AGORAMANIA : des grands espaces de Provence à la wilderness d'ailleurs
Des +6400 m de Bolivie aux -400 m de Jordanie, des monastères perchés des Météores aux églises troglodytes d'Abyssinie, des mosquées d'Ispahan aux dômes nervurés de Samarcande, du sable blanc du Nouveau-Mexique aux pitons gréseux du Hoggar...
Bientôt dans Speleo Magazine (numéro 122 de juin 2023) un article de Philippe A. sur la grotte aux méduses « découverte » en 2018, et dont l’exploration s’est (vite !) achevée en mai 2023, une des plus belles grottes marines concrétionnées de la côte méditerranéenne française.
Retour vers la grotte « découverte » en 2018 au large de Callelongue, cette fois dotés de tout l’attirail pour en finir l’exploration dans les puits encore jamais descendus : cordes, baudrier, perforateur... Heureusement la voûte mouillante d’entrée permet le passage du paddle chargé de la vingtaine de kilos de cette quincaillerie spéléologique !
Comme craint, la galerie inférieure aperçue mais encore jamais parcourue se termine rapidement sur un colmatage d’argile, et n’offre pas la variété et la densité de spéléothèmes de la galerie supérieure.
Quoi qu’il en soit, c’est vraiment une belle cavité mêlant eaux fluorescentes dans la galerie d’accès et concrétionnement riche et diversifié au-dessus, sans équivalent à ma connaissance en Méditerranée française, article rédigé par Philippe A. à venir !
On se consolera au retour dans deux autres belles grottes marines moins confidentielles mais également bien esthétiques.
préparation du matrériel spéléo à la mise à l'eau de Callelongue
sur la route de Jarre
dans la galerie semi-immergée d'accès après la voûte mouillante (qui passe en paddle donc)
dans la très belle galerie supérieure au-dessus de la grotte bleue
la grotte sur le continent à l'est de Marseilleveyre
Retour dans la grotte du Draïoun pour la première fois depuis 2014 (pensée pour les disparus à qui j’avais fait découvrir cette grotte), ce réseau exceptionnel pour la beauté de son cadre (à flanc de falaises soubeyrannes au-dessus de la mer), son ampleur (des kilomètres encore en cours d’exploration, des méandres labyrinthiques, des puits, des étroitures, des galeries en corniches parfois exposées…) ainsi que la richesse de ses spéléothèmes (notamment les cristaux de quartz (?) et les excentriques tridimensionnelles).
Faute de matériel de remontée sur corde (1 poignée pour 2…) on se limitera à la visite de la petite salle au-dessus du puits de 20 mètres avec ses murs et son plancher de cristaux de quartz (?) blanc rosé , en s’aidant d’une statique posée sur un point très rouillé et une lunule sur colonne d’aragonite… On découvrira au retour la galerie supérieure accessible depuis le porche d’entrée, bien équipée de cordes fixes pour ses passages exposés et mieux préservée que la galerie inférieure souvent bien dégradée. A noter ce jour beaucoup d’essoufflement dans certaines portions de la grotte, sans doute actuellement riche en gaz carbonique !
l'accès par les vires et l'entrée de la grotte du Grand Draïoun
montée sur sangles et friends dans la niche aux cristaux de quartz (?), contre assuré à la poignée sur la statique
le superbe four à cristaux de quartz (?)
descente en rappel sur amarrage bien rouillé
retour au camp de base puis à l'entrée par la galerie inférieure
Balade encordée aux alentours de la calanque ciotadienne de Figuerolles pour y découvrir une grotte marine, bien connue de certains locaux comme en témoignent les vieux scellements qui permettent de protéger son accès (facile mais un peu impressionnant), encore peu ébruitée ailleurs. Ce lac souterrain - relié à la mer par une faille longue de plusieurs dizaines de mètres mais large de quelques dizaines de centimètres - s’avère superbe, surtout juste après l’équinoxe où le soleil vient aligner ses rayons avec la faille d’ouverture et donc diffuser son faisceau de lumière jusque dans la grotte marine. Celle-ci baigne dans une ambiance presque surnaturelle avec ce tube de lumière blanche qui tombe littéralement des cieux, ce qui éloigne encore plus cette cavité d’un « Trou du Diable » (auquel certains la rattachent) à laquelle elle n’est pas reliée, sauf peut-être par un siphon ; l'appeler "grotte de Gaméou" fait beaucoup plus sens !
