29 septembre 2022 4 29 /09 /septembre /2022 18:08

Ci-dessous le texte intégral - sans les topos détaillés - de l’article paru dans le numéro 48 de Ski Rando Magazine :


Vous passez pour un.e original.e le lundi matin autour de la machine à café ? Vos collègues vous accusent de faire de rimer ski avec taxidermie, et de dépecer des phoques pour coller leurs peaux sous vos planches ? Ils ne comprennent pas vos pulsions masochistes à ignorer les remontées mécanisées pour mieux maltraiter vos jambes et poumons, tout ça pour divaguer à plus d’une heure de marche et d’un km de la civilisation, à la merci donc des loups, des ours… et des amendes ? Ils se gaussent de votre préférence pour le silence du vent et des chocards par rapport à l’aboiement du heavy metal dans la cabine de téléphérique ? Histoire de parfaire votre image de misanthrope inconscient et de plomber votre bilan carbone au kérosène, emmenez maintenant vos skis et vos peaux de phoques dans les couloirs du centre de la Turquie, droit dans la gueule des loups gris. Après un tel voyage, votre santé mentale ne sera même plus à débattre dans votre entourage, et votre psy pourrait décider de confisquer votre collection de scalps de pinnipèdes et de vous envoyer en camp de rééducation à Courchevel pendant les vacances scolaires de février ! 
Trêve de clichés, si vous aimez l’aventure autant que le confort, vous devriez au plus tôt inscrire à votre agenda un séjour de « kayak » (ski en Turc) dans l’Aladaglar, un petit paradis du ski de couloir, assez sauvage pour y faire les premières traces, mais pas assez pour ne pas vous offrir un hébergement douillet et connecté après ! Soyez rassuré.e.s, vous pourrez donc continuer le soir d’envoyer des selfies sur le parking, de « liker » des inconnus et de regarder des vidéos de chatons sur votre ordiphone. C’est de l’aventure… aux heures de bureau, toutes les courses pouvant se faire à la journée pour un skieur pas forcément fort comme un Turc mais suffisamment entraîné. 
La chaîne des Taurus sépare l’immense haut-plateau Anatolien de la Méditerranée au sud et s’élève jusqu’à près de 3800 m dans l’Aladaglar (« montagnes du milieu ») entre les villes de Kayseri et d'Adana. Ce massif de l’Aladaglar prend une allure très alpine avec ses grandes parois de calcaire fauve striées de couloirs, un morceau de Cerces ou de Haute-Ubaye made in Turkey, mais en version XXL (la face sud-ouest -rocheuse- du Demirkazik affiche plus de 1500 mètres de haut au compteur), le tout avec en piment sur le kebab l'exotisme des chants des muezzins qui remontent des minarets des villages environnants vers les sommets. 
Ce massif est sans doute devenu la destination de ski de randonnée Turque la plus populaire depuis l’Europe, à juste titre puisqu’on y trouve l'un des meilleurs compromis possibles entre exotisme et facilité d'accès, beauté des montagnes et facilité logistique : de nombreux vols bon marché depuis la France avec une seule correspondance, des montagnes calcaires tout bonnement majeures et des hébergements et restaurants à prix plus que doux. Même si depuis Erdogan le pays se clive de plus en plus entre laïques et islamistes, kurdes et nationalistes, l'accueil et la gentillesse turcs n'ont pas changé : on ne trouve partout que sourires et prévenance, qui se transforment vite en curiosité et invitations au tchaï (thé en turc).   
Au-delà des sommets et itinéraires « classiques » (ce mot revêtant ici un sens évidemment différent que dans les Alpes…) sporadiquement parcourus par des occidentaux en goguette, on y trouve des couloirs exceptionnels par leur ampleur et leur beauté, des coups de sabre dans le calcaire qui font frétiller les spatules dès que le regard se pose sur leur string blanc tendu entre les falaises fauves.
Je décrirai ici une sélection toute personnelle, du sud vers le nord du massif, de couloirs que j’ai parcourus une voire même deux fois entre 2012 et 2017, au cours de… trois voyages à skis différents ! Nulle addiction aux loukoums ou aux kebabs de mon côté, mais un plaisir toujours renouvelé d'explorer à skis l'une des plus belles montagnes calcaires que je connaisse, notamment pour son potentiel en couloirs.

Couloirs du Karanfil Dagi
Cette montagne massive isolée du reste du massif au sud offre un immense versant ouest, facilement accessible au-dessus de la route Pozanti Camardi. On y trouve une face raide de plusieurs kilomètres de long et 1500 mètres de haut, striée de couloirs orientés à l’ouest, le bonheur des skieurs lève-tard mais héliophiles. Qui plus est, l’approche est raide et directe depuis le haut des pistes carrossables dominant la route, loin des longues séances de ski nordique imposées par la topographie des fonds de vallée typés Ecrins du cœur de l’Aladaglar. Vous pourrez donc profiter les mollets et tympans encore frais de la douce mélopée des muezzins qui monte depuis les mosquées du fond de vallée quelques centaines de mètres sous vos spatules, un cauchemar pour les adeptes du « grand remplacement » mais un bonheur pour les adeptes de l’exotisme à skis !
Les itinéraires les plus évidents partent de la grande combe ouest, une large et longue rampe de décollage vers le lacis de couloirs sommitaux, dont je décrirai deux représentants, des lignes évidentes conduisant au sommet ou sur la crête sommitale.

Couloir ouest du Kizilin Baci
Comme pour les deux courses précédentes, c’est un couloir de « feignant » rapidement accessible, mais où petite approche rime (ou plutôt ne rime pas) avec grosse ambiance. On distingue bien depuis la route Camardi Pozanti cette entaille de neige dans la grande paroi de calcaire qui court versant ouest du Kizilinbaci au Cobankiri, au-dessus du village d’Elekgölü.
A l’inverse des itinéraires labyrinthiques du Karanfil Dagi, on parcourt ici un couloir encaissé de sa base à sa sortie, sans aucune tergiversation possible sur le choix de telle ou telle branche du couloir. Inutile donc d’envoyer le sang dans le cerveau, mieux vaudra plutôt le diriger vers les jambes dans ce long couloir dont la moitié supérieure se remontera qui plus est skis sur le sac. Les jambes tireront, le souffle se fera court, l’acide lactique saturera vos mollets… et la dopamine votre cerveau dans ce couloir superbement encaissé soutenu sur 500 mètres ! Le couloir ménage ses effets du bas en haut, alterne encaissements parfois très marqués, virages, sections relevées ou plus tranquilles, et offre donc à vos yeux ébaubis un décor varié mais toujours grandiose, dans la dualité montagnarde de l’homme infiniment petit dans la nature infiniment grande.
L’arrivée sur l’immense plateau sommital sera vécue autant comme un soulagement qu’une frustration, soulagement de pouvoir poser le sac et reposer les mollets, frustration que le spectacle s’arrête déjà, mais les pentes convexes du début de la descente puis la section étroite à près de 50° auront vite fait de vous faire oublier vos émois d’éternel insatisfait !


Couloir nord-ouest du Kayacik
A force de remonter vers le nord, on parvient maintenant au cœur du massif de l’Aladaglar, dans le vallon de Narpuz qui mène aux sommets centraux du massif. Pour autant, afin d’éviter de mes lecteurs (sus à l’écriture inclusive) un procès pour mise en danger de la peau de leurs pieds ou même une fatwa, j’ai encore sélectionné un couloir d’approche plutôt courte, le terme plutôt faisant référence tant à la variabilité de la longueur de l’approche suivant les conditions de déneigement de la piste d’accès qu’à la comparaison avec les courses évoquées ci-dessus… Nonobstant ces bémols, vous pourrez accéder rapidement à une ligne majeure de couloir, long, raide et encaissé comme il se doit ! Je n’ai pas sorti ce couloir lors de mon parcours en 2017, manque de temps et de neige, mais il semblerait d’après mes repérages qu’il débouche bien sur la crête faîtière. La première intégrale reste donc sans doute à décrocher, de quoi prétendre à vos 15 minutes de célébrité, sans même à avoir à croquer des araignées devant des caméras de télé-réalité.

