9 mai 2021 7 09 /05 /mai /2021 19:09

Le 8 mai 2021

Itinéraire : couloir nord du Berchon de Chauvetane en aller-retour depuis le Gioberney
Sommet : 2850 m
Dénivelée : 1200 m
Difficulté : 5.1 E2, 45° étroits sur 250 m, un peu plus raide sur la fin qui a tendance à goulotter


Première journée d’un week-end de ski de randonnée dans le Valgaudemar, une vallée des Ecrins déjà lieu de très nombreuses sorties en peau, mais où (au moins) autant restent à faire ! On choisit comme camp de base le Gioberney, ses névés en guise de restes d’avalanches, ses pelouses d’herbe verte sous le cirque de cascades, sa fontaine collée au chalet-hôtel, ses vues panoramiques sur le versant nord Chabournéou-Sirac coloré de rose matin et soir ! Bref, un lieu de bivouac commode et esthétique, au pied du vallon ouest de la Condamine encore enneigé rive droite jusqu’à près de 1700 m à la cabane du Gioberney. 
Après une nuit bien fraîche, -1°C au départ à 7h, on chaussera donc vite ce samedi dans le vallon sur une neige lisse et bien regelée qui augure du meilleur une fois sa surface adoucie par le soleil.
Heureusement, même sans cuisson solaire, la neige se fait plus meuble à mesure que la pente se redresse sous le Berchon de Chauvetane, et la progression se fera finalement à pieds sur les derniers 200 mètres, une montée qui s’apparentera sur la fin à du terrassement et de la guerre de tranchée dans environ 1 mètre de neige fraîche mais déjà densifiée. On signera d’ailleurs l’armistice une vingtaine de mètres sous la brèche, lessivés et surtout retardés par cette séance impromptue de BTP, sous la menace du soleil qui commence à percer le voile nuageux du matin.
La descente du couloir sera bonne sans être excellente, dominée par le soulagement de ne pas nous enfoncer jusqu’à la poitrine ! La pente sera accentuée sur les premières dizaines de mètres par l’encaissement du couloir et le début de formation d’une goulotte, obligeant à skier les contrepentes plus raides. Plus bas, comme prévu, la neige d’hiver laisse la place à celle de printemps, une excellente moquette lisse et soyeuse en surface. On interrompra la séance de virages à mi-descente devant le mur de glace de la langue terminale du glacier inférieur de la Condamine, une superbe curiosité glaciologique avec ce grand arc de cercle de glace stratifiée et plissée décorée de stalactites de regel. Dur de s’extraire d’un tel spectacle, mais il faut se résoudre à terminer la descente avant l’heure de la soupe (!), mission accomplie et sourires jusqu’au casque au déchaussage, devant la planche faisant office de passerelle sur le torrent au niveau de la cabane du Gioberney.
Une belle course en bonnes conditions pour cette reprise du ski après 5 semaines d’arrêt forcé, mais ce ne sera pas la même le lendemain…

les restes de l'avalanche sur la route du Gioberney et le bivouac
les restes de l'avalanche sur la route du Gioberney et le bivouac

les restes de l'avalanche sur la route du Gioberney et le bivouac

sous le glacier de la Condamine, le couloir nord à droite sous le gendarme rocheux
sous le glacier de la Condamine, le couloir nord à droite sous le gendarme rocheux

sous le glacier de la Condamine, le couloir nord à droite sous le gendarme rocheux

la trace (éreintante) dans le couloir
la trace (éreintante) dans le couloir
la trace (éreintante) dans le couloir
la trace (éreintante) dans le couloir
la trace (éreintante) dans le couloir

la trace (éreintante) dans le couloir

à la descente, du mètre de neige fraîche (dense) aux 5 cm du bas
à la descente, du mètre de neige fraîche (dense) aux 5 cm du bas
à la descente, du mètre de neige fraîche (dense) aux 5 cm du bas
à la descente, du mètre de neige fraîche (dense) aux 5 cm du bas
à la descente, du mètre de neige fraîche (dense) aux 5 cm du bas
à la descente, du mètre de neige fraîche (dense) aux 5 cm du bas
à la descente, du mètre de neige fraîche (dense) aux 5 cm du bas
à la descente, du mètre de neige fraîche (dense) aux 5 cm du bas
à la descente, du mètre de neige fraîche (dense) aux 5 cm du bas
à la descente, du mètre de neige fraîche (dense) aux 5 cm du bas

à la descente, du mètre de neige fraîche (dense) aux 5 cm du bas

devant le mur de glace de la langue terminale du glacier inférieur de la Condamine
devant le mur de glace de la langue terminale du glacier inférieur de la Condamine
devant le mur de glace de la langue terminale du glacier inférieur de la Condamine
devant le mur de glace de la langue terminale du glacier inférieur de la Condamine
devant le mur de glace de la langue terminale du glacier inférieur de la Condamine
devant le mur de glace de la langue terminale du glacier inférieur de la Condamine
devant le mur de glace de la langue terminale du glacier inférieur de la Condamine
devant le mur de glace de la langue terminale du glacier inférieur de la Condamine
devant le mur de glace de la langue terminale du glacier inférieur de la Condamine

devant le mur de glace de la langue terminale du glacier inférieur de la Condamine

moquette parfaite sous le mur de glace
moquette parfaite sous le mur de glace
moquette parfaite sous le mur de glace
moquette parfaite sous le mur de glace

moquette parfaite sous le mur de glace

les skieurs dans le couloir nord de la crête de Chauvetane

les skieurs dans le couloir nord de la crête de Chauvetane

sur la "passerelle" de la cabane du Gioberney

sur la "passerelle" de la cabane du Gioberney

arrivée bucolique au Gioberney, entre crocus et cascades
arrivée bucolique au Gioberney, entre crocus et cascades

arrivée bucolique au Gioberney, entre crocus et cascades

berchon de Chauvetane
17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 16:04