On se remettra de cette expérience mystique sur les couennes de Figuerolles, toujours aussi faciles et panoramiques !
le Bec de l'Aigle et ses figuiers de Barbarie en fruits
Découverte d’une grotte située versant sud de la Sainte-Baume entre Cuges-les-Pins et Signes, connue pour avoir été le lieu de tournage du film « Manon des sources » - dans la version de Claude Berri en 1986 – pour la scène du lac souterrain. On peut y admirer, non pas Emmanuelle Béart en tenue d'Eve prenant son bain (ah les émois d’adolescent !), mais un des plus beaux concrétionnements de la région, pour une approche « facile » (quelques dizaines de mètres de désescalade à travers châtières et boyaux, le tout sur un sol parfois un peu boueux) et qui ne demande en tout cas pas la corde. La dernière salle offre en effet un volume inhabituel, une cathédrale de calcite sur un côté avec une immense coulée de méduses sur une quarantaine de mètres de haut, face à des colonnes et une chandelle suspendue exceptionnelle, un vrai lustre de pierre à allumer à la frontale !
Au-delà de son intérêt patrimonial, cette grotte du Vieux Mounoï propose donc pour la région un des meilleurs ratios intérêt spélestéthique/temps d’approche et de parcours (30 minutes de marche + 30 minutes de progression spéléo dans des boyaux et chaos de blocs), le plus difficile étant comme souvent de trouver au départ LA galerie qui ne soit pas une impasse mais mène bien au Graal de la salle finale !
la grotte, ses lierres et ses trous au plafond
dans la première grande salle (cul-de-sac)
dans l'avant-dernière salle, draperies et fistuleuses
dans la salle du bas 50 mètres sous la surface, superbes méduses en mur de 40 mètres et en chandelle
Voie du « dièdre gauche du perdreau » sous la Tête du Trou du Chat
2 longueurs, équipé, 5b max
A mon sens 5b/5a
Journée de découverte et d’initiation au-dessus des Goudes, sous la Tête du trou du chat et ses dalles du perdreau. En guise de perdreaux une séance d’initiation ou de reprise de l’escalade sur ce joli site de couennes et d’une (très) petite grande voie de 2 longueurs, du rocher neuf – parfois d’ailleurs un peu fragile – avec une fréquentation manifestement très faible malgré la beauté du site et de son cadre panoramique face à la mer et au cirque des parois du rocher des Goudes au rocher Saint-Michel.
Après la progression sur le calcaire sculpté en gouttes d’eau on rentrera dans le calcaire de la grotte « voisine » (très parcourue ce jour !) – toujours en tee-shirt - pour y admirer les plafonds d’excentriques ; y restera une salle à découvrir après quelques jours de jeûne pour être en mesure de passer la sévère étroiture d’entrée !