Tour du Demirkazik
Vous vous rappellerez longtemps ce splendide tour du Demirkazik, exceptionnel par la variété et la beauté de son cadre, entre les parois crénelées de calcaire orange du couloir de montée (rappelant le tour des Veyres au-dessus de Ceillac pour les amateurs de Queyras sauvage...) et l'incroyable canyon de Cimbar, avec ses kilomètres de ski au fond d'une gorge parfois large de 3 mètres et haute de plusieurs centaines de mètres, l'occasion à ma connaissance unique de mélanger skis... et canyonisme. Cet itinéraire qui ne comprend qu’un très court couloir pourrait ne pas figurer dans cette sélection de couloirs, mais ses quelques pentes raides et surtout son esthétisme devraient vous convaincre du contraire.
C’est sans exagération l’un des plus beaux itinéraires que j’aie pu parcourir à skis dans mes 3 décennies de randonneur ; rien n’est à jeter dans cette succession longue et variée de passages d’anthologie. Un tel itinéraire en France verrait sans doute une fréquentation bien supérieure à celles des chourums du Dévoluy un dimanche de vacances scolaires et de beau temps, alors qu’ici au fin fond - au sens propre pour le canyon ! – de l’Anatolie, en temps d’Erdogan et de crise sanitaire, il serait surprenant que vous ne deviez pas traçer.


Couloir Hodgkin Peck au Demirkazik
Autant finir par ce couloir qui hante mes nuits depuis ce funeste jour de mars 2017 et son demi-tour sans même avoir atteint son pied ! Il figurait pourtant en tête de liste des objectifs du voyage, mais les conditions sèches de cette saison, le déneigement complet de l’approche sur éboulis plein sud jusqu’à plus de 2500 m ont eu facilement raison de nos velléités, alors que des couloirs orientés au nord nous tendaient leurs bras strings de neige sans le moindre portage ! C’est une ligne qui nous faisait de l’œil pour de bonnes raisons, un couloir raide et rectiligne sur près de 1000 mètres de dénivelée, sortant sur l’épaule du point culminant du massif, visible depuis la route à l’ouest. Pour autant cela reste un objectif sérieux, pas souvent skié (mais déjà notamment par le couple de Français qui a récemment skié le Nanga Parbat – sommet certes plus connu que le Demirkazik) ! L’approche est effectivement longue et parfois ingrate, mais n’oubliez pas qu’en montagne la saveur des choses se mesure aussi à leur difficulté, la beauté d’un même panorama s’appréciant par exemple différemment suivant qu’il s’accède en téléphérique ou deux jours d’ascensions techniques - reste de culture judéo-chrétienne ou d’élitisme montagnard ?


EN PRATIQUE

Période
L’enneigement de ces montagnes hautes et proches de la Méditerranée est généralement bon - mais peut s’avérer capricieux suivant les années. Il est judicieux de vérifier les conditions d’enneigement avant le départ sur le Web : recherche avec mots-clés sur Facebook ou moteur de recherche, webcam/rapports d’enneigement de stations de ski voisines (Ercyies Kayak), voire vues du satellite Sentinel (cf. ski rando magazine numéro 25 dossier « chassez la poudre » qui détaille des méthodes efficaces pour estimer les conditions de neige à distance).
La meilleure période s’étend sans doute de mi-février à mi-avril au plus tard, une fois les couloirs remplis et avant que le soleil ne brille trop fort dans ces montagnes situées à la latitude de la Sicile.
La hauteur du soleil a le tort d’accélérer la fonte, mais aussi le mérite de vite transformer la neige fraîche, votre cœur et vos skis balanceront le plus souvent entre poudreuse et moquette dans ces montagnes orientales et surtout méridionales. Ici on ne casse la croûte qu’en sortant son sandwich ! 


Formalités administratives
Comme pour tout voyage dans un étranger un tant soit peu exotique, encore plus en temps de restrictions de voyage inédites, il est recommandé de vérifier les conditions de voyage en Turquie sur le site « conseils aux voyageurs » https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/turquie/#, qui vous informera du caractère obligatoire ou non de la moustache pour passer le poste de l’immigration Turque à l’arrivée.


Comment y aller
En avion pour Kayseri ou Adana, les deux grandes villes les plus proches du massif de l’Aladaglar, à environ 2 heures de route. En compagnie régulière Turkish Airlines et en « low cost » Fly Pegasus offrent par exemple de nombreux vols (avec correspondance à Istanbul) et de bonnes prestations. A noter que chez Fly Pegasus le transport d’une paire de skis coûte moins de 5 € par vol…


Se déplacer
Il est difficile voire impossible de rejoindre les points de départ en transports en commun. De nombreux loueurs de voiture sont basés sur les aéroports de Kayseri ou Adana, compter environ 200 € par semaine pour les « grands loueurs » internationaux, moins avec un loueur « local ». Si les grands axes routiers sont généralement en bon état, il convient de ne pas rouler trop vite sur les axes secondaires, tant vis-à-vis de l’état de la chaussée que du type de trafic (carrioles tractées par des ânes, piétons sans éclairage en pleine nuit…).

Budget
Suite aux tensions entre le régime Erdogan et les Etats-Unis de Trump et au coup d’état raté de juillet 2016, la livre Turque s’est effondrée (avec sa parité par rapport à l’euro divisée par 2 depuis 2016), et d’un pays déjà bon marché la Turquie est devenue une destination ultra-compétitive sur le marché des voyages (en tout cas pour les détenteurs de devises « fortes » comme l’euro). 
Compter 40€ par nuit pour une chambre double dans un hôtel de bon standing, 20 à 30€ par jour pour une location de voiture de gamme intermédiaire.


Hébergement
Au pied de l’Aladaglar, on trouve des hébergements à Cukurbag, chez le spécialiste du massif Recep Ince et sa femme https://www.aladaglarcamping.com/ ou à l’hôtel Sezer http://www.sezermotel.com/ un peu plus au sud sous le Karanfil.
Plus loin, des hôtels de bon standing à Nigde une heure de route à l’ouest, ou des complexes thermaux à Pozanti une heure de route au sud, de quoi bien délasser vos muscles endoloris, le tout à un prix défiant tout entendement vu la parité entre l’euro et la livre turque.
Attention, tous ces hébergements ne figurent pas sur Internet et ne peuvent pour certains pas se réserver en ligne.


En dehors du ski
Il serait dommage lors d'une journée de repos ou de mauvaises conditions de ne pas profiter du voyage pour aller en Cappadoce, à une heure et demi de route au nord, pour y découvrir les superbes formations géologiques de tuf multicolore creusé d'antiques églises troglodytes.


Matériel
Le ski de couloir tend plus vers le ski-alpinisme que vers le ski de randonnée au sens littéral, il faudra donc bien se munir de son passe…couloir à base de casque, crampons et piolet pour toutes les courses décrites ci-dessous.


Cartes
On est en Turquie, pays à la cartographie incomplète sinon confidentielle, et ici comme ailleurs, une solution réside dans open topo map et ses cartes – certes peu précises - disponibles sur le Web et/ou les vues satellites (par exemple sur Google Earth).


Bibliographie
En magazine papier Ski Rando Magazine numéro 22 pour la description de la haute route de l’Aladaglar. 
Sur Internet des topos de ski de randonnée du massif sur les sites www.skitour.fr et www.camptocamp.org 
En topo papier celui de Recep Ince : « comprehensive guide to Aladaglar »

21 mars 2022 1 21 /03 /mars /2022 18:41

Un article sur les couloirs de l'Aladaglar dans le dernier numéro de Ski Rando Magazine, un massif calcaire Turc majeur au point que j'y ai déjà traîné mes spatules trois fois !

https://www.skirandomag.com/2022/02/02/turquie-les-couloirs-de-laladaglar/

https://www.facebook.com/skirandomag

les couloirs de l'Aladaglar en magazine
9 janvier 2020 4 09 /01 /janvier /2020 11:28

Suite à l’article rédigé pour le numéro d’octobre de Skirando Magazine, ci-dessous le récit de cette semaine de découverte des montagnes dominant le golfe d’Antalya. Pour les topos et informations pratiques il faudra investir dans le magazine !

