Du 16 au 18 septembre 2007 avec Nicolas
Ascension de l'Illimani à 6450 m par sa voie normale, cotation PD+/AD- avec à notre passage un mur raide en glace sur 50 m à 6000 m
3 jours en aller-retour, camp 1 à 4500 m le premier soir, camp 2 à 5500 m le second puis sommet et descente jusqu'à 3800 m le troisième jour
De retour de la planète Mars sous sa déclinaison bolivienne dans le désert d'altitude du Sud Lipez, ses lacs multicolores et flamants roses sur fonds de geysers et de volcans caillouteux, ascension de l'Illimani, point culminant de la Bolivie et sommet majeur de la Cordillère Royale à 6450 m. Après la mise en bouche quelques semaines plus tôt sur le Huayna Potosi, le Condoriri et le Pequeno Alpamayo, on est bien acclimatés, tant à l'altitude qu'à la nourriture locale, et ne souffria donc pas des maux de notre baptême de bolivisme sur le Huayna Potosi !
Au final ce sera une splendide ascension sous une météo moins capricieuse qu'au Condoriri une semaine plus tôt. Du beau temps durant les 3 jours, à la notable exception d'un violent orage vespéral au camp 2 à 5500 m, arrivé tout droit de l'Amazonie voisine, et généreux tant en neige qu'en foudre. On se rappellera notamment avoir jeté toute la quincaillerie métallique aussi loin que possible de la tente au premier éclair !
Après le réveil à minuit, la nuit s'est avérée longue et épuisante à creuser des tranchées dans la neige fraîche, d'épaisseur parfois proche du mètre, alors que les orteils perdent de leur sensibilité par -20°C. Une fois le mur de glace à plus de 50° franchi vers 6000 m, la tranquille arête sommitale ne sera plus qu'une formalité, même si la fatigue se fait sentir et si le rythme horaire tombe sous les 200 m de l'heure dans les dernières pentes. L'arrivée au sommet, à cheval entre le ciel, les nuages qui dominent la forêt amazonienne à l'est et l'immensité aride de l'Altiplano à l'ouest, est chargée d'émotion et clôture avec beauté ce mois passé en Bolivie !
dans l'approche routière depuis La Paz, le magnifique canyon de Palca et le bus aux couleurs locales
notre guide Porfirio au travail dans 1 mètre de neige fraîche à 5800 m et 2h de matin le troisième jour, une force de la nature bolivienne