Ci-dessous le texte de l'article paru dans le numéro 43 de Ski Rando Magazine, pour les topos détaillés et photos se référer au magazine, dans sa version papier ou numérique :

https://www.skirandomag.com/2020/11/10/ubaye-devoluy-queyras-ski-plaisir-dans-les-couloirs-du-sud/

Loin des métropoles nord-alpines et des classiques de Belledonne ou des Aravis tracées plus vite que ne tombe la neige, les Alpes du Sud regorgent encore d’itinéraires confidentiels, particulièrement dans les massifs périphériques du Dévoluy, du Queyras ou de l’Ubaye. 
Cet article présente une sélection toute personnelle de couloirs dans les Alpes du Sud - hors massif du Pelvoux - itinéraires choisis pour leur esthétisme et sauvagerie mais aussi accessibilité : la dénivelée totale associée et la pente n’excédant pas respectivement 1300 mètres et 45° sur de très courtes sections. Ce sont toutes des lignes bien skiantes à la découverte d’une superbe géologie, peu ou pas fréquentées et qui méritent donc un coup de projecteur dans leur anonymat actuel. 

C’en en promenant l’été sur les sentiers et falaises et en explorant sur les écrans cartes, vues aériennes et autres photos que j’ai eu envie de découvrir ces joyaux plus ou moins cachés ; le plaisir est d’ailleurs tant dans la découverte sur le terrain les yeux écarquillés loin des « pistes battues » que dans la recherche par elle-même, et la joie de dessiner mentalement son itinéraire et d’imaginer ce qu’il laissera admirer.

Les couloirs de neige s’apprécient d’ailleurs mieux confidentiels entre « happy few ». Leur étroitesse s’accommode mal de nombreuses traces : une poignée ou même un zeste de skieurs peuvent suffire à ravager un couloir, vite troué de traces de chaussures et zébré de traces de carres.  
Nonobstant ce bémol lié à la fréquentation, le ski de couloir est peut-être ce que je préfère dans le ski de randonnée, avec les pentes parfois raides et l’ambiance mi-rocheuse mi-neigeuse qui place l’activité aux confins du ski et de l’alpinisme, mais aussi de l’escalade si près du rocher, voire du canyonisme avec les encaissements et les jeux de lumières qui vont avec. La neige sublime ces itinéraires souvent ingrats voire dangereux en conditions estivales, et il est infiniment plus agréable, sûr et rapide de parcourir ces couloirs en neige à skis qu’en caillasse à pieds !

Il m’importe de démystifier le ski de couloir : par bonnes conditions (neige meuble et stable) la descente est facile et sans risques, les éventuelles chutes s’enraient de suite et n’auront d’autre conséquence qu’un cratère disgracieux dans la neige. Nul besoin d’être un free-rideur de l’extrême et d’enchaîner tout-droits et saltos en descendant ces belles lignes : un peu de mollets et de cuisse, quelques picots en métal sous les chaussures et au bout d’un bâton et une maîtrise du virage sauté suffiront pour en profiter, sans la peur mais avec le plaisir. La descente pourra toujours se faire dans la pire des neiges en virages sautés, beaucoup moins élégants mais aussi beaucoup plus faciles que du carving ou de la godille ! Le ski de couloir, en tout cas dans la cotation 4 comme tous les itinéraires présentés dans cet article, est à la portée de beaucoup, et pas qu’aux fous du piquet et/ou collants-pipettes, bien loin de l’escalade où haut niveau rime avec esclavage à la résine et aux poutres. 
Par contre il importe de bien pratiquer… la distanciation sociale à la descente dans ces espaces … confinés ! Point de paranoïa sanitaire, le skieur aval devra juste veiller à se mettre hors de trajectoire d’une éventuelle chute du skieur amont lors de ses pauses dans le couloir.

Les itinéraires seront décrits de l’ouest vers l’est, soit du Dévoluy vers l’Ubaye en passant par le Queyras. On y évolue dans une grande diversité de rocher, du calcaire blanc du Dévoluy à la cargneule hérissée d’aiguilles du col de l’Izoard, du bonheur autant pour le skieur que le géologue ou le simple esthète…

