AGORAMANIA : des grands espaces de Provence à la wilderness d'ailleurs
Des +6400 m de Bolivie aux -400 m de Jordanie, des monastères perchés des Météores aux églises troglodytes d'Abyssinie, des mosquées d'Ispahan aux dômes nervurés de Samarcande, du sable blanc du Nouveau-Mexique aux pitons gréseux du Hoggar...
Rapide retour en images sur l'année nature 2018, encore et toujours à la recherche des plus belles lumières et couleurs de la nature sauvage.
Après une viré héliotrope de début d'année sur la belle géologie volcanique et insulaire de Ténérife
on profitera d'un hiver exceptionnel, avec un enneigement record gratifié de très bons créneaux nivo-météorologiques,
de bons créneaux encore présents durant une semaine de ski de randonnée-escalade en Italie centrale
avant une fin de saison perturbée par un flux d'est chaud et instable, mais dont on retiendra une traversée Valgaudemar-Vénéon originale et engagée dans une ambiance glaciaire magnifique
On se rabattra alors sur l'escalade dans les calanques,
la randonnée, avec encore de belles découvertes dans une Provence décidément riche en coings encore confidentiels,
sans compter la visite de 3 grottes des calanques exceptionnelles par leur concrétionnement et état de préservation en regard de leur facilité d'accès, avec en particulier une splendide grotte marine peut-être (re ?) découverte, l'un des temps forts de l'année nature !
L'été sera éclectique, entre une unique session de canyon entre les orages, une petite semaine d'escalade dans l'Ubaye, toujours de la grimpe dans les calanques,
et surtout une pratique nouvelle mais assidue du kayak de mer, conçu comme moyen d'exploration et d'approche pour les grottes marines et la plongée apnée
L'automne se passera quant à lui sous d'autres cieux et d'autres mers, découverte des forêts québecoises au pic de flamboyance des érables, balades dans le Maroc méditerranéen et raid en kayak de mer dans la péninsule Omanaise du Musandam.
avant un début d'hiver marqué par des premières sorties ski de bonne qualité en Ubaye, pourvu que le reste de la saison soit à l'image de la précédente !
En ce fin décembre 2017 pluvieux, retour en images sur l'année outdoor qui se termine.
Une saison de ski de randonnée dans les Alpes encore en demi-teinte, avec un enneigement tardif et faiblard, mais tout de même de beaux créneaux stables en météorologie et nivologie pour les couloirs de cargneule de la Casse Déserte, de gneiss du Mercantour... ou de calcaire des Abruzzes
Une virée à skis dans les Aladag, pour la troisième fois (!), aura permis de poursuivre le ski de couloirs dans ce massif calcaire du Taurus Turc avec des itinéraires complexes, tortueux et éminemment esthétiques, d'ampleur rare en France, évidemment sans la moindre trace à l'horizon
Les inter-saisons se passeront parfois en chaussons dans les calanques, sous les dévers et sur le calcaire blanc perché au-dessus de la mer, avec souvent une belle ambiance crépusculaire pour les sessions de grimpe after work
L'été exceptionnellement chaud et sec sera quant à lui mis à profit pour revisiter les classiques des canyons, notamment la magnifique Maglia
On ira également séjourner 2 semaines à Madère, une île aussi petite que variée et sauvage, de la forêt de brumes du versant nord aux falaises stratifiées multicolores de bord de mer, en passant par le sublime sentier de crêtes volcaniques menant au point culminant de l'île
Une petite semaine de montagne aux frontières du Dévoluy et du Vercors sera comme souvent marquée par l'éclectisme sportif, de l'escalade sur les dalles cannelées du pic de l'Aiguille à la randonnée du vertige sous les orgues de calcaire du Petit Obiou en passant par une superbe journée de spéléologie dans la grotte de Gournier...
... avant de renouer avec l'alpinisme sur les arêtes de Sialouze et leur granite magnifique
A l'approche de l'automne on prolongera la saison nautique sur les plages de Porquerolles, en chaussons sur le gneiss du Caroux et le calcaire du Verdon, ou en chaussures de marche à travers les couleurs flamboyantes des marnes et forêts du massif des Monges...
... avant de partir se réchauffer en Jordanie, parmi les rascasses de la Mer Rouge, entre les dômes de grès du Wadi Rum ou dans le fameux canyon du Wadi Hasa et ses sources chaudes
Les chutes de neige précoces et abondantes de décembre permettront d'inaugurer la saison de ski de randonnée en forêt dans une grosse poudreuse rare depuis 2013, espérons que la suite soit à l'avenant pour oublier les mauvais derniers crus en ski !