 

Des montagnes titillant les 3000 mètres, suffisamment enneigées pour garder des reliques glaciaires à la latitude de Tunis, pas de cartes ni de topos, une terra incognita du ski de randonnée … Non, ce n’est pas la dernière Cordillère Cachée de Chilivie, mais l’extrémité sud-ouest du Taurus Turc, au-dessus d’Antalya, dans la région parmi les plus touristiques de Turquie, à quelques kilomètres de la Riviera Turque et de ses alignements de cubes de béton en séjour all inclusive.
C’est en naviguant dans la carte de Turquie, à la recherche de massifs encore confidentiels, à la différence des Ala Dag ou du Bolkar sporadiquement parcourus par des occidentaux en goguette, que j’ai atterri sur ce bout du Taurus perdu au bord du golfe d’Antalya. Quelques recherches sur Internet plus tard, dont une inspection détaillée des cartes disponibles, confirment que de nombreux sommets alpins comportent des routes d’accès desservant stations de ski ou villages de bergers, permettant d’envisager un chaussage à la voiture ou un faible portage. Ces sommets assez hauts pour offrir des dénivelées intéressantes, assez bas pour envisager des courses à la journée sans bivouac, semblent donc dessinés pour des skieurs plus branchés restau que réchaud ! 

La consultation, d’abord épisodique puis frénétique, des conditions de neige sur place nous amène passer la destination « Antalya » en tête de liste des destinations possibles pour le voyage de ski exotique de mars, puis à réserver les billets d’avion… le vendredi 1er mars, avec des prévisions météo presqu’unanimes sur un retour rapide et une permanence du beau temps la semaine suivante.


Dimanche 3 mars 23h
Il pleut à notre arrivée sur la ville d’Antalya, seules sont visibles en bordure de voie rapide des barres d’immeubles, on rejoint vite l’hébergement en rêvant déjà de l’amélioration promise par les bulletins météo, et de poudreuse posée sur les pentes tel du sucre glace sur des loukoums !
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Lundi 4 mars 9h
Il pleut toujours, la visibilité n’excède pas le minaret de la moquée quelques dizaines de mètres plus loin, la route devant nous passe non pas au-dessus … mais dans le torrent, accessoirement en crue, on ne sait pas trop où l’on se trouve et craint même qu’on ne finisse à l’’embouchure du torrent après une session imposée de rafting sur 4 roues. Dur (« stop » en Turc), décision est prise de faire demi-tour et de finir la journée, non pas en eaux vives, mais dans les eaux chaudes de l’hôtel de luxe déjà repéré à Isparta, 2 heures de route au nord, où la météo est annoncée meilleure le lendemain. L’aventure de la journée se finira donc dans le centre-ville animé d’Isparta, ville étudiante richement pourvue en cafés concerts ; quoi qu’en pense le grand vizir Erdogan la musique Turque ne se limite pas encore aux chants des muezzins le matin à 6h ! Faute d’avoir pu goûter à la poudre blanche, on noiera notre chagrin… dans le thé, aucun autre breuvage pour adultes n’étant disponible après 15 ans de régime islamo-conservateur !

Mardi 5 mars 7h 
Après une nuit dans une suite au prix faramineux de 25€, sur un lit immense où l’on pourrait planter la tente, mais avec un réveil plus que matinal au son du haut-parleur de la mosquée voisine, il fait beau, les oiseaux chantent, les baklavas brillent dans le buffet du petit déjeuner, et la montagne du Davraz nous fait de l’œil par la fenêtre entre les nuages façon narguilé.
On attend le voiturier (!), pas conscient de sa chance d’intervenir en début de séjour, sans les gaz toxiques de nos chaussures de ski, et on se dirige vers la station de ski de Davraz. Durant la montée en voiture, après la steppe du pied de montagne, la forêt de pins et de genévriers apparaît en même temps que la neige, qui devient abondante au niveau du bas de la station. Une montée en télésiège plus tard, puis en peaux sous un télésiège fermé, nous amène sur la neige profonde tombée les jours précédents. Après une demi-heure de traçage sous les pylônes du télésiège, celui-ci ouvre, et les pieds nickelés tombent dans sa gare d’arrivée sur le directeur de la station, qui vient nous interdire de monter plus haut faute d’autorisation signée ! Nous voilà donc pris en flagrant délit de clandestinité dans les rouages de la bureaucratie ottomane, et on s’imagine déjà voisins de cellule des derniers condamnés des purges d’Erdogan sur un Alcatraz stambouliote. Feu le cauchemar d’un remake de « Midnight Express », notre salut vient de l’arrivée impromptue de 3 Turc.que.s (tentative sans doute ratée d’écriture inclusive) parfaitement anglophones dont l’une se présente comme « professionnelle de la montagne » et appelle directement une connaissance pour (tenter) obtenir ce fameux droit de passage. Ses efforts paraissant vains, elle décide de passer outre l’air contrarié du directeur de la station et passe en force, une stratégie que nous adoptons également illico pour sa simplicité et son efficacité…On s’éloigne alors, plutôt vite que doucement, de la station d’arrivée du télésiège, et du microcosme dangereux des stations de ski Turques, vers le monde moins réglementé des montagnes sauvages. Rapidement les garde-chiourmes disparaissent du champ de vision, remplacés par des rochers totalement givrés, des gendarmes de rochers caparaçonnés de glace plus tolérants que leurs homologues de chair, et l’on gagne la crête sommitale dans une très belle ambiance qui évoque plus la Patagonie que la Turquie. En parlant de Patagonie, le vent se fait rapidement plus austral que méditerranéen, et nous ramène des nuées depuis la mer, si bien qu’en quelques minutes l’atmosphère se fait aussi claire qu’une perfusion d’Armstrong ! On doit alors naviguer au GPS du smartphone sur les ersatz de carte téléchargée le matin même, dans la neige qui remplit notre horizon, veillant surtout à ne pas traverser les corniches qui ourlent la crête en surplomb au-dessus des barres du versant nord. On atteint bientôt un replat qui semble descendre de toutes parts, une définition commode du mot « sommet » qui nous satisfera aujourd’hui... 
Sans être certains d’avoir atteint le point culminant, on ne pourra pas revendiquer à coup sûr la première ascension à skis de 2 Marseillais, en hivernale, qui plus est sans assistance et sans oxygène (!), et faire la couverture de Paris-Match ou « Kayak Magazin » (ski se dit kayak en Turc). Tant pis pour nos 15 minutes de célébrité, mais on ne cherche pas à aller plus haut et commence à descendre dans les traces de montée avant qu’elles ne s’estompent trop. Les yeux rivés sur ce qui reste des traces de skis, on ne profite pas du paysage, qui se limite à nos spatules qui émergent difficilement de la neige fraîche. Le ski s’améliore au fil de la descente, les conversions se transforment en virages, et c’est finalement du bon ski en poudreuse un peu humidifiée qui clôture cette première descente. Dommage donc que l’heure perdue au départ avec le pseudo permis d’accès nous aura fait rater le créneau de soleil au sommet, mais au moins on aura pas fini… à l’ombre des geôles Turques ! 
Les 3 Turc.que.s rencontrés à nouveau au parking nous recommandent pour la journée du lendemain le versant nord du Dedegöl, qui fait office de « voie normale » à pieds et donc par extension à skis, mais ces conseils titillent les aventuriers qui sommeillent (léger) en nous, et on ira donc explorer le versant ouest au départ du village de bergers de Eldere.
Pas plus de 700 mètres de dénivelée au compteur depuis notre arrivée en Turquie voilà 2 jours, les vacances sportives s’avèrent pour l’instant plus riches en calories qu’en dénivelée… mais il faut bien prendre des forces avant d’aller affronter la chaleur brûlante du sauna…