Les Dolomites de la Jarjatte

On commence ce tour des couloirs à la frontière des Alpes du Nord, dans le massif occidental du Dévoluy. Le cirque de la Jarjatte sis au-dessus du village éponyme offre une ambiance Dolomites avec sa demi-couronne crénelée de sommets calcaires, de la Tête de Vachères à celle de Garnesier, le tout à quelques dizaines de kilomètres de Gap et de Grenoble, mais sans la foule des Dolomites. C’est un petit coin des Préalpes calcaires relativement méconnu et préservé, seuls les téléskis de la petite station de la Jarjatte équipant les flancs de ces montagnes. Les deux couloirs proposés s’atteignent justement depuis la station ; ils offrent des lignes sauvages dans une géologie insolite et esthétique, entre des dalles relevées de calcaire blanc. 
Le couloir nord de l’épaule nord du Roc de Garnesier (… ouf !), trop fin pour être discernable sur la carte IGN, invisible du village et des sommets environnants, débouchant sur un collu suspendu et non pas un sommet, reste d’ailleurs à ma connaissance oublié de presque tous les topos papier ou Internet. 
Il s’accède pourtant vite et facilement depuis la station, et offre une ambiance exceptionnelle par son encaissement. Suivant la taille du portefeuille et de l’entraînement, on pourra utiliser soit les téléskis soit les mollets pour rejoindre le haut de la station. Une courte approche dans les épicéas amène à l’entrée de la ligne sous une forêt d’aiguilles de calcaire. On remonte alors un couloir rectiligne dont les parois déversantes se resserrent, jusqu’à presque se fermer à mi-hauteur. Passée cette simili-arche naturelle, le couloir s’élargit entre une lame de calcaire lisse et blanc à droite et une haute paroi à gauche, avec des jeux de lumière qui rappellent ceux des canyons, une ambiance splendide qui se prolonge à la sortie du couloir sur une selle neigeuse suspendue en face ouest du Roc de Garnesier, face au Vercors et au-dessus d’un impressionnant gendarme de calcaire.
Pour les stakhanovistes du virage sauté, ce couloir peut s’enchaîner avec le couloir ouest de l’Aiguille, moins raide et moins long mais aussi esthétique, avec sa ligne droite de neige tracée entre des murs de calcaire parfaitement lisse.


Les couloirs de la Casse Déserte
Les cyclistes connaissent bien la Casse Déserte, ces grands éboulis parsemés d’aiguilles versant sud du col de l’Izoard, qu’ils ont tout loisir d’observer durant leurs derniers kilomètres de souffrances ! Hormis les skieurs de fond qui remontent la route fermée, les montagnards connaissent curieusement beaucoup moins ce secteur : le rocher pourr… euh fracturé des lieux n’incite pas à s’aventurer près de ces chicots rongés par le gel et la pluie, et d’ailleurs entourés d’éboulis qui en disent long sur leur solidité. Ni randonneurs ni grimpeurs, et au final personne l’été entre ces monolithes de cargneule, pourtant tout près de la Casse pas si Déserte peuplée de touristes et d’engins motorisés d’autant plus bruyants qu’ils ont moins de roues. L’hiver est en fait de loin la meilleure saison pour excursionner dans ce décor presque fantasmagorique de falaises compactes de cargneule jaunâtre et d’aiguilles de conglomérat dressées telles des pénitents, dont le gel atténue pour quelques mois la fragilité.
Cerise sur le gâteau glacé, des couloirs dessinés pour le ski, invisibles du bas, s’insinuent entre ces aiguilles de cargneule, en sortant sur d’étroites crêtes neigeuses, au milieu de forêts d’aiguilles coiffées de chapeaux de neige. On pense à du land art revisité par Gaudi, une Sagrada Familia de l’ouest-Queyras, une armée de pénitents gelés pour les hauts-alpins, ou à des hoodoos made in France pour les amateurs de l’Ouest américain. Ces couloirs jamais très raides peuvent s’enchaîner à loisir tant que la montre et les jambes le permettent, et il vous sera aussi difficile de vous résoudre à la dernière descente que de renoncer à votre doudou quelques décennies plus tôt !


Le calcaire de l’Ubaye
La haute Ubaye est un petit paradis du ski de couloirs ; on y trouve d’ailleurs de nombreuses et belles lignes dûment topographiées et relativement classiques, même si l’éloignement de ce massif le préserve de la sur-fréquentation. Je vais décrire ici deux couloirs aussi confidentiels qu’insolites dans les deux principales vallées de l’Ubaye : le couloir sud-est de la conque de Panestrel perché loin au-dessus de l’Ubaye et, afin que rime se fasse, le couloir sud de l’arête de la Portiolette au-dessus de l’Ubayette.
Mon premier s’atteint par un itinéraire tournant au départ du vallon des Houerts, délicat en partie basse dans une forêt raide et dense puis remontant les longs faux-plats du vallon des Houerts sous les grandes falaises du Sommet Rouge, avant de bifurquer à droite vers le vallon suspendu de la Conque de Panestrel. Après ces longs préliminaires, on peut enfin se projeter dans la gorge profonde ([sic]) du couloir entre les dalles redressées de marbre et de calcaire. Le couloir plonge depuis le point 3018 vers les méandres du torrent des Houerts 700 mètres plus bas. On y skie au milieu de pinacles gris et beiges parfois dressés en feuillets verticaux dans une géologie aussi insolite qu'esthétique. C’est beau et long, jamais très raide ni étroit, de quoi avoir des étoiles dans les yeux en plus de l’acide lactique dans les cuisses !
La courte remontée au col du Sanglier, bien mal-nommé en l'occurrence puisqu'il permet d'éviter la bartasse du bas du vallon des Houerts, permet de basculer sur le vallon de Panestrel plus skiant que celui des Houerts, particulièrement si l’on prend le grand couloir ouest situé juste au sud du point coté 2385.

