Le 2 novembre 2017
Balade dans la dernière portion de littoral de la côte bleue qu’il me restait à explorer, autour de la calanque du Puy à Ensuès-la-Redonne. Un beau bouquet final, avec une randonnée agrémentée de quelques passages d’escalade ludique, sauvage sous les maisons qui dominent de quelques dizaines de mètres les falaises et criques côtières, et surtout particulièrement esthétique sur une géologie exceptionnellement insolite et variée.
Les falaises à l’est de la Madrague de Gignac offrent déjà des falaises bigarrées, de l’orange au noir en passant par le rouge, un mélange de marnes et de grès plus ou moins oxydés caractéristique du littoral d’Ensuès. Vers l’ouest le port de la Madrague bloque le passage en bord de mer, qu’on peut rejoindre plus tard par une sente qui descend de la route vers une crique étroite ceinturée de falaises déversantes, de grès à l’est et de conglomérat à l’ouest. Le seul passage possible se fait par un boyau vertical à travers la nappe déversante de conglomérat, un petit pas de 5 athlétique au départ puis on rejoint à travers poudingue, grès et couche de cristaux la sortie de la grotte sur de grandes dalles de calcaire. Encore un nouveau paysage avec ce calcaire agrémenté de bassins circulaires dominé par une nappe de conglomérat qu’on peut franchir par un court dévers en 5. On rejoint alors la petite calanque du Puy et sa falaise en couches de grès stratifiées qui peut se contourner par des vires à droite. Le (grand) spectacle atteint peut-être son apogée avec du conglomérat fin en coulées sur des dalles de calcaire creusées de bassins circulaires, une géologie variée et délirante qui rappelle celle du Bau Rouge près de Toulon.
Même si les falaises manquent un peu d’ampleur et que les maisons ont trop essaimé à leur sommet, c’est au final une randonnée (agrémentée de courts pas d’escalade, soit en anglais du scrambling) côtière insolite et méconnue dans une géologie totalement exceptionnelle et esthétique, sans doute parmi les plus belles de la région !