Mercredi 6 mars 
Après l’échec météo/succès spa du lundi et les imprévus administrativo-météorologiques du mardi, aujourd’hui sera on l’espère une journée plus aboutie sur le flanc ouest du Dedegöl. C’est le versant que j’avais repéré sur des publications d’escalade avec de grandes dalles cannelées de calcaire, maintenant parcourues de nombreuses voies équipées. Si les grimpeurs viennent souvent se mesurer à ces aiguilles de calcaire, les vallons qu’elles dominent sont encore inconnus des skieurs de rando, et les cartes ou photo satellites ne permettent pas de trancher sur la possibilité ou non d’un passage à skis jusqu’à la crête sommitale du Dedegöl. Après une longue route depuis Isparta (il doit être possible de raccourcir le trajet en dormant à Egirdir), entre montagnes et lacs, on s’enfonce à partir du village d’Aksu dans des vallées étroites où un ruban de bitume de plus en plus dégradé relie des hameaux de bergers. Peu avant Eldere, les versants boisés parfois minés par des carrières de marbre s’élèvent brusquement, et on parvient au terminus de la route sous le majestueux versant ouest du Dedegöl et les aiguilles élancées bien connues des grimpeurs. C’est beau, sauvage, et on a hâte de confirmer sur la montagne les cheminements imaginés sur l’écran. Des fourmis dans les spatules, on traverse ce village, franchement incongrus aux côtés de chèvres et de moutons avec nos skis sur le sac, sur un chemin de bergers en terre qui court à travers les maisons de bric et de broc. 

Le chemin se transforme ensuite en piste qui remonte la pinède, puis disparaît sous la neige dès 1500 m, le moment longuement attendu de réduire le poids du sac et de progresser skis aux pieds. La pinède semble taillée pour le slalom, une forêt de piquets en forme de troncs droits et nus jusqu’à 5 mètres de hauteur, puis s’éclaircit à sa sortie sur une croupe pour nous permettre de mieux admirer les aiguilles de calcaire qui nous dominent maintenant du haut de leurs miroirs de dalles. C’est alors une traversée panoramique sous ces boucliers de dalles, très esthétique au milieu des genévriers aux troncs colorés et des grands pins en guise de pain bénit des photographes. Ces pins noirs aux allures de pins laricio corses se font plus rares à mesure que l’on se rapproche de la grande combe descendant du Karçukuru Tepe, et celle-ci nous amène jusqu’à un verrou qui se contourne par la gauche. Le manteau nous semble stable, et on marche… euh skie sur des œufs en traversée au-dessus de la barre rocheuse, jusqu’à atteindre la grande doline qui marque l’entrée dans le cirque sommital du Karçukuru Tepe. 
On découvre vite une immense arche naturelle au fond de cette doline, encore une petite merveille géologique de cette montagne décidément pas avare en beau caillou ! De cette doline la crête du cirque s’atteint par des pentes raides parsemées de rochers plâtrés par le vent d’ouest des dernières perturbations. On vise une brèche entre 2 gendarmes meringués, qui s’atteint par un large couloir suspendu. L’épaisseur de neige fraîche augmente régulièrement, et le rail de montée se transforme vite en tranchée, creusée à skis puis en crampons quand la pente se raidit dans les dernières centaines de mètres. Le dernier raidillon se fera en mode natation pour le skieur de tête, les bras en brasse coulée dans le mètre de neige fraîche et les pieds cherchant désespérément des appuis dans la semoule blanche, de la montée de combat où chaque mètre gagné coûte cher ! Un rivage rocheux nous apparaît comme une planche de salut dans cette mer de poudreuse sans fond, et on est soulagés de pouvoir poser les crampons sur la brèche sommitale après près d’une demi-heure de brassage pour gagner 100 mètres ! La brèche, coincée entre 2 gendarmes totalement couverts de givre, perchée au-dessus d’une forêt d’aiguilles de calcaire et de la grande arche rocheuse de la doline du bas, offre une ambiance exceptionnelle, plus norvégienne ou patagonienne que Turque, à quelques encablures du golfe d’Antalya. 
Les cumulus qui arrivent de l’ouest pour se fixer sur les parois environnantes, ainsi que le vent froid, n’incitent malheureusement pas au farniente, et on s’extirpe de notre perchoir panoramique pour skier en quelques dizaines de virages le couloir si durement remonté 1 heure plus tôt. Sans plus deviser sur l’ingratitude du ski de randonnée, l’incompétence des offices du tourisme locaux et l’absence dommageable d’un télésiège et d’un restaurant panoramique au sommet, on file vers l’arche repérée à la montée, toujours dans une bonne poudreuse mais dans une visibilité devenant médiocre. La suite se passera sur une excellente moquette succédant sans transition croûtée à la poudreuse, de quoi retourner à Eldere la tête pleine d’endorphines et les yeux pleins de rochers percés ou givrés ! 
Une splendide journée qui justifie à elle seule le voyage, où l’on se sera laissé porter de découvertes en découvertes entre cannelés et donut (arche naturelle) de calcaire et meringues de neige, un régal pour skieurs gourmands du rocker et des yeux. Merci à Pachamama qui nous aura encore mis des cristaux sous les spatules et des étoiles dans les yeux, avec un puissant sentiment de bien-être et d’harmonie exacerbé par les plaisirs inattendus de la découverte.


Jeudi 7 mars
Après la grande bambée exploratoire de la veille sur le versant ouest du Dedegöl, place à une course plus classique : le point culminant du massif, par sa voie normale versant nord, au départ du col routier de Vali Cesmesi Gecidi, entre les lacs de Beysehir et d’Egirdir. A l’inverse de la veille, c’est un parcours intégralement visible depuis le point de départ, peu technique et direct, nonobstant les 200 mètres de dénivelée de la descente inaugurale entre la route et le col géographique en contrebas. La montée se fait sans fioritures, si ce n’est la série de Z dessinée dans la combe nord, et en guise de récompense on profite de vues de plus en plus larges sur le lac de Beysehir (le plus grand de Turquie en eaux douces). Même si le vent de nord-ouest se fait de plus en plus cinglant, on file sur l’arête sommitale plaquée en versant est, le moindre écart à la ligne faîtière étant puni de bruits de wouf et de fissures du manteau ! N’ayant nulle envie de transformer la leçon de nivologie en exercice de secourisme, je louvoie sur le fil jusqu’à atteindre une large plate-forme qui nous permettra de chausser aisément, face à la brèche atteinte la veille. 
La descente à skis sera là encore de qualité, majoritairement sur de la poudreuse rapportée, devenant encore meilleure sur le bas à l’abri du vent, de quoi agrémenter les lignes brisées de la montée de belles courbes, de la calligraphie sur skis pour signer – le temps de quelques heures – notre passage ici.
On pense déjà à la confiserie glacée du lendemain – le Tahtali et ses 2400 mètres en bord de mer - en remontant les 200 mètres de dénivelée jusqu’à la voiture, avant la route longue mais belle qui nous ramènera en fin de soirée seulement à Antalya !


Vendredi 8 mars
Au réveil la tempête de ciel bleu persiste, et on prend donc la direction de la station balnéaire de Kemer et du téléphérique qui a été bâti voilà une dizaine d’années sur le versant est du Tahtali, le plus raide et impressionnant avec ses 1500 mètres de falaises et couloirs perchés au-dessus du golfe d’Antalya. Après la solitude absolue des 2 dernières virées, attendre la cabine du téléphérique en compagnie d’un groupe de coréens en voyage organisé puis traverser l’immense gare d’arrivée, ses restaurants et ses boutiques à touristes, nous fait passer du fin fond de l’Ubaye à l’Aiguille du Midi ! Mais ici personne pour jouer des coudes et des skis afin d’être le premier à tracer, et on profite longuement de la mer qui brille sous les spatules et de la vue panoramique à 360° avant de chausser les skis, ne sachant encore de quel côté tourner les spatules… 
Le versant nord-est se fait le plus convaincant avec ses couloirs parallèles au-dessus de la mer et son orientation au soleil levant, et il tiendra toutes ses promesses avec sa poudreuse suivie de moquette parfaite. On se remet en mode montée après 700 mètres de descente, et après un passage en glace vive – délicat en crampons aluminium – causé par une montée trop directe, on retrouve l’arête sommitale coiffée de son pustule mécanique. 
Les grandes pentes sud-ouest, commandées à point 3 heures plus tôt, sont maintenant servies à la bonne cuisson sur un lit de neige soyeuse, et on se goinfre de ce velouté face à la côté échancrée de la péninsule d’Olimpos, La remontée au téléphérique se fait aisément et surtout très esthétiquement par l’arête sud, une succession d’antécimes larges et de crêtes au-dessus de la Grande Bleue derrière les abymes du versant est, pour clôturer en guise de pistache sur le loukoum cette journée de grand ski !
Les Turcs ont eu tort de Turquiser en Tahtali le nom de ce Mont Olympe lycien, qui doit bien figurer dans le panthéon du ski de randonnée maritime ! Du plaisir accessible à un ticket bon marché : quelques centaines de mètres de dénivelée sur chacun des 2 versants parcourus, des pentes n’excédant pas 35° en adrets, ce n’est pas de la performance à graver dans le marbre mais à inscrire dans la mémoire, de quoi agrandir et embellir la boîte à (bons) souvenirs, ce saint Graal du montagnard collectionneur d’émotions (pas forcément fortes) !