Le couloir sud de droite de l’arête de la Portiolette, dit aussi « couloir des aiguilles » est d’approche plus commode au-dessus de l’Ubayette : un long vallon certes, mais beaucoup moins que les Houerts, pour parvenir sous la grande face sud de l’arête de la Portiolette, striée de différents couloirs dont celui de gauche (en montant) est sans doute le plus beau. Il se glisse entre les tours et les feuillets verticaux de calcaire, l’un de ces minarets de calcaire rive gauche prenant même la forme d’un clocher à bulbe, quand esthétisme rime avec syncrétisme ! Un pèlerinage en crampons et à skis s’impose dans ces cathédrales de calcaire relativement faciles d’accès et dont l’approche ne relève donc pas du chemin de croix…


Période    
Ces itinéraires peuvent s’envisager par enneigement stabilisé, couramment donc dès les chutes de neige permettant d’aplanir les couloirs et d’éviter les requins, mais pas trop tard en saison pour éviter les goulottes, donc quelque part entre décembre et fin avril, à affiner suivant l’altitude et l’orientation des itinéraires. A noter que les calcaires et cargneules déliquescents dominant respectivement les itinéraires décrits dans le Dévoluy et le Queyras ont une fâcheuse tendance à s’ébouler par redoux et dégel, si bien que ces parcours sont à privilégier par températures froides et pas trop longtemps après les dernières chutes de neige. Autant dire que les meilleures conditions ne se rencontrent pas si souvent ; il faudra donc être à l’affût des bulletins nivo-météorologiques et faire preuve d’opportunisme.

Matériel
Ici encore plus qu’ailleurs le port du masq… euh du casque est obligatoire, il protégera votre tête – sûrement bien faite mais en tout mal renforcée - des chutes de pierres et des chutes… tout court, sur neige dure et/ou caillou. Indépendamment du matériel habituel de sécurité, crampons et un piolet devront décorer le sac mais également les chaussures et la main dès que l’état de la neige l’exige.


Cartes
Les cartes IGN/Top 25 des massifs concernés et/ou Iphigénie par exemple pour les geeks qui ne jurent que par le 0 papier.

28 mars 2021 7 28 /03 /mars /2021 18:14

Le 28 mars 2021

Itinéraire : les Borels – Méollion – rive gauche du torrent – lac de Cédéra – point coté 2886 en aller-retour
Sommet : 2900 m 
Difficulté : 3.1
Dénivelée: 1700m (1300-2000-1950-2900-1950-2000-1300)

Pour la dernière journée de cette virée à skis on choisit la montagne de Cédéra dans le Champoléon, un coing à l’écart des classiques pour retrouver un peu de la sauvagitude des Alpes du Sud après notre incursion en Oisans près de la métropole grenobloise. Passé le hameau abandonné et en ruines de Méollion on ne croisera effectivement personne.

L’approche consiste à rejoindre le bas du versant sud-est de Cédéra à 1950 m, et s’avère bien longue, encore plus lorsqu’elle est faite intégralement en portage des skis vu l’enneigement faible de ce début de printemps 2021 dans les Alpes du Sud. Par contre ce long vallon qu’on remonte s’avère absolument superbe, d’abord sur les restes d’un sentier muletier pavé rejoignant un village abandonné perché sur un adret suspendu, puis en amont à travers névés et crocus, le tout dans la « géojolie » atypique et esthétique du versant sud de Cédéra : grandes dalles et aiguilles de grès du Champsaur ou de calcaire.


Vu la chaleur du jour, on s’empressera une fois les skis chaussés de rejoindre au plus vite le sommet de la montagne de Cédéra à près de 2900m. La montée directe et efficace dans les pentes raides sous le lac de Cédéra se fera à plus de 700 m/h, avant que les pentes ne se couchent un peu pour le plus grand soulagement de mon cœur et de mes poumons…

Malgré les 13h, la descente se fera encore de bonnes conditions, petite couche de fraîche sur fond dur, neige de printemps à point ou rarement un peu trop cuite… et donc non portante, puis vieille neige salie de poussière saharienne proche du névé… et donc portante. On parviendra moyennant quelques déchaussages, rechaussages, bartassages dans le mélézin, les chaos de blocs ou les restes d’avalanches de fonte, à rejoindre (principalement) à skis rive gauche du torrent la cote 1700m, juste en amont du village de Méollion.

Une dernière sortie sur de la bonne neige de printemps qui clôt en beauté cette semaine de ski, après la bonne poudreuse des 3 premiers jours, et qui ramène en douceur de l’hiver vers le printemps provençal et ses tapis d’iris ou d’orchidées !

cascade et plan incliné au départ

cascade et plan incliné au départ

sur le sentier muletier menant aux ruines de Méollion
sur le sentier muletier menant aux ruines de Méollion

sur le sentier muletier menant aux ruines de Méollion

il manque quelques troncs

il manque quelques troncs

sous les aiguilles et sur les avalanches du versant sud de Cédéra
sous les aiguilles et sur les avalanches du versant sud de Cédéra

sous les aiguilles et sur les avalanches du versant sud de Cédéra

dans la montée finale versant sud-est
dans la montée finale versant sud-est

dans la montée finale versant sud-est

panormiques sommitaux du Vieux Chaillol au Sirac, en passant par les lacs de Crupillouse
panormiques sommitaux du Vieux Chaillol au Sirac, en passant par les lacs de Crupillouse

panormiques sommitaux du Vieux Chaillol au Sirac, en passant par les lacs de Crupillouse

à la descente à skis
à la descente à skis
à la descente à skis
à la descente à skis
à la descente à skis
à la descente à skis
à la descente à skis
à la descente à skis
à la descente à skis
à la descente à skis