Une sélection de plages proches de la métropole marseillaise, de Port Saint-Louis à l’extrémité orientale de la Camargue, à la presqu’île de Giens, c’est-à-dire à au plus 1 heure de route de la ville dans les départements des Bouches-du-Rhône et du Var. Une sélection évidemment et éminemment subjective de plages ou plutôt criques, de sables, galets ou rochers, plutôt sauvages, et donc à l’écart des parkings, où l’on peut poser sa serviette mais aussi et surtout plonger du bord, grimper en deep water solo… En tout cas la côte occidentale de la Provence offre à qui veut l’explorer une grande richesse géologique et donc paysagère, des calcaires des calanques aux marnes de la côte bleue en passant par le sable de Camargue ou le conglomérat du Bec de l’Aigle, une infinie variété de formes et de couleurs à la frontière de l’eau et du rocher, de quoi ravir le photographe plongeur et grimpeur !
la plage de l'Erevine, peut-être ma préférée pour la beauté de sa crique aux eaux azuréennes blottie au pied d’une tour, à proximité du spot remarquable de psycobloc et de plongée du rocher du Moulon
les grottes marines des calanques : à Morgiou ou à l'Oule, accessibles à la nage ou en kayak, de superbes cavités aux eaux fluorescentes
la plage de l'Arène : Une plage relativement peu fréquentée à Cassis ? Celle de l’Arène sur le bord est de son golfe, sous l’extrémité nord des falaises soubeyrannes, et donc à la belle géologie faite de blocs de grès orange posés sur des marnes grises, et proche d'une réserve intégrale de pêche et de chasse sous-marine
la plage de Figuerolles : une très belle et à juste titre « célèbre » crique dans le conglomérat du Bec de l’Aigle à La Ciotat, de quoi ravir le plongeur et grimpeur !
les plages de la presqu'île de Giens : de magnifiques plages, criques et grottes marines à l'ouest de la Madrague
la calanque de Sugiton : des criques parmi les plus connues et fréquentées des calanques de Marseille, mais effectivement magnifique.
la plage du rocher de la Galère près de Bandol : une jolie crique sauvage sous des falaises (fragiles) de conglomérat, non loin de la crique du port d’Alon et de la méconnue grotte marine voisine.
la plage du Jonquet à Fabrégas : de très belles criques sauvages sur du sable gris et sous la pinède du cap Sicier
la plage Napoléon à Port Saint-Louis : une immense étendue de sable fin, peu fréquentée donc même au cœur de l’été, de quoi faire des châteaux de sable ou ramasser des tellines en famille !
la crique de Figuerolles à La Vesse : une grande plage de la galets accessible par une vingtaine de minutes de marche depuis La Vesse, bien adaptée au snorkeling et au deep water solo sur sa frange occidentale
la calanque d'En Vau : la célébrissime, surfréquentée mais (e)aux couleurs inimitables et aux possibilités de deep water solo infinies
la crique de Coucourdier : superbe crique d'accès délicat, et donc presque toujours déserte sur la côte bleue
la calanque de Sormiou : presqu'aussi connue qu'En Vau, aux eaux presqu'aussi azuréennes, mais avec son caractère propre !
la crique de l'Establon : une crique magnifique au bout d'un canyon méconnu, doté d"une aiguille et d'une baume carctéristiques. Ce serait l'une des plus belles de la côte bleue sans la proximité de l'Estaque, ce qui nuit... à sa propreté
la calanque des Anthénors et les criques d'Ensuès : de petites plages confidentielles , aux belles couleurs entre marnes grises et grès oranges
le Bau Rouge, un littoral gréseux et calcaire à la géologie exceptionnelle, juste à l'est de Toulon
la plage de sable blanc de Monasterio sur l'île de Riou, un cadre caribéen à l'abri de la sur-fréquentation
Quelques images en vrac prises sur (ou dans...) le rocher, la neige, au fond des canyons ou lors de voyages... moins verticaux !
User et abuser des 8(10) merveilles du monde, de manière aussi éclectique que possible, aura encore été le leitmotiv de cette année sportive 2016, à côté en Provence, un peu plus loin dans les Alpes ou carrément ailleurs, avec un bilan carbone encore moins flatteur...