Samedi 9 mars
On hésite à retourner sur ce Mont Olympe si divin pour le ski, mais après l’aller-retour en téléphérique de la veille, on décide de revenir au télémollets, ce mode d’ascension au bilan carbone plus flatteur. Le Tunc Dagi, aux beaux couloirs nord repérés sur une publication Facebook d’alpinisme, nous tend ses éperons, et on se retrouve donc à 9h sur le parking de la station de ski de Saklikent, sans directeur de station exigeant le formulaire ZEF456-38 visé par une administration aux bureaux ouverts de 10h à 10h30 les jeudis des semaines impaires…On peut donc s’équiper tranquillement puis commencer la longue approche à travers carrières de marbre récentes et genévriers antiques, avant que la pente ne se redresse progressivement et nous conduise à alterner portions skis aux pieds ou sur le sac. Peu à peu le ciel et la mer s’agrandissent, les montagnes rapetissent, et on rejoint le haut-plateau sommital, belvédère sur le Tahtali skié la veille et la couronne de sommets enneigés du golfe d’Antalya.
La descente dans l’un des couloirs nord, en poudreuse s’épaississant… au fur et à mesure de la descente, nous mène dans une couche de 20 cm de neige fraîche sur fond dur où les spatules frétillent. Sans transition, la neige d’hiver légère comme un dégrèvement d’impôt est remplacée par de la neige de printemps lisse comme un électroencéphalogramme de Trump. On dessine de belles courbes au-dessus du village de bergers de Karçukuru, comme pour marquer un peu de présence humaine dans ce hameau totalement déserté l’hiver, puis nous nous laissons porter vers la voiture par de la neige de printemps à la consistance toujours idéale malgré l’heure tardive. Encore une très belle descente, décidément la norme pour cette semaine de ski Turque, et sitôt arrivés à la voiture nous voilà invités à partager avec un kebab avec de jeunes Turcs montés en station pour le week-end. 

Tesekkür (merci en Turc) la Turquie, un far west…ou plutôt far east du ski de randonnée, où j’aurai défriché des itinéraires majeurs à chacun de mes 5 voyages à skis. Aladagri, Bolkar, Munzur, chaque massif a son caractère propre, sa géologie et ses conditions de neige, mais en point commun la même sauvagerie et virginité. Près d’Antalya point d’ours, de couloirs de grande ampleur ou de volcans englacés, mais une ambiance maritime exceptionnelle. Vous rêvez de skier au-dessus de la mer en poudreuse : inutile de casser votre petit cochon et d’hypothéquer votre maison pour payer votre semaine de ski-voile en Norvège, finalement passée à manger de la pâte de poisson en tube en regardant la pluie tomber sur le ponton, allez plutôt sous le soleil Turc tracer des pentes vierges au-dessus du golfe d’Antalya, en logeant en hôtel de luxe pour le prix d’un camping scandinave !
 

5 octobre 2019 6 05 /10 /octobre /2019 19:15

Suite au voyage à skis sur la Riviera Turque en mars 2019, j’ai été contacté par SkiRando Magazine pour rédiger un article sur cette belle virée sur des pentes jusqu’alors sans doute vierges de skieurs :
http://deprovenceetdailleurs.net/2019/03/kayak-sur-la-riviera-turque.html
Le numéro de la rentrée comprend donc une dizaine de pages consacrées à cette région touristique mais aux montagnes encore sauvages, du ski d’aventure à ambiance patagonienne ou maritime avec tout le confort de la Riviera Turque :

https://www.skirandomag.com/numero37
On y trouve photos, topos et un long récit (que j’ai voulu) décalé à l’instar de celui de l’expédition sponsorisée de 2011 sur les glaciers et parois du Kurdistan Turc : 
http://deprovenceetdailleurs.net/article-cilo-daglari-81641134.html

le ski sur la Riviera Turque en magazine
10 mars 2019 7 10 /03 /mars /2019 17:23

Du 4 au 10 mars 2019

Semaine de kayak (ski en Turc) sur la Riviera Turque, près de la ville d'Antalya, plus connue comme destination estivale du tourisme de masse que comme Briançon ottoman. Le golfe d'Antalya est en fait bordé de montagnes titillant les 3000 mètres, et souvent plus alpines qu'on ne l'imagine... La Lycie reste d'ailleurs une terra incognita du ski de randonnée, bien loin des massifs plus connus en France des Aladag ou de l'Ercyies au nord-est d'Antalya.

Faute de topos et de retours, on aura donc le plaisir de plus en plus rare d'explorer à skis ces montagnes, sur la base des cartes sommaires open topo et des informations nivologiques glanées sur le Web. J'avais repéré sur le Web 2 sommets alpins et dotés de routes... ou téléphériques d'accès permettant de les sortir à la journée : le Dedegöl près d'Isparta, à la cote croissante auprès des grimpeurs pour ses aiguilles de calcaire protégées de boucliers de dalles cannelées, et le Mont Olympe Turc près d'Antalya, au nom turquisé en Tahtali, qui s'élève à près de 2400 mètres à quelques kilomètres de la mer, cas sans doute unique en Méditerranée. On alternera donc les camps de base entre Antalya et Isparta, situé à 2 heures de route au nord.

On retiendra surtout 2 splendides journées sur ces 2 sommets le 6 et le 8 mars, avec dans le versant ouest du Dedegol, pourtant déconseillé la veille par des skieurs Turcs rencontrés au Davraz, une superbe session de ski exploratoire : court portage au départ dans un village de bergers entre chèvres et veaux, montée au milieu d'une pinède, traversée entre les genévriers sous les formidables dalles cannelées qui ont fait connaître le massif des grimpeurs en Europe, découverte impromptue d'une grande arche au dessus d'un verrou glaciaire, avant en cerise sur le loukoum une sortie meringuée aux allures patagoniennes sur une brèche en V de la crête sommitale.

2 jours plus tard sur le Tahtali on sera transportés en Norvège avec la mer qui brille sous les spatules et les forêts d'éperons, les pins remplaçant ici les bouleaux arctiques... Après une montée en téléphérique, récemment construit pour offrir le panorama sommital aux touristes, et dont la gare d'arrivée dénature certes le sommet, on plonge à skis vers la Grande Bleue, sur une neige et un cadre de cinéma, sans avoir à se précipiter à la sortie de la benne pour être les premiers à tracer ! Au contraire, sous les regards étonnés des employés et des Asiatiques en voyage organisé, on prend tout son temps à repérer les plus belles lignes pour des descentes parfaites... avant de remonter en peaux vu l'altitude basse de la gare de départ du téléphérique. On n'y verra aucune trace, comme ailleurs à l'exception des randonnées au départ des stations de Saklikent et Davraz.