à la descente à skis

fin de descente à skis sous la géojolie des lieux
fin de descente à skis sous la géojolie des lieux

fin de descente à skis sous la géojolie des lieux

crocus à Méollion

crocus à Méollion

les falaises de grès stratifié rive gauche du bas vallon de Méollion

les falaises de grès stratifié rive gauche du bas vallon de Méollion

28 mars 2021 7 28 /03 /mars /2021 18:10

Le 28 mars 2021

Itinéraire : couloir ouest du col situé entre les points cotés 2351 et 2362 au sud du Pic Pierroux, en aller-retour depuis le bout de la piste de la cabane de l’Aup
Sommet : 2300 m
Dénivelée : 850 m (1500-2050-2000-2300-1500)
Difficulté : 4.3/5.1 avec environ 300 mètres de couloir. Pente moyenne un peu inférieure à 45°, mais 3 ressauts plus raides et étroits, dont un sec en bas du couloir, obligeant à le passer à pieds


Il est 10h ce samedi, on remonte à pieds un éboulis instable sec sous quelques centimètres de poudreuse tombés durant la nuit, la visibilité se limite aux vagues silhouettes menaçantes des falaises délitées qui nous dominent de plusieurs centaines de mètres, les chamois entraperçus dans les éclaircies sur les crêtes se demandent autant que nous ce que font ces bipèdes ici, et on songe à descendre à pieds vers la piste boueuse remontée en voiture une heure plus tôt pour abréger cette virée à skis glauque au possible. 
2 heures plus tard nous voilà en bas d’un magnifique couloir du Nord-Dévoluy, le sourire jusqu’au casque ! Après une ascension évidemment intégralement en crampons, dans puis au-dessus de la mer de nuages dont la marée évolue entre 2000 et 2100 mètres, on remonte un couloir parfois bien raide et étroit qui louvoie via deux ressauts bien marqués jusqu’aux rochers givrés de la crête sommitale, face au Valgaudemar qui émerge. La descente sera très précautionneuse sur une neige changeante, de la vieille neige parfois très dure recouverte de quelques centimètres de poudreuse de la nuit, et j’en ferai d’ailleurs une partie en crampons, même si contre toute attente le soleil aura réussi à adoucir un peu la surface des ressauts. L’ambiance restera splendide au-dessus de la mer cotonneuse, face à l’Obiou, avec les lignes de fuite de la pente qui se perdent dans les nuages, et le ski pas si mal grâce au dégel de la couche dure et aux quelques centimètres de fraîche. Il faudra malgré tout remettre les crampons pour le court passage de mixte déneigé à la base du couloir, avant de plonger à nouveau dans la mer de nuages. Les névés des fonds de thalwegs permettent de rejoindre la voiture à 50 mètres de dénivelée près en jouant à saute-névés, bien loin du gros portage craint à la descente, comme quoi la journée aura été décidément riche en bonnes surprises !
Un beau couloir au final, délicat dans les conditions du jour, à la superbe ambiance magnifiée par la mer de nuages, et un peu d’aventures dans cette ligne référencée dans nul topo papier ou Internet, le plaisir donc de l’exploration et de la découverte, le tout évidemment dans une solitude absolue si ce n’est la poignée de chamois et les deux biches croisé.e.s durant la journée, parfois de très près !

sous la combe ouest du Pic Pierroux

sous la combe ouest du Pic Pierroux

jeux de nuages et de chamois autour des crêtes
jeux de nuages et de chamois autour des crêtes
jeux de nuages et de chamois autour des crêtes

jeux de nuages et de chamois autour des crêtes

dans la montée du couloir ouest, en traversant la mer de nuages
dans la montée du couloir ouest, en traversant la mer de nuages
dans la montée du couloir ouest, en traversant la mer de nuages
dans la montée du couloir ouest, en traversant la mer de nuages
dans la montée du couloir ouest, en traversant la mer de nuages
dans la montée du couloir ouest, en traversant la mer de nuages

dans la montée du couloir ouest, en traversant la mer de nuages

sur l'arête nord du point coté 2362
sur l'arête nord du point coté 2362

sur l'arête nord du point coté 2362

trouée sous le Valgaudemar

trouée sous le Valgaudemar

à la descente, partiellement en crampons pour moi
à la descente, partiellement en crampons pour moi
à la descente, partiellement en crampons pour moi
à la descente, partiellement en crampons pour moi
à la descente, partiellement en crampons pour moi
à la descente, partiellement en crampons pour moi
à la descente, partiellement en crampons pour moi
à la descente, partiellement en crampons pour moi
à la descente, partiellement en crampons pour moi

à la descente, partiellement en crampons pour moi

dans le ressaut mixte à la base du couloir

dans le ressaut mixte à la base du couloir

de nouveau sous les nuages
de nouveau sous les nuages
de nouveau sous les nuages

de nouveau sous les nuages

retour sur les névés de fonds de thalwegs

retour sur les névés de fonds de thalwegs

18 mars 2021 4 18 /03 /mars /2021 12:00

Un article du numéro d'avril/mai 2021 de Skirando magazine sur les raids du Valgaudemar, exhaustif je pense pour ceux de la haute vallée avec au menu les tours des Rouies, du Says, du Jocelme, du Sirac et de l'Aiguille de Morges. Des itinéraires tous sauvages, souvent engagés et parfois exposés, du vrai ski-alpinisme dans l'une des vallées les plus sauvages des Ecrins.

https://www.skirandomag.com/numero44 

les raids du Valgaudemar dans Skirando Magazine
7 mars 2021 7 07 /03 /mars /2021 18:35

