Le 9 octobre 2016
"l'oubli est la ruse du diable", équipé, 6a+ max (parcours non intégral...)
5c/5c/5c/6a+/5c/marche/marche/5b/5b/5b/rappel/marche/5b/5b+/5c/marche/5b/marche
Parcours d’une nouvelle grande voie en traversée entre l’Arche Perdue et la falaise du Cancéou au sud-est de Sormiou : « l’oubli est la ruse du diable », un secteur à ma connaissance auparavant vierge d’équipements, si ce n’est de celui un peu daté de traversées peu fréquentées… C’est un très long itinéraire avec une vingtaine de longueurs d’escalade et de marche, non parcouru intégralement ce jour, qui permet d’atteindre la sauvage calanque du Cancéou par une succession de murs et de vires suspendues plus ou moins larges, calanque pour laquelle il n’existe d’ailleurs pas d’accès terrestre sans rappel(s) et/ou escalade. La voie offre donc des paysages variés et une belle ambiance tout du long, le plus souvent au-dessus des flots, sur un rocher parfois encore fragile mais en tout cas varié, du rocher blanc bien sculpté de la longueur en 6a+ aux rondeurs blanches et brunes des longueurs en traversée postérieures, un petit air d’Oule renforcé par le beau rappel en fil d’araignée sous bouffigues de calcaire qui permet de rejoindre la calanque du Cancéou. La voie alterne ensuite courtes sections d’escalade… et longues portions de marche pour rejoindre la vire d’accès au Cancéou après le passage classique de la châtière. Un parcours intégral de la voie suivrait alors une cheminée dominant cette châtière, à refaire en partant plus tôt le matin… L’escalade s’avère ainsi globalement discontinue, quelques longueurs bien grimpantes, plutôt en début d’itinéraire, côtoyant de longues sections faciles voire à faire en bipède. Malgré tout quelques passages d’escalade soutenue permettent de ressortir et bien contracter les bras, comme la longueur en 6a+ juste au-dessus de la mer, à noter d’autres passages moins techniques mais vertigineux. Si l’escalade est hétérogène, l’équipement (et même le balisage !) reste excellent tout du long, bien pensé et resserré dans les pas.
Au final un bel itinéraire vers des calanques méconnues des grimpeurs, mais qui manque évidemment d’homogénéité vu son ampleur et son parcours un peu alambiqué, et qui vaut donc plus pour la balade que pour la grimpe par elle-même. Rien de rédhibitoire pour un grimpeur plus attaché au plaisir des yeux qu’à celui des avant-bras !