Niveau nivologie ([sic]), l'enneigement était bon, tant en quantité qu'en qualité, avec de la neige continue skiable à partir de 1500 m au nord et 2000 au sud, et de la poudreuse au nord au-dessus de 2000, transformée partout ailleurs. Nuits dégagées et donc excellent regel nocturne à toutes altitudes, sauf sous couvert forestier, et manteau stable partout et à toute heure, à l'exception des versants est du Dedegol le 7, où le moindre écart du fil de l'arête sommitale est puni de woufs et de fissures ! 
La neige transformée reste bonne à skier tout l'après midi en versant ouest, de quoi prévoir des horaires de départ acceptables pour des lève-pas-trop-tôt... A noter les grosses épaisseurs de neige dès 2000 m, on s'est amusés à mesurer l'épaisseur sur le Tahtali en versant ouest à 2050 m : la sonde n'y a pas suffi ! Au final et après pelletage environ 3m20 à cette altitude, à moins de 10 km à vol d'oiseau de la mer... Le climat local est d'ailleurs l'un des plus pluvieux de Méditerranée, les eaux chaudes du golfe d'Antalya (30 degrés à la fin de l'été, 17 degrés à la fin de l'hiver ) jointes à l'air froid de l'Anatolie génèrent de nombreuses et puissantes perturbations hivernales... 

Niveau météo, le temps perturbé au début du séjour le 4 s'est amélioré progressivement jusqu'au grand bô a partir du 7 (bleu le matin puis passages nuageux accrochant les sommets le 5 et 6.) Peu de vent, mis à part un vent de nord modéré mais glacial le 7, et températures en hausse durant la semaine, isotherme 0 passant de 2000 à 3000.


Enfin, dans un pays déjà bon marché à l'origine, l'effondrement récent de la livre Turque à cause de la guéguerre entre les régimes Erdogan et Trump a rendu le coût de la vie encore plus modique pour les détenteurs de devises étrangères, et, sans être Auvergnat ou surendetté, on apprécie de payer le prix d'un petit-déjeuner la suite d'un palace 5* aux normes françaises ! Au final, encore une belle découverte que ces montagnes lyciennes pour mon cinquième voyage à skis en Turquie. On ne trouve pas ici l'ampleur des vallons des Aladag ou la sauvagerie des canyons du Munzur, mais des sommets isolés parfois majeurs. Quel petit coin de paradis pour la mer, la grimpe, le canyon... et le ski de randonnée que la région d'Antalya !

J1 : comme prévu ciel bouché, comme pas prévu la route d'accès traverse à gué, demi-tour et on finit la journée dans le spa de l'hôtel et non pas au fond du torrent !

 

J2 : sommet du Davraz au départ de la station éponyme. Belle ambiance à la montée dans les rochers plâtrés, mais le brouillard du nuage de fohn nous rattrape à 13h, et on finit la journée sur les pistes de la station...

Sommet  : 2650 m

Dénivelée : 700 m

Difficulté : 3.1

 

J3 : crête sommitale du Dedegol par le versant ouest au départ du village d'Eldere. Une journée qui laissera pas mal d'images dans la mémoire des skieurs de rando, exploration, découvertes et grosse ambiance ! Le couloir skié au-dessus de la grande arche naturelle sera baptisé "couloir de l'arche perdue" en référence à la grande voie voisine du "monde perdu " !

Sommet : 2850 m

Dénivelée : 1550 m

Difficulté : 4.2


J4 : sommet du Dedegol par son versant nord. C'est évidemment moins grandiose que la veille, mais la vue du sommet sur les hauts plateaux anatoliens et le grand lac de Beysehir vaut son pesant de pistaches !

Sommet : 2950 m

Dénivelée : 1500 m (1850-1700-2950-2900-2950-2900-2950-1700-1850)

Difficulté : 3.3


J5 : Tahtali, descentes (et remontées !) des versants nord est sur 700 m et Sud-Ouest sur 300 mètres. Du grand ski dans un grand cadre, c'est méconnu mais absolument majeur, rien de moins à attendre d'un mont Olympe !

Sommet : 2350 m

Dénivelée : 1000 m (2350-1650-2350-2050-2350)

Difficulté : 3.3


J6 :  Tunc Dagi, couloir nord central. Comme la veille, neiges de rêve, poudreuse et moquette de fin d'après-midi, dans un beau couloir encaissé au-dessus de la mer, qui plus est relativement facile et rapide d'accès !

Sommet : 2650 m

Dénivelée : 1100 m (1850-1750-2650-1950-2050-1750-1850)

Difficulté : 4.2

une sélection de photos du kayak sur la Méditerranée
une sélection de photos du kayak sur la Méditerranée
une sélection de photos du kayak sur la Méditerranée
une sélection de photos du kayak sur la Méditerranée
une sélection de photos du kayak sur la Méditerranée
une sélection de photos du kayak sur la Méditerranée
une sélection de photos du kayak sur la Méditerranée

une sélection de photos du kayak sur la Méditerranée

J1 : les risques de la route Turque, les passages de torrents à gué et les voitures de policiers sur pilotis !
J1 : les risques de la route Turque, les passages de torrents à gué et les voitures de policiers sur pilotis !

J1 : les risques de la route Turque, les passages de torrents à gué et les voitures de policiers sur pilotis !

J2 : sur les pentes du Davraz Tepe au-dessus d'Isparta
J2 : sur les pentes du Davraz Tepe au-dessus d'Isparta
J2 : sur les pentes du Davraz Tepe au-dessus d'Isparta
J2 : sur les pentes du Davraz Tepe au-dessus d'Isparta
J2 : sur les pentes du Davraz Tepe au-dessus d'Isparta
J2 : sur les pentes du Davraz Tepe au-dessus d'Isparta
J2 : sur les pentes du Davraz Tepe au-dessus d'Isparta

J2 : sur les pentes du Davraz Tepe au-dessus d'Isparta

J2 : à la descente du Davraz, devant les meringues dans le jour blanc

J2 : à la descente du Davraz, devant les meringues dans le jour blanc

J3 : le massif du Dedegöl vu de la route avant Aksu

J3 : le massif du Dedegöl vu de la route avant Aksu

J3 : à la montée dans la pinède, des pins aux allures de laricios corses
J3 : à la montée dans la pinède, des pins aux allures de laricios corses
J3 : à la montée dans la pinède, des pins aux allures de laricios corses

J3 : à la montée dans la pinède, des pins aux allures de laricios corses

J3 : à la montée sous les grandes faces (équipées pour la grimpe) de dalles cannelées
J3 : à la montée sous les grandes faces (équipées pour la grimpe) de dalles cannelées
J3 : à la montée sous les grandes faces (équipées pour la grimpe) de dalles cannelées

J3 : à la montée sous les grandes faces (équipées pour la grimpe) de dalles cannelées

J3 : à la montée dans le haut de la combe ouest, vers la grande arche
J3 : à la montée dans le haut de la combe ouest, vers la grande arche
J3 : à la montée dans le haut de la combe ouest, vers la grande arche
J3 : à la montée dans le haut de la combe ouest, vers la grande arche
J3 : à la montée dans le haut de la combe ouest, vers la grande arche
J3 : à la montée dans le haut de la combe ouest, vers la grande arche

J3 : à la montée dans le haut de la combe ouest, vers la grande arche

J3 : à la montée, dans le couloir de l'arche perdue
J3 : à la montée, dans le couloir de l'arche perdue
J3 : à la montée, dans le couloir de l'arche perdue
J3 : à la montée, dans le couloir de l'arche perdue

J3 : à la montée, dans le couloir de l'arche perdue

J3 : à la descente du couloir de l'arche perdue, ambiance patagonienne sous la brèche en V plâtrée
J3 : à la descente du couloir de l'arche perdue, ambiance patagonienne sous la brèche en V plâtrée
J3 : à la descente du couloir de l'arche perdue, ambiance patagonienne sous la brèche en V plâtrée
J3 : à la descente du couloir de l'arche perdue, ambiance patagonienne sous la brèche en V plâtrée
J3 : à la descente du couloir de l'arche perdue, ambiance patagonienne sous la brèche en V plâtrée
J3 : à la descente du couloir de l'arche perdue, ambiance patagonienne sous la brèche en V plâtrée
J3 : à la descente du couloir de l'arche perdue, ambiance patagonienne sous la brèche en V plâtrée
J3 : à la descente du couloir de l'arche perdue, ambiance patagonienne sous la brèche en V plâtrée
J3 : à la descente du couloir de l'arche perdue, ambiance patagonienne sous la brèche en V plâtrée