Itinéraire : la Pointe Rouge - port de la Madrague - Cap Croisette - tour de l'île Plane - Cap Croisette - port de la Madrague - la Pointe Rouge (23 km environ)
Retour dans « ma » grotte « secrète » des calanques, toujours aussi richement et diversement concrétionnée, avec cette fois un départ de la Pointe Rouge par peur des bouchons de retour aux Goudes. Un essai qui ne sera pas répété, la section Pointe Rouge-Cap Croisette s’avérant aussi longue (environ 1 heure aller) que peu intéressante le long d’une côte souvent urbanisée. On poussera jusqu’à l’île Plane et ses curiosités géologiques à découvrir en kayak, la crique presque fermée près de son cap est et la longue faille traversante qui relie le nord de la calanque de Pouars à la pleine mer.
la grotte marine dite "aux méduses", vue de la grotte bleue au travers des concrétions
sous la méduse de calcite
des colonnes, fistuleuses et stalactites aux formes excentriques
Le 19 juin 2021
Voie "le voyage du crabe" ou "la stratégie du crabe", 8 longueurs, équipé, 6a max
5c/6a/4c/4b/4b/5c (aérien)/5c(aérien)/5b
Retour sur les falaises du Cap Canaille, à nouveau fréquentables vu le temps nuageux et venteux du jour. Avec le ciel brouillé de poussière saharienne apportée par le flux de sud-est, comme en février, et la terne luminosité sepia associée, c’est l’occasion de re-découvrir les grottes locales, et on fera donc un détour par la grotte du 14 juillet située à mi-hauteur des rappels du cirque éponyme.
C’est une grotte maintenant très classique et souvent fréquentée par des groupes encadrés, mais relativement bien préservée avec un concrétionnement en colonnes et stala-x-ites encore riche dans sa seconde moitié.
Le second rappel de 45 mètres puis une randonnée, aérienne au niveau du passage dit du « Pas de la Chèvre », nous emmènera au départ de la cheminée presque fermée de la première longueur du « voyage du crabe ». Cette voie offre de beaux passages de grimpe en son début et sa fin, et une belle géologie « canaillesque » dans ses premières et troisième longueurs, le tout dans des difficultés modérées (uniquement un pas de 6a bien protégé dans L2), mais n’est pour autant pas indiquée à des débutants avec des relais souvent suspendus et le gaz qui peut impressionner dans L8 et surtout la traversée de L7.
Découverte des mines de bauxite de La Treille, sous la Tête Ronde au Garlaban. On accède après un boyau d’une quinzaine de mètres à un petit réseau de galeries minières désormais inexploitées, mais encore dotées de leurs rails et wagons de transport, une belle ambiance post-industrielle. Les parois des galeries offrent également un début de concrétionnement sous la forme de draperies et stalactites (tout comme dans le tunnel abandonné du Rove), et de belles couleurs aux plafonds avec les filons métallifères, le tout collé sur le rocher rouge riche en bauxite des lieux.
Une belle balade souterraine donc, aussi insolite qu’esthétique.
la barre rouge près de l'entrée
dans les galeries sous les filons colorés et les concrétionnement naissants
les vestiges de l'exploitation, ca rouille mais ça roule !
Balade pédestre et spéléologique dans les Alpilles entre Eyguières et Aureille, vers le sommet de ces mini-Alpes : les Opies et leur tour de guet juché sur le plateau sommital. Le sentier, assez marqué et balisé de bleu, très fréquenté en ce dimanche de beau temps non venté, part de la Romanière puis louvoie à travers les barres de calcaire jusqu’au sommet et sa vue panoramique, du Verdon au pic Saint-Loup en passant par l’étang de Berre ou le Ventoux.
On en profitera pour explorer sur le sentier des Barres Rouges la grotte de l’Arpian, classique donc très dégradée. Heureusement, le boyau d’accès à la dernière salle comporte deux rétrécissements (où l’on doit progresser par reptation) qui ont permis la conservation d’un plafond de fistuleuses.
Une des jolies balades du versant sud des Alpilles, où le regard porte sur les stalactites à quelques centimètres ou les Pyrénées à quelques centaines de kilomètres !
les globulaires en fleurs
dans le boyau de la grotte de l'Arpian, plafond de fistuleuses pas trop dégradé
dans la montée vers les Opies au-dessus des Barres Rouges, l'étang de Berre au fond
de la tour de guet des Opies, vue vers les Civadières