Le 6 mars 2021

Courts intermèdes à skis au-dessus de Ceillac et de Brunissard, à skis de fond, de randonnée… ou plus bas en maillot dans les sources chaudes (pas tant que cela !) du Plan de Phazy. 
Cette fin d’hiver 2021 prend des allures de fin printemps sous les skis, avec cette neige brune qui ressort par endroits, et au-dessus des skis, avec ce ciel brouillé qui évoque une tempête de sable saharienne. On trouve encore de bons filons de vieille poudreuse en versants froids, et de la neige de printemps ailleurs, mais le tout inégal avec de brusques variations de qualité de neiges sur ce manteau partagé entre blanc et brun. C’est surtout gênant pour l’esthétisme des lieux, panoramas noyés dans la brume de poussière saharienne et couverture neigeuse déjà discontinue et salie de dépôts en surface, loin de la montagne immaculée et de l’air transparent de l’hiver que l’on serait en droit d’espérer au début d’un mois de mars. 
Malgré tout de bons moments de skis de randonnée dans les pentes nord, ou de fond ... dans les fonds de vallées, … et sur la route du col de l’Izoard à la fréquentation démultipliée par la fermeture des stations de skis, et particulièrement éclectique entre luges, skis de fond, chaussures de marches, skis de randonnée et VTT !

ski de fond à Brunissard

ski de fond à Brunissard

vues vers la Casse Déserte et le pic de Rochebrune en montant à la crête de Jambe Route
vues vers la Casse Déserte et le pic de Rochebrune en montant à la crête de Jambe Route

vues vers la Casse Déserte et le pic de Rochebrune en montant à la crête de Jambe Route

le Pic du Cros vu depuis la crête de Jambe Route

le Pic du Cros vu depuis la crête de Jambe Route

vues vers les deux couloirs nord du col de la Petite Part

vues vers les deux couloirs nord du col de la Petite Part

vue du col de la Petite Part vers l'Ubaye, dans le ciel sableux de l'hiver 2021...

vue du col de la Petite Part vers l'Ubaye, dans le ciel sableux de l'hiver 2021...

en bas du couloir nord en 4.2
en bas du couloir nord en 4.2

en bas du couloir nord en 4.2

vue de Pré Girardin vers la crête nord-est du Pic des Heuvières
vue de Pré Girardin vers la crête nord-est du Pic des Heuvières

vue de Pré Girardin vers la crête nord-est du Pic des Heuvières

dans le couloir nord du point coté 2766 au-dessus du Collet de Sainte-Anne

dans le couloir nord du point coté 2766 au-dessus du Collet de Sainte-Anne

Z de montée et S de descente

Z de montée et S de descente

ski nordique en fond de vallée

ski nordique en fond de vallée

dans les sourches chaudes du Plan de Phazy, devant la belle crête des Crousas skiée 10 jours plus tôt

dans les sourches chaudes du Plan de Phazy, devant la belle crête des Crousas skiée 10 jours plus tôt

dans la montée au col de l'Izoard versant sud, skis sur le sac, parmi bébé tracté en luge, VTTistes, piétons, skieurs de fond, lugistes...
dans la montée au col de l'Izoard versant sud, skis sur le sac, parmi bébé tracté en luge, VTTistes, piétons, skieurs de fond, lugistes...
dans la montée au col de l'Izoard versant sud, skis sur le sac, parmi bébé tracté en luge, VTTistes, piétons, skieurs de fond, lugistes...
dans la montée au col de l'Izoard versant sud, skis sur le sac, parmi bébé tracté en luge, VTTistes, piétons, skieurs de fond, lugistes...

dans la montée au col de l'Izoard versant sud, skis sur le sac, parmi bébé tracté en luge, VTTistes, piétons, skieurs de fond, lugistes...

vues sur la Casse Déserte depuis le sud, de nouveaux projets de couloirs !
vues sur la Casse Déserte depuis le sud, de nouveaux projets de couloirs !

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à la descente sur le ruban de neige de la route
à la descente sur le ruban de neige de la route
à la descente sur le ruban de neige de la route
à la descente sur le ruban de neige de la route
à la descente sur le ruban de neige de la route

à la descente sur le ruban de neige de la route

21 février 2021 7 21 /02 /février /2021 20:47

Le 21 février 2021

Itinéraire : Vars – col de Saluces – chalets de Pra Rond – Clot Chardon – couloir nord-est du Mont Tailland – descente plein nord jusqu’à la route forestière – cabane de Valbelle – col de Saluces – Vars
Sommet : 2950 m
Dénivelée : 1650 m (1900-2450-2250-2950-2050-2450-1900)
Difficulté : 4.3 pour le couloir nord-est, environ 200 m à 45°, parfois étroits


Dernière journée de ces deux virées montagnardes en une semaine, cette fois au départ du camp de base à Vars. On profite de la fermeture de la station pour viser un des beaux couloirs du coing, pas un des classiques de l’Eyssina mais un de ceux en face nord du Mont Tailland, invisible de la station et d’approche un peu détournée sur le versant Durance de la montagne. 
Une bonne trace large d’une vingtaine de mètres (merci à la dameuse) amène vite au col de Saluces, où le vent de sud-est du jour nous fait vite dépeauter pour profiter de la bonne poudreuse jusqu’aux chalets de Pra Rond. Cette descente versant ouest en neige encore bien conservée nous promet du bon pour le versant nord du Tailland, qui s’atteint en traversée ascendante sur le domaine skiable fantôme (merci au traçeur presqu’exclusif du jour…). 
Sous la face le ressaut rocheux qui barre l’entrée du couloir central (ainsi qu’une sortie très étroite) nous fait nous rabattre sur son voisin de gauche, un peu moins raide mais mieux enneigé. Sa remontée en crampons nous confirme sa bonne skiabilité, et on ne s’éternisera une fois de plus pas au sommet et à sa vue brumeuse dans une atmosphère déjà chargée en sable pour se réfugier dans le couloir à l’abri du vent d’est. Ici point de sable, de la neige encore blanche au-dessus de la couche ocre tombée il y a une dizaine de jours, et après une portion raide un peu délicate et changeante (poudreuse – soufflée – légèrement cartonnée), la neige s’améliore en bas du couloir pour virer à une poudreuse de plus en plus parfaite. On profitera donc d’une neige légère et soyeuse à souhait dans ces 900 mètres de descente qu’on aurait voulus sans fin, jusqu’au replat final sur la route forestière. Comme les deux journées précédentes, encore une boucle aujourd’hui pour boucler la boucle de cette semaine de ski de poudreuse sous météo printanière !