J3 : à la descente du couloir de l'arche perdue, ambiance patagonienne sous la brèche en V plâtrée

J3 : à la descente,de l'arche au village de bergers d'Eldere,, en passant par une pinède taillée pour le ski
J3 : à la descente,de l'arche au village de bergers d'Eldere,, en passant par une pinède taillée pour le ski
J3 : à la descente,de l'arche au village de bergers d'Eldere,, en passant par une pinède taillée pour le ski
J3 : à la descente,de l'arche au village de bergers d'Eldere,, en passant par une pinède taillée pour le ski
J3 : à la descente,de l'arche au village de bergers d'Eldere,, en passant par une pinède taillée pour le ski

J3 : à la descente,de l'arche au village de bergers d'Eldere,, en passant par une pinède taillée pour le ski

J4 : le lac d'Egirdir et le Borlu Dagi

J4 : le lac d'Egirdir et le Borlu Dagi

J4 : dans le versant nord du Dedegöl, au départ du col situé près de Yakaköy
J4 : dans le versant nord du Dedegöl, au départ du col situé près de Yakaköy
J4 : dans le versant nord du Dedegöl, au départ du col situé près de Yakaköy

J4 : dans le versant nord du Dedegöl, au départ du col situé près de Yakaköy

J4 : sur la plateau sommital du Dedegöl, vues sur le grand lac de Beysehir à l'est et les sommets occidentaux du massif
J4 : sur la plateau sommital du Dedegöl, vues sur le grand lac de Beysehir à l'est et les sommets occidentaux du massif
J4 : sur la plateau sommital du Dedegöl, vues sur le grand lac de Beysehir à l'est et les sommets occidentaux du massif
J4 : sur la plateau sommital du Dedegöl, vues sur le grand lac de Beysehir à l'est et les sommets occidentaux du massif

J4 : sur la plateau sommital du Dedegöl, vues sur le grand lac de Beysehir à l'est et les sommets occidentaux du massif

J4 : à la descente, poudreuse tassée (parfois un peu soufflée) comme toute la semaine en versant nord...
J4 : à la descente, poudreuse tassée (parfois un peu soufflée) comme toute la semaine en versant nord...
J4 : à la descente, poudreuse tassée (parfois un peu soufflée) comme toute la semaine en versant nord...
J4 : à la descente, poudreuse tassée (parfois un peu soufflée) comme toute la semaine en versant nord...
J4 : à la descente, poudreuse tassée (parfois un peu soufflée) comme toute la semaine en versant nord...

J4 : à la descente, poudreuse tassée (parfois un peu soufflée) comme toute la semaine en versant nord...

J4 : premiers crocus sous les pins
J4 : premiers crocus sous les pins

J4 : premiers crocus sous les pins

J5 : dans la montée en téléphérique et au sommet du Tahtali, vues la mer et le doux relief karstique du versant sud-ouest
J5 : dans la montée en téléphérique et au sommet du Tahtali, vues la mer et le doux relief karstique du versant sud-ouest
J5 : dans la montée en téléphérique et au sommet du Tahtali, vues la mer et le doux relief karstique du versant sud-ouest

J5 : dans la montée en téléphérique et au sommet du Tahtali, vues la mer et le doux relief karstique du versant sud-ouest

J5 : dans la première descente versant NE
J5 : dans la première descente versant NE
J5 : dans la première descente versant NE
J5 : dans la première descente versant NE
J5 : dans la première descente versant NE
J5 : dans la première descente versant NE
J5 : dans la première descente versant NE
J5 : dans la première descente versant NE

J5 : dans la première descente versant NE

J5 : dans la remontée du versant NE, passage en glace sur la fin
J5 : dans la remontée du versant NE, passage en glace sur la fin
J5 : dans la remontée du versant NE, passage en glace sur la fin
J5 : dans la remontée du versant NE, passage en glace sur la fin
J5 : dans la remontée du versant NE, passage en glace sur la fin
J5 : dans la remontée du versant NE, passage en glace sur la fin

J5 : dans la remontée du versant NE, passage en glace sur la fin

J5 : dans la seconde descente, versant SO
J5 : dans la seconde descente, versant SO
J5 : dans la seconde descente, versant SO
J5 : dans la seconde descente, versant SO
J5 : dans la seconde descente, versant SO

J5 : dans la seconde descente, versant SO

J5 : sondage, puis pelletage suivi de sondage dans un replat versant ouest à la cote 2050 m : 3m20 d'épaisseur !

J5 : sondage, puis pelletage suivi de sondage dans un replat versant ouest à la cote 2050 m : 3m20 d'épaisseur !

J5 : à la remontée du versant SO, devant la péninsule d'Olympos
J5 : à la remontée du versant SO, devant la péninsule d'Olympos
J5 : à la remontée du versant SO, devant la péninsule d'Olympos
J5 : à la remontée du versant SO, devant la péninsule d'Olympos
J5 : à la remontée du versant SO, devant la péninsule d'Olympos
J5 : à la remontée du versant SO, devant la péninsule d'Olympos

J5 : à la remontée du versant SO, devant la péninsule d'Olympos

J6 : au départ du Tunc Dagi dans la station de ski de Saklikent, l'itinéraire du jour

J6 : au départ du Tunc Dagi dans la station de ski de Saklikent, l'itinéraire du jour

J6 : à la montée, devant le calcaire blanc aux allures de marbre, puis la face nord et enfin le Tahtali skié la veille
J6 : à la montée, devant le calcaire blanc aux allures de marbre, puis la face nord et enfin le Tahtali skié la veille
J6 : à la montée, devant le calcaire blanc aux allures de marbre, puis la face nord et enfin le Tahtali skié la veille

J6 : à la montée, devant le calcaire blanc aux allures de marbre, puis la face nord et enfin le Tahtali skié la veille

J6 : à la descente, poudreuse tassée 2500 m au-dessus de la mer !
J6 : à la descente, poudreuse tassée 2500 m au-dessus de la mer !
J6 : à la descente, poudreuse tassée 2500 m au-dessus de la mer !
J6 : à la descente, poudreuse tassée 2500 m au-dessus de la mer !
J6 : à la descente, poudreuse tassée 2500 m au-dessus de la mer !
J6 : à la descente, poudreuse tassée 2500 m au-dessus de la mer !
J6 : à la descente, poudreuse tassée 2500 m au-dessus de la mer !
J6 : à la descente, poudreuse tassée 2500 m au-dessus de la mer !
J6 : à la descente, poudreuse tassée 2500 m au-dessus de la mer !
J6 : à la descente, poudreuse tassée 2500 m au-dessus de la mer !

J6 : à la descente, poudreuse tassée 2500 m au-dessus de la mer !

J6 : au village de bergers de Karçukuru, déserté l'hiver

J6 : au village de bergers de Karçukuru, déserté l'hiver

J6 : moquette de 15h jusqu'à la voiture !
J6 : moquette de 15h jusqu'à la voiture !
J6 : moquette de 15h jusqu'à la voiture !

J6 : moquette de 15h jusqu'à la voiture !

