Les 6 et 7 mars 2016
Sommet du volcan Erciyes (mont Argée dans l'Antiquité) par la station et le grand couloir ouest
Sommet : 3900 m
Dénivelée : 1000 m (2900-3900-2100)
Difficulté : 4.1 ( environ 35° sur 500 m)
Après la découverte à skis de 2012, retour en Anatolie centrale sur le volcan Erciyes et le chaînon des Aladaglari, superbe massif de calcaire dont le versant ouest domine de 2000 mètres la vallée de Camardi. Si l'enneigement s'avérera plutôt faible cette année, la grosse chute de neige de la veille de notre arrivée (jusqu'à 80 cm de poudreuse sur le sommet de l'Erciyes) puis le beau temps continuel, doux mais sans excès, donnera de bonnes conditions de ski, surtout en début de séjour.
Cette semaine Turque sera donc rythmée par de belles (et longues...) virées à skis entre les pitons de basalte de l'Erciyes ou les grandes parois de calcaire gris et orange des Ala Dagri, avant les descentes en vallée pour se requinquer aux kebabs descendus dans les échoppes de Camardi, avec en bruit de fond la propagande guerrière anti-kurde de la télévision d'Etat..
Les 2 premières journées du séjour se passeront sur le versant est de l’Erciyes, volcan éteint dont le sommet titille les 4000 mètres et qui domine de 3000 mètres et à 360° le haut-plateau anatolien déjà vert en cette fin d’hiver. Une montagne imposante, visible de centaines de kilomètres à la ronde, et qui a donné naissance par ses éruptions au tuf de Cappadoce et donc aux églises troglodytes taillés dans cette matière…
La grosse chute de neige ventée de la veille donnera des allures patagoniennes au sommet, avec les pitons de basalte complètement plâtrés et évoquant presque les champignons de neige du sud de la cordillère des Andes. La montée du premier jour sera un long combat à creuser une tranchée dans les 20 à 80 cm de neige fraîche du bas en haut, tâche rendue encore plus ardue par notre manque d’acclimatation et l’essoufflement concomitant au-delà des 3500 mètres ! On restera également vigilant sur la nivologie avec cette importante couche de neige fraîche, mais l’absence de travail du vent et la stabilité (apparente) de la couche de poudreuse ne nous dissuaderont pas de continuer. La récompense de ces 3 heures de terrassement dans les 1000 mètres de pentes vierges prendra la forme d’une descente exceptionnelle dans une neige vierge souvent très légère, sans fond au sommet, les nuages de poudreuse répondant à la mer de nuages entourant le volcan sous nos spatules !
On ne se privera donc pas de réitérer cette orgie de poudreuse le lendemain, mettant à contribution un nouveau préposé à la trace, celle-ci ayant été en grande partie effacée par le vent durant la nuit ! Le départ plus matinal et une montée plus rapide nous permettront cette fois d’atteindre le sommet par une arête esthétique puis entre des barres de basalte encapuchonnées de glace, le tout suspendus au-dessus du haut-plateau anatolien et dans une ambiance magnifique. La descente se fera sous un soleil rasant illuminant les gerbes de poudreuse et les belles courbes de 900 mètres de descente en neige presqu’aussi parfaite que la veille !
Au final un magnifique début pour cette virée skis en Turquie, avant de quitter le basalte de l’Erciyes pour le calcaire de l’Ala Daglar !