première descente sous le col de Saluces

première descente sous le col de Saluces

traçage sur la piste du télésiège de Clot Chardon ([sic])
traçage sur la piste du télésiège de Clot Chardon ([sic])

traçage sur la piste du télésiège de Clot Chardon ([sic])

à skis puis en crampons dans le couloir nord-est
à skis puis en crampons dans le couloir nord-est
à skis puis en crampons dans le couloir nord-est
à skis puis en crampons dans le couloir nord-est

à skis puis en crampons dans le couloir nord-est

atmosphère embrumée sur la crête sommitale

atmosphère embrumée sur la crête sommitale

neige froide mais variable dans le couloir nord-est
neige froide mais variable dans le couloir nord-est
neige froide mais variable dans le couloir nord-est

neige froide mais variable dans le couloir nord-est

c'est meilleur plus bas...
c'est meilleur plus bas...

c'est meilleur plus bas...

... et carrément excellent après !
... et carrément excellent après !
... et carrément excellent après !
... et carrément excellent après !

... et carrément excellent après !

21 février 2021 7 21 /02 /février /2021 20:43

Le 20 février 2021

Itinéraire : Bouchier - crête de Roche Motte - Serre des Hières - Croix de la Salcette - col 2568 - Tête d'Amont par son couloir nord-ouest - Combe Brune - piste de la Blétonnée - Bouchier

Sommet : 2850 m

Dénivelée : 1500 m (1500-2300-2250-2550-2400-2800-1500)

Difficulté : 4.1 pour le couloir nord-ouest de la Tête d'Amont

Retour vers les Tenailles de Montbrison, de grandes aiguilles de calcaire déjà escaladées plusieurs fois dans des voies de belle ampleur, cette fois à skis pour en faire le tour, avec un petit crochet vers la Tête d’Amont sur le parcours. On trouve la neige au départ à Bouchier, et atteint la combe sud-est sous les Tenailles par un joli parcours de crête sous la Croix de la Salcette, panoramique au-dessus de la vallée de la Durance. C’est une belle ambiance alpine qui prend le relais dans le couloir sud du point coté 2568, sous l’immense paroi sud compacte des Tenailles et entre la dentelle des affleurements de calcaire. Une petite descente en excellente poudreuse amène en bas de la combe est de la Tête d’Amont, qui s’atteint par son couloir nord. Comme la veille, la descente se fera le plus souvent en bonne poudreuse tassée, mais cette fois-ci du haut en bas jusqu’à la piste de retour de la Blétonnée, bien plus roulante à skis l’hiver qu’en voiture de tourisme l’été ! Décidément un secteur aussi beau à parcourir à skis qu’en chaussons d’escalade.

sous la croix de la Salcette, au-dessus de la Durance
sous la croix de la Salcette, au-dessus de la Durance

sous la croix de la Salcette, au-dessus de la Durance

sous les Tenailles de Montbrison, ambiance dolomitique dans les couloirs sud vers le point coté 2568
sous les Tenailles de Montbrison, ambiance dolomitique dans les couloirs sud vers le point coté 2568
sous les Tenailles de Montbrison, ambiance dolomitique dans les couloirs sud vers le point coté 2568
sous les Tenailles de Montbrison, ambiance dolomitique dans les couloirs sud vers le point coté 2568
sous les Tenailles de Montbrison, ambiance dolomitique dans les couloirs sud vers le point coté 2568
sous les Tenailles de Montbrison, ambiance dolomitique dans les couloirs sud vers le point coté 2568

sous les Tenailles de Montbrison, ambiance dolomitique dans les couloirs sud vers le point coté 2568

sous le pas de Montbrison
sous le pas de Montbrison

sous le pas de Montbrison

vue du sommet de la Tête d'Amont vers les Ecrins

vue du sommet de la Tête d'Amont vers les Ecrins

sous le couloir nord-ouest de la Tête d'Amont
sous le couloir nord-ouest de la Tête d'Amont

sous le couloir nord-ouest de la Tête d'Amont

poudreuse dans la Combe Brune
poudreuse dans la Combe Brune
poudreuse dans la Combe Brune

poudreuse dans la Combe Brune

21 février 2021 7 21 /02 /février /2021 20:39

Le 19 février 2021

Itinéraire : le Villard - Moussière - cabane Sainte-Marie - les Crousas - couloir "dérobé" - couloir nord-est du point coté 2630 - lac du Lauzet - replat 2100 - extrémité ouest de la crête des Crousas à 2550 - combe du Béal Noir - Moussière - le Villard

