Les 25 et 26 juillet 2015
Sommet : 3450 m
Dénivelée :
J1 : 1600-1400-2250
J2 : 2250-3450-1400-1600
Difficulté : D, dièdre en IV à l’attaque, passages délicats en renfougne puis dalle à sa sortie. Peu d’équipement en place. Nous avons tiré2 longueurs dans le dièdre et gravi tout le reste de l’arête corde tendue.
Après une tentative avortée en 2012, retour sur l’arête ouest de la tête des Fétoules, à l’ascension rondement menée en 24 heures aller-retour. Les temps de course importent peu de mon côté, l'essentiel étant le plaisir et non pas la course contre la montre, mais le désir partagé de ne pas rentrer trop tard à la maison a fait accélérer les choses : départ de Champhorent samedi à 18h15 après la longue route depuis Marseille, arrivée au bivouac du lac des Fétoules à 19h45, coucher avec les agneaux à 21h30, réveil avec les brebis à 4h30, départ à 5h, attaque de l’escalade à 7h, sommet à 12h30, début de descente par le couloir sud-est à 13h, fin de descente par le couloir sud-est à 15h, retour à Champhorent à 17h45… Une course d’alpinisme tout de même longue et engagée, comportant de beaux passages grimpants et en bon rocher dans sa première partie. Le dièdre de 60 mètres et les arêtes sommitales des pointes Faune et Barbier offrent une grimpe esthétique sur un gneiss compact veiné de rouge et moucheté du jaune du lichen, face aux reliques glaciaires des versants nord du vallon de la Lavey et au gris des éboulis et de la glace à vif qui remplace le blanc des névés. Des lacs éclosent d’ailleurs là où les glaciers se sont retiré, et les eaux vertes du tout récent lac de la Muande sont encore parsemées de quelques icebergs détachés du glacier noir qui s'y déverse, petite ambiance hyper-boréale sous le chaud soleil de l’été 2015…
Après la pointe Barbier le parcours perd en esthétisme et le rocher en qualité, mais permet d’atteindre rapidement le sommet des Fétoules et sa vue exceptionnelle à 360° sur le massif des Ecrins, de la Meije à la Muzelle en passant par la Barre ou les Rouies. La descente par le versant sud-est se fait dans un terrain autrement plus hostile que le large belvédère sommital avec son couloir encombré de pierrailles instables, raide, exposé et parfois délicat à protéger, de quoi regretter ne pas avoir voulu nous encombrer de crampons et piolet pour descendre par la voie normale du glacier nord. Après cette petite épreuve nerveuse, on s’attaquera ensuite à nos genoux dans les 1700 mètres de descente et presqu’autant de rochers à enjamber de lacets à suivre, le prix à payer pour revenir après les flocons de neige du sommet vers la chaleur, la verdure, et surtout les nombreux myrtilliers et framboisiers qui agrémentent le bas du vallon de la Lavey ; j'aurais bien égalé en la matière les chiffres de la descente mais la montre a ses raisons que la gourmandise ne connaît pas !