Evidemment toujours beaucoup de virées sur le calcaire blanc des calanques, doté de nouvelles voies équipées ayant vocation à devenir rapidement classiques, des falaises dont on ne se lasse pas au potentiel presque inépuisable, et sans les aléas d'épaisseur de neige, de débit ou de température de l'eau !
au menu de la grimpe de proximité en 2016 du calcaire, de l'aragonite, du chips... et du marbre !
sous les pavés (de calcaire), la plage ([sic]) : les sentiers côtiers
trail sur la côte bleue
les grottes marines, à grimper ou à nager...
dans les grottes des tablettes et d'Alon
sans oublier évidemment le monde sous-marin
sous le rocher du Moulon
Malgré une saison de ski de randonnée encore en demi-teinte, où le couple neige/ciel bleu a souvent fait défaut, on se rappellera de belles ambiance hivernales dans les Alpes, notamment mi-mai (!) autour des Rouies après une nuit dans le nid d'aigle du refuge de Chalance
du Champsaur aux Ecrins en passant par la Vanoise
... mais aussi, lors d'une virée en Turquie, avec une poudreuse aussi épaisse que légère sur les pentes du volcan dominant la Cappadoce, et une session relevant autant du canyonisme que du ski dans les Aladag
du basalte plâtré au calcaire encaissé
La canicule estivale sera estompée sur les cîmes et dans les canyons des Savoies...
entre cascades, lac Léman et déferlante de crêtes
... dans les Ecrins sur des chaussons...
du calcaire râpeux de la Martine au granite tout en rondeurs des Cavales
... ou en vélo de montagne, nouvelle activité découverte en avril sur les terres noires puis reprise en août dans le tour du Thabor, sans doute le crux physique de l'année avec ses 2300 mètres de dénivelée positive le premier jour !
Le voyage méditerranéen de l'automne aura pour cadre Majorque, où des grottes marines splendides mais d'accès délicat se protègent de la foule touristique...
...avant un voyage dans le sud-est iranien, à la découverte de déserts sertis de canyons et de glaciers de sel, des formes et des couleurs autant exceptionnelles que méconnues
... et en final une petite virée dans l'Atlas marocain, à la découverte de canyons de conglomérat et de greniers troglodytes dans les orgues basaltiques !
Quelques temps forts de l’année nature 2015, avec plus que jamais le plaisir des yeux et de la découverte qui ont ont primé sur la course à l'échalote de la performance, des chiffres et des lettres. Priorité donc à l'exploration, l'esthétisme et l'éclectisme ! Ci-dessous mes meilleurs souvenirs 2015 de randonnée à skis, à pieds, en chaussons, en tuba, en kayak, sur neige, glace ou caillou, sur terre ou sous terre, sur l'eau ou sous l'eau...
La saison de ski de rando commence dès novembre et en beauté par 2 sorties autour du brec de Rubren dans l’Ubaye puis du refuge de Nice dans le Mercantour, avec notamment un tour du Clapier fameux par son décor, sa neige ou sa descente de la baisse du Basto rosie aux derniers rayons :
Faute de bonnes conditions de ski début 2015 l’année commencera sur les chaussons avec la nouvelle voie de « la promesse des profondeurs » à Castelvieil et sa fantastique quatrième longueur aux confins de l’escalade et de la spéléologie dans une cheminée presque fermée puis son relais suspendu sur pont de calcaire. On retrouvera la même ambiance atypique dans le secteur Pas de Chèvre du cap Canaille, sur la voie « Intermouette», aux cotations bien intimidantes pour un grimpeur de petit 6, mais à l’ambiance magnifique sur un deux-feuilles de calcaire et grès aux formes et couleurs baroques, avec plusieurs passages totalement déversants sur (ou plutôt sous ?) plafonds de grottes ! Une des plus belles ambiances des soubeyrannes à mon avis, même si la voie, peu parcourue, crisse beaucoup sous les chaussons et les doigts :
On se reposera ensuite les avant-bras mais conservera la vue mer lors d’un premier voyage à skis sur les Alpes Apuanes en Toscane littorale, avec une mémorable session de ski sur le mont Sagro au-dessus des carrières de marbre de Carrare et du golfe de Gênes qui brille sous les spatules :
Seconde partie de voyage plus classique en rayonnant autour de Saint-Dalmas le Selvage, dominée par du bon ski de couloir dans la raie des fesses, enfin parcourue ([sic]) intégralement au second essai…