Sommet : 2600 m

Dénivelée : 1750 m (1350-1400-1350-2600-2100-2550-1350)

Difficulté : 4.1 pour la descente du couloir nord-est du point coté 2630

Premier jour de cette seconde virée alpine avec Vars en guise de camp de base, cette fois vers un secteur de l’Ouest-Queyras bien visible depuis la vallée de la Durance mais relativement confidentiel. Le chaînon Mayt-Crousas s’atteint depuis le hameau du Villard perché au-dessus de Saint-Crépin, et offre un parcours alpin et sauvage de part et d’autre de la crête qui peut se traverser en différentes brèches. 
L’approche se fait à travers une pinède puis le mélézin ; une fois parvenus à la cabane Sainte-Marie on quitte le monde forestier et pastoral pour rejoindre le cirque ouest des Crousas dont l’échappatoire la plus commode se trouve au sud. Le superbe couloir dérobé, un coup d’épée dans les parois de calcaire (tellement fin qu’il n’est pas visible sur la carte IGN), donne accès dans une impressionnante ambiance de couloir-faille dolomitique à la crête sommitale entre les points cotés 2630 et 2631. De là un parcours d’arête facile mais rarement esthétique rejoint facilement le couloir nord-est, peu raide et technique malgré une étroiture, où comme souvent dans la semaine la poudreuse aura bien été conservée par l’ombre de cet ubac. 
Dur alors d’interrompre une descente d’aussi bonne qualité, et on gagne donc le replat 2100 sous la face nord des Crousas, avant de repeauter pour remonter à l’extrémité ouest de la crête des Crousas et profiter d’une dernière descente en poudreuse, un peu moins bonne cette fois, jusqu’au replat à 2100 m. De la neige de plus en plus lourde prendra ensuite le relais jusqu’au petit portage final au-dessus du Villard.

Mais qu’importe quand la traversée s’est avérée aussi sauvage et alpine, sans pour autant comporter la moindre pente raide ou engagée, un petit air de traversée des Veyres à moindre tarif physique et technique, et à coup sûr un parcours particulièrement esthétique !

dans le cirque ouest des Crousas
dans le cirque ouest des Crousas

dans le cirque ouest des Crousas

dans le couloir dérobé
dans le couloir dérobé
dans le couloir dérobé
dans le couloir dérobé

dans le couloir dérobé

ambiance alpine sur la crête sud du point coté 2630
ambiance alpine sur la crête sud du point coté 2630
ambiance alpine sur la crête sud du point coté 2630
ambiance alpine sur la crête sud du point coté 2630

ambiance alpine sur la crête sud du point coté 2630

dans et sous le couloir nord-est du point coté 2630
dans et sous le couloir nord-est du point coté 2630
dans et sous le couloir nord-est du point coté 2630
dans et sous le couloir nord-est du point coté 2630

dans et sous le couloir nord-est du point coté 2630

remontée dans les pentes nord sous le point coté 2601

remontée dans les pentes nord sous le point coté 2601

vieille mais encore bonne poudreuse sur la croupe nord-ouest
vieille mais encore bonne poudreuse sur la croupe nord-ouest
vieille mais encore bonne poudreuse sur la croupe nord-ouest
vieille mais encore bonne poudreuse sur la croupe nord-ouest
vieille mais encore bonne poudreuse sur la croupe nord-ouest

vieille mais encore bonne poudreuse sur la croupe nord-ouest

17 février 2021 3 17 /02 /février /2021 10:17

Le 16 février 2021

Tentative dans le couloir nord-est du Pic Queyrel depuis Molines en Champsaur, arrêt à 1900 m vu les mauvaises conditions de neige (neige en cours d'humidification avec bottage important, nombreuses coulées en pentes raides)

Itnéraire : Molines en Champsaur - le Roy - cabane de Suzaire - barre de Suzaire - demi-tour à 1900 m - Clot Tartaou - chemin rive droite du Riou Beyrou - le Roy - Molines en Champsaur

On vise aujourd’hui le pic Queyrel par son couloir nord-est, mais la motivation pour l’objectif du jour fondra comme de la neige de février sous des températures d’avril ! Après une approche sur la route forestière du Roy globalement plate mais superbe dans la forêt blanchie de poudreuse qui étincelle au soleil, la neige s’humidifiera vite dans la forêt du Roy. La neige qui colle aux skis par kilogrammes, les nombreuses et parfois grosses purges dans les pentes raides visibles et audibles au-dessus de nous, nous feront faire demi-tour au pied des pentes finales dans les barres de Suzaire, l’itinéraire s’avérant de plus complexe et un peu ingrat dans des vernes encombrées de végétation. On redescendra par Clot Tartaou puis le sentier commode rive droite de Riou Beyrou, un choix sans doute meilleur qu’à la montée.
L’hiver se transforme en printemps ce jour, et on reviendra lorsque la poudreuse aura évolué en moquette à croûte portante !

dernière journée d'hiver sur la route forestière du Roy puis dans la sapinière éponyme
dernière journée d'hiver sur la route forestière du Roy puis dans la sapinière éponyme
dernière journée d'hiver sur la route forestière du Roy puis dans la sapinière éponyme

dernière journée d'hiver sur la route forestière du Roy puis dans la sapinière éponyme

à la descente peu après le demi-tour, neige lourde mais plus facile à descendre qu'à monter

à la descente peu après le demi-tour, neige lourde mais plus facile à descendre qu'à monter

retour sur la route du Roy face au pic de l'Homme

retour sur la route du Roy face au pic de l'Homme

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