Le calcaire des calanques a donné naissance à de nombreuses grottes, plus ou moins profondes, étendues, concrétionnées, facilement accessibles ou préservées, marines ou terrestres, et d’intérêt variable pour le spéléologue du dimanche. Cet article vise à présenter certaines d’entre elles, celles qui à mon sens s’avèrent les plus esthétiques de par l’état, variété et richesse de par leur concrétionnement et leur cadre, les grottes marines jouissant là du privilège de leurs eaux bleu fluorescentes à l’éclairage indirect. Pour des raisons évidentes de préservation (quelques passages d’indélicat.e.s peuvent suffire à endommager irrémédiablement et en quelques minutes des concrétions formées en plusieurs dizaines d’années) je ne donnerai aucun indice quant à la localisation de ces cavités. Certaines présentées ci-dessous sont de toute façon bien connues et aisément localisables, ne serait-ce que via des moteurs de recherche sur la toile. Mieux vaut de toute façon profiter du plaisir de l’exploration et de la découverte que suivre laborieusement un topo pour trouver un trou couvert de tags et aux stalactites arrachées !
Loin des classiques et très dégradées grottes du rocher Saint-Michel (grotte de Saint-Michel d’eau douce, grotte de l’ermite, grotte de l’ours) ou grotte Rolland, on peut encore trouver de belles grottes terrestres peu ou pas endommagées, comme celle dite de « la casserole », aux concrétions fossiles mais très riches
ou une autre, heureusement « passée de mode », qui présente encore un très beau concrétionnement dans ses salles latérales
Les grottes marines sont nombreuses dans les calanques : de la très connue grotte bleue de Morgiou, facilement accessible à pied et sur-fréquentée l’été
à celle de la faille de l’Oule plutôt réservées aux plaisanciers et kayakistes de par sa situation isolée
la grotte du Capelan dont l’accès terrestre passe par l’escalade d’un mur d’une quinzaine de mètres de haut, matériel de grimpe indispensable
la Poulidette, que l’on peut rejoindre comme la précédente en apnée par un siphon (attention à sa longueur pour les apprentis plongeurs libres !)
la porte de Rome, plutôt un gouffre à ciel ouvert qu’une grotte, que des voies d’escalade récemment équipées ont rendu classique chez les grimpeurs
Mais le plus beau est ailleurs : une grotte remplie d’un lac au plafond de stalactites et de fistuleuses, confidentielle mais pas secrète
et surtout la splendide grotte bleue dite "aux méduses", petite mais riche de concrétions exceptionnellement denses et diversifiées, cette dernière (presque) totalement inconnue, protégée par son isolement, et un accès tour à tour en nage sous voûte mouillante puis, dans l’obscurité, nage et escalade d’un ressaut de 5 mètres…