Le 21 octobre 2016
« Prends-moi sec au-dessus du lagon bleu », 3 longueurs, équipé, 5c max
5b+/5c/5c à mon sens
Sortie par la fin de « l’oubli est la ruse du diable », 5 longueurs, équipé, 6a max
5b/5c+/6a/5b/5c+ à mon sens
Découverte d’une nouvelle (courte) grande voie au Cancéou, dans le gouffre ou l’aven de la porte de Rome, dont le fond peut s’atteindre à la nage par un court siphon depuis l’extérieur… ou par les 3 rappels équipés de cette voie d’escalade. On y découvre une ambiance exceptionnelles, avec cet aven obscur vu du haut et qu’on découvre lors de la descente en rappel, à mesure que les yeux s’habituent à l’obscurité, avec en ligne de mire le disque bleu fluorescent du « lac » intérieur au fond du puits. L’éclairage de ce lac par le bas lui confère sa couleur splendide (et illumine suffisamment le bas du gouffre pour se passer de frontale), une sorte de grotte du Capélan made in Cancéou, mais de développement vertical et non pas horizontal. On peut d’ailleurs s’y baigner par mer calme (la houle pénétrant dans cette cavité), et profiter de son souffle pour rejoindre l’extérieur par un court siphon, ou de ses avant-bras pour grimper les dévers surplombant ce lac, alors qu’une dalle peu inclinée en bord de lac fait office de plage… à l’abri des coups de soleil !
Pas facile donc de quitter ce cadre improbable fait d’eau fluorescente et de rochers illuminés de bleu, mais les 3/4 longueurs de sortie, très bien équipées et ne dépassant à mon sens jamais le 5c, s’avèrent également plaisantes avec une grimpe intéressante en dièdre, léger dévers et traversée. Le rocher malgré son aspect délité ne reste pas dans les mains, même si la poussière et le guano ( les fientes de gabians…) couvrent évidemment une bonne partie des prises dans ce terrain jamais nettoyé par le vent et la pluie.
La fin de la voie nouvellement équipée « l’oubli est la ruse du diable » permet entre autres lignes de sortir du Cancéou par 5 longueurs d’escalade en 6a max. Une longue et belle longueur en cheminée, au-dessus de la classique châtière de retour à la vire du Cancéou, offre notamment plus de 40 mètres d’escalade prisue mais athlétique sur un rocher parfois encore fragile mais toujours magnifique, partagé entre bouffigues de calcaire et véritables fours d’aragonite. Les 3 longueurs terminales restent en cran en-dessous en termes d’intérêt de l’escalade et de beauté du rocher, mais il est de toute façon difficile d’égaler la grimpe spéléologico-maritime du puits de la porte de Rome !
Au final un très bel itinéraire donc, les voies faciles et bien équipées dans l’ambiance extraordinaire de la grotte ayant vocation à devenir rapidement classiques dès la parution du nouveau topo d’escalade des calanques !