès orange au-dessus du lac d’eau de mer.
Le 5 octobre 2019
Journée de randonnée dans le vallon de l’Arc et autour de la Tête de la Baraque, à la découverte des grottes, arches et autres curiosités géologiques dont cette partie du versant sud du Lubéron regorge. La remontée du long vallon de l’Arc sous son couvert forestier parfois dense amène aux nombreuses cavités situées sous le Roque des Bancs, la grotte de « Font Scure » ou celles dites des Vaudois. De belles cavités creusées dans le calcaire coloré et compact, plus ou moins profondes et larges, et où l’on peut parfois observer quelques pipistrelles déjà en hibernation.
On peut ensuite découvrir un peu plus à l’est des grottes traversantes entre les versants nord et sud de la Tête de la Baraque, des tunnels naturels d’accès délicat et confidentiel, dont l’un permet d’ailleurs de franchir une barre pour rejoindre la crête ouest de la Tête de la Baraque et sa lame de rocher panoramique au-dessus de la vallée de la Durance. Il reste alors encore l’arche du Portalas à découvrir dans la descente vers le vallon de la Tapi, une immense ouverture naturelle dans la falaise que le sentier traverse, et qui évoque par ses dimensions ses homologues de Moab en Utah !
Décidément un très beau coing de Provence que ces vallons blottis sous les falaises sud du massif des Cèdres creusées d’innombrables baumes et tunnels, et une randonnée insolite parfois un peu aérienne et grimpante parmi les plus intéressantes du Lubéron !
Le 29 juillet 2019
Journée de randonnée au départ du col du Fam dans le massif sauvage du Grand Coyer, à la recherche de la nouvelle entrée du réseau spéléologique de la grotte des chamois, découverte et explorée méthodiquement depuis seulement une dizaine d’années. On ne trouvera finalement que l’entrée « historique » et sera rapidement bloqués par une galerie siphonnante, et non pas celle récemment creusée pour éviter ce siphon.
Quoi qu’il en soit, cette approche spéléologique vaut aussi par elle-même, et constitue une randonnée (du vertige sur les vires équipées de cordes fixes de la rive gauche du Coulomb) esthétique et aérienne de choix, à la découverte du beau hameau restauré d’Aurent et de l’impressionnante source karstique du Coulomb, le tout dans ce massif du Grand Coyer qui reste sans doute l’un des plus sauvages de France.
Le 7 juillet 2019
Retour dans la calanque de Port d’Alon et la grotte marine voisine, découverte en 2016 lors d’une sortie en kayak de mer. Après une longue séance de snorkeling dans la crique un peu moins bondée située sous le sentier littoral à l’ouest de la calanque, passée à poursuivre les bancs de saupes, d’alevins et de loups, je remets les chaussures de marche à la recherche d’un accès terrestre vers la grotte marine. Deux passages différents permettent de rejoindre la grotte marine en contrebas du sentier du littoral, de part et d’autre de son ouverture, mais tous les 2 trop délicats pour des enfants avec une dizaine de mètres en dés/escalade en III un peu exposée.
Quoi qu’il en soit, la cavité offre toujours ses parois multicolores de rocher oxydé et son eau bleu fluorescent d’une limpidité absolue (la communication avec la mer se fait via un long siphon, à la différence des grottes souvent agitées du Capelan ou de la Porte de Rome par exemple). Cette eau s’avère suffisamment claire pour repérer dans le faisceau de la lampe torche de plongée un bébé seiche grand comme une pièce de 2 euros posé sur le sable à 5 mètres, de quoi le chasser photographiquement avant qu’il ne s’enfouisse complètement !
Le 22 juin 2019
Itinéraire : Chibron - ruisseau du Latay – Pont du Diable – Paneyrolle – source du Mal Vallon – barres rive droite du Mal Vallon – signal des Béguines – fond du Mal Vallon – Paneyrolle - Chibron
Longue après-midi de randonnée en VTT puis à pieds sur le versant sud de la Sainte-Baume, au départ du hameau de Chibron juste à l’ouest de Signes. Après une courte montée sur route forestière, on suit d’abord le cours du Latay sur un ravissant sentier ombragé au bord du ruisseau (officiellement interdit) puis atteint la belle cascade du Pont du Diable, sa vasque rafraîchissante et ses barres de tuf. D’autres pistes permettent d’atteindre la source située sous le Gourgue de Mal Vallon, malheureusement captée et sans les vasques noyées dans la verdure rêvées ! La suite de l’ascension se fait ensuite à pieds, ou plutôt à pattes à travers sentes à sangliers et vires suspendues dans les barres rive droite, jusqu’à la crête sous le signal des Béguines où l’horizon se dégage enfin. Un vrai parfum d’aventure dans ce vallon sauvage peu ou pas parcouru (seul mammifère croisé : une biche à la descente), heureusement pour les mollets que la végétation locale tourne plus à la pinède ou à la chênaie qu’à la garrigue à kermès et ajoncs !
Le 15 juin 2019
Balade dans la réserve naturelle de la Plaine des Maures, autour du lac des Escarcets, connue pour abriter la population la plus importante de tortues d’Hermann de France ! On en verra malheureusement pas, à la différence par exemple des Météores en Grèce où j’ai pu en observer à chacune de mes visites, mais profitera des écosystèmes rarement aussi variés sur une surface si réduite : dalles de grès nues, lac, chênaies, pinèdes, roselières alternent en quelques centaines de mètres, certains coins de prairies évoquant même la savane africaine.
Le 10 juin 2019
Balade dans le massif de l’Etoile, vers le long vallon situé entre Allauch et le col Sainte-Anne, et dont la partie haute recèle un chaos de blocs de calcaire disséminés dans la garrigue. On y découvre des sentiers qui louvoient entre des colonnes de dolomie qui seraient certainement devenus classiques sans l’enlaidissement des pylônes et lignes haute tension, un paysage karstique rare et magnifique, relativement méconnu dans cette chaîne de l’Etoile peu prisée des randonneurs aimantés par les pôles d’attraction voisins des calanques ou de la Sainte-Victoire ! Si l’on fait abstraction de ces pustules de modernité, ce coin vaut vraiment d’y user ses semelles avec ses sentiers panoramiques au milieu des formations rocheuses, ou ses nombreuses grottes dont une a été aménagée en chapelle troglodyte !
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la carte interactive d'ailleurs