Au niveau des conditions, la saison de ski ne finira pas mieux qu’elle a commencé en France, même si on la sauvera par quelques très belles sorties, un couloir nord du Cheval Blanc taillé pour le ski à la journée, un mini-raid dans la wilderness des Préalpes Dignoises autour de la cabane troglodyte de Boules, avec là encore plus de chamois rencontrés que de skieurs, ou une virée en solo vers le splendide amphithéâtre naturel de la brèche vanoise de Portetta, aux allures patagoniennes en avril :
A noter surtout une découverte à skis de la crête des Veyres vers la Font Sancte, randonnée parmi les plus belles des Alpes où l’on évolue au gré de couloirs suspendus et de nombreux peautages/dépeautages dans un paysage splendide fait de parois de calcaire et d’arêtes crénelées, pour au final un parcours complexe, long et engagé :
Comme en 2014, on ira goûter les neiges du Proche-Orient, cette fois-ci dans le massif du Munzur situé au nord-est du plateau anatolien. Un massif presqu’inconnu en Europe, d’allure générale atypique, avec un immense haut-plateau sommital à 3000 mètres dominant un réseau complexe de gorges calcaires encaissées, mais qui se prête très bien au ski de randonnée d’aventure malgré quelques portages en ce milieu de printemps. On y fera quelques descentes magnifiques au milieu des traces d’ours sortis d’hibernation, des carcasses de bouquetins dévorés par les premiers… et de l’armée Turque qui, comme lors de l’expédition d’alpinisme de 2011, nous demandera d’aller poser nos spatules ailleurs :
On remisera les skis au garage avec un record de précocité mi-avril, avant un voyage au centre de la glace dans le chourum Clot du Dévoluy, atypique mais très esthétique :
et quelques jolies balades en chaussons en fin de printemps, comme la nouvelle voie au fjord de Castelvieil, histoire de s’échauffer en vue des projets d’alpinisme estivaux. Après une tentative sur une voie équipée du versant sud-est des Bans avortée pour compagnon de cordée malade et à l’attaque rendue dangereuse par le recul glaciaire (premier point à 8 mètres sur rocher compact après autant de 5c+), on se rattrapera sur l’arête ouest des Fétoules parcourue à bon pas (après l’échec de 2012), mais dans une montagne rendue déjà très sèche par la canicule en ce début juillet :
Dur de voir les glaciers gris agoniser, la suite de l’été se passera dans les canyons et sur les falaises alpines, avec en points d’orgue la belle classique facile de la traversée des dents de Lanfon et les canyons du Groin et de Challandre, presque souterrain par endroits pour le premier et au contraire ouvert et coloré pour le second, au final 2 petits bijoux d’esthétisme aux antipodes :
On se rafraîchira sinon souvent en deep water solo et plongée, dans le spot de proximité du Moulon et sa paroi de conglomérat pile au-dessus des murs de gorgones et de coralligène :
ou dans la décidément fantastique grotte des Tablettes et sa salle de pan aquatique :
L’automne, ou plutôt un été indien sans fin cette année, permettra de prolonger la saison de plongée et de canyons au-delà du concevable tout en profitant du flamboiement en montagne : sympa d’admirer un vallon des Aiguilles fauve, blanc et gris des feuillages aux sommets :
puis de découvrir le canyon du Feston quelques semaines plus tard au-dessus des gorges de Trévans :
On aura entre temps passé une semaine sur l’île de Milos dans les Cyclades, un confetti de terre peu touristique à l’ouest de Santorin, mais exceptionnel de par sa beauté géologique : falaises bariolées, plages paradisiaques, arches de craie souvent déserts en ce début d’automne :
La montagne Sainte-Baume permettra quelques incursions au-dessus des nuages marins une fois revenus en France, avec une découverte de la paroi du pic de Bertagne en escalade et surtout une après-midi mémorable de randonnée au-dessus de la mer de nuages au départ du col de l’Espigoulier :
avant que les entrées maritimes ne prennent définitivement le dessus et ne transforment notre riant soleil provençal en un pâle ersatz du crachin breton. On ira se consoler début décembre dans les eaux du désert Omanais, en baskets dans les canyons d’eau douce (et même chaude !) découverts comme à Ta’ab ou descendus pour la troisième fois comme à Bani Khalid (toujours le même émerveillement dans le jardin d’Eden des vasques médianes) :
en kayak :
et tuba dans les eaux salées de la mer d’Oman près de Muscat, à la découverte des criques paradisiaques de Qantab, des tortues célibataires ou des seiches en parade nuptiale, voire plus si affinités :