13 mars 2017 1 13 /03 /mars /2017 21:46

Le 9 mars 2017

Sommet : 2600 m

Dénivelée : 1300 m (1400-2600-2500-2600-1400)

Difficulté : 4.2, couloirs à plus de 45° sur 100 m

Les prémisses de la dégradation nuageuse se sont déjà fait sentir la veille dans le Bolkar, mais le voile nuageux s’est épaissi et le vent renforcé. On renonce donc au couloir Hodgin-Peck du Demirkazik pour un itinéraire moins long, raide et engagé, avec donc une virée vers un cirque nord au Karanfil Dagi au départ de son versant ouest. Là encore, comme toujours au Karanfil, on trouvera de belles et longues pentes régulières parsemées de genevriers et cèdres, avant d’atteindre le cirque nord ceinturé de murailles calcaires, dont seuls quelques couloirs insuffisamment enneigés permettent de rejoindre la crête sommitale. Ceci joint à la météo qui se gâte pour de bon nous oriente vers des couloirs sud-est plus courts mais bien raides, que nous ne sortirons pas vu leur neige en cours de regel. Au final et malgré ces couloirs écourtés encore une belle journée dans ces montagnes dessinées pour le ski dans la wilderness Turque, et, ce que nous ne savons pas encore, la dernière sortie à skis de ce voyage. Dès la soirée et pour plusieurs jours de fortes pluies arroseront toute la région, de quoi profiter sans regrets dans les thermes de Ciftehan de la journée de repos prévue le lendemain, et d’une dernière journée dans la ville d’Adana à compléter la garde-robe avec du made in Turkey !

dans la montée, entre combes, genevriers et cèdres
dans la montée, entre combes, genevriers et cèdres
dans la montée, entre combes, genevriers et cèdres
dans la montée, entre combes, genevriers et cèdres
dans la montée, entre combes, genevriers et cèdres

dans la montée, entre combes, genevriers et cèdres

à la descente sous un ciel qui se couvre pour de bon, une belle ambiance calcaire encore !
à la descente sous un ciel qui se couvre pour de bon, une belle ambiance calcaire encore !

à la descente sous un ciel qui se couvre pour de bon, une belle ambiance calcaire encore !

13 mars 2017 1 13 /03 /mars /2017 21:38

Le 8 mars 2017

Sommet : 3000 m

Dénivelée : 1600 m (1800-3000-2000-2400-1800)

Difficulté : 2.3

Une fois n’est pas coutume pas de couloir au programme de la journée, mais une longue virée au départ de Maden au pied du versant nord du Bolkar, dans des pentes plus larges, douces et moins rocheuses que les jours précédents. On verra donc plus de jolies rondeurs aux 50 nuances de blanc que de strings de neige dans le calcaire, mais on en profitera pour tracer dans des courbes dans une neige restée froide dans ces orientations nord, parfois soufflée et cartonnée sur la portion haute, mais poudreuse dans la portion basse, avec vue au premier plan sur le minaret de la mosquée de Maden et au second sur les citadelles calcaires des Aladag, du ski d’hiver dans une ambiance toute orientale…

à la montée, arrivée devant la pente ouest descendue en 2012
à la montée, arrivée devant la pente ouest descendue en 2012
à la montée, arrivée devant la pente ouest descendue en 2012
à la montée, arrivée devant la pente ouest descendue en 2012

à la montée, arrivée devant la pente ouest descendue en 2012

à la descente, de la bonne poudreuse en cerise sur la montagne
à la descente, de la bonne poudreuse en cerise sur la montagne
à la descente, de la bonne poudreuse en cerise sur la montagne
à la descente, de la bonne poudreuse en cerise sur la montagne
à la descente, de la bonne poudreuse en cerise sur la montagne
à la descente, de la bonne poudreuse en cerise sur la montagne
à la descente, de la bonne poudreuse en cerise sur la montagne

à la descente, de la bonne poudreuse en cerise sur la montagne

le soir au village de Kamisli, soirée diapos.. euh smartphone, devant les locaux qui nous ont invité à boire le thé

le soir au village de Kamisli, soirée diapos.. euh smartphone, devant les locaux qui nous ont invité à boire le thé

dernière soirée à l'hôtel Sezer près de Kamisli, ambiance Shining dans le grand bâtiment vide au serveur obséquieux

dernière soirée à l'hôtel Sezer près de Kamisli, ambiance Shining dans le grand bâtiment vide au serveur obséquieux

13 mars 2017 1 13 /03 /mars /2017 21:30

Le 7 mars 2017

Sommet : 2700 m

Dénivelée : 1600 m (1700-2400-2200-2700-2200-2600-1600)

Difficulté : 4.3 (couloirs longs, étroits et tournants à plus de 40°, nombreuses portions à 45°)

Poursuite de la moisson de couloirs durant cette troisième journée dans les Aladag. On visait initialement le sommet du Demirkazik par les 1000 mètres du couloir Hodgin-Peck en face sud-ouest (également une des voies normales d’alpinisme en début d’été), une splendide entaille dans une grande face non moins belle de plus de 1500 mètres de haut. Arrivés au pied, l’enneigement dans ces faces ensoleillées raides s’avère bien faible pour la partie supérieure de l’approche, et on se rabat sur les beaux couloirs en face, versant nord du Kayaçik, 2 longues entailles dans la paroi.

On ne sortira finalement pas ces 2 couloirs, la faute à un bloc coincé dans le premier et à un horaire trop tardif pour le second, mais profitera d’une très belle ambiance dans ces deux strings de blanc au milieu du calcaire fauve, qui plus est dans une bonne neige, globalement poudreuse à l’ombre et transformée au soleil. En tout cas la vue du couloir Hodgin-Peck du sommet des couloirs nous a montré si besoin état l’ampleur et la beauté de ce couloir, de quoi motiver un quatrième retour à ski ici !

les couloirs du jour

les couloirs du jour

dans la montée du couloir de gauche
dans la montée du couloir de gauche
dans la montée du couloir de gauche
dans la montée du couloir de gauche
dans la montée du couloir de gauche
dans la montée du couloir de gauche

dans la montée du couloir de gauche

descente du couloir de gauche
descente du couloir de gauche
descente du couloir de gauche
descente du couloir de gauche
descente du couloir de gauche
descente du couloir de gauche

descente du couloir de gauche

montée du couloir de droite
montée du couloir de droite
montée du couloir de droite
montée du couloir de droite
montée du couloir de droite
montée du couloir de droite
montée du couloir de droite

montée du couloir de droite

à la descente du couloir de droite
à la descente du couloir de droite
à la descente du couloir de droite
à la descente du couloir de droite
à la descente du couloir de droite
à la descente du couloir de droite
à la descente du couloir de droite
à la descente du couloir de droite
à la descente du couloir de droite

à la descente du couloir de droite

13 mars 2017 1 13 /03 /mars /2017 21:26

Le 6 mars 2017

Sommet : 2900 m

Dénivelée : 1400 m

Difficulté : 5.1

Après la mise en bouche de la veille on vise encore une pente déjà repérée en 2012, la branche de gauche du couloir ouest du Kizilin Baci, dont on a skié à la branche de droite en 2012, un itinéraire particulièrement esthétique, qui se révèle au fur et à mesure des sinuosités dans un gros encaissement entre les falaises de calcaire compact. Arrivé au pied du Y, on se rend compte que la branche de gauche ne passe pas à cause d'un bloc coincé non recouvert cette année. Nous ferons contre mauvaise fortune bon ski en se rabattant sur la branche de droite, au décor toujours aussi exceptionnel, et avec cette fois-ci du meilleur ski que 5 ans plus tôt, globalement de la neige transformée au soleil et de la poudreuse tassée à l'ombre.

la branche de droite du couloir ouest du Kizilin Baci

la branche de droite du couloir ouest du Kizilin Baci

à la montée, du couloir au plateau sommital
à la montée, du couloir au plateau sommital
à la montée, du couloir au plateau sommital
à la montée, du couloir au plateau sommital
à la montée, du couloir au plateau sommital
à la montée, du couloir au plateau sommital

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à la descente, un couloir absolument magnifique !
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13 mars 2017 1 13 /03 /mars /2017 21:16

Le 5 mars 2017

Sommet : 2900 m

Dénivelée : 1500 m

Difficulté : 4.2, environ 500 mètres à 40° avec de courtes sections à 45°

Première course de cette semaine en Turquie, sur l'extrémité sud du massif des Aladag, la montagne du Karanfi. On vise donc cette fois-ci un autre itinéraire que celui gravi en avril 2012, à savoir une succession de couloirs menant à une antécime sud à travers de nombreux éperons et pentes suspendues, bref une très belle ambiance alpine magnifiée par les grosses chutes de neige des jours précédents qui ont plâtré la montagne. On se croirait en Norvège... à la latitude de la Sicile et sous l'ardent soleil Turc !

 

l'itinéraire skié vu 2 jours plus tard

l'itinéraire skié vu 2 jours plus tard

à la montée...
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... et à la descente !
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