AGORAMANIA : des grands espaces de Provence à la wilderness d'ailleurs
Des +6400 m de Bolivie aux -400 m de Jordanie, des monastères perchés des Météores aux églises troglodytes d'Abyssinie, des mosquées d'Ispahan aux dômes nervurés de Samarcande, du sable blanc du Nouveau-Mexique aux pitons gréseux du Hoggar...
Le 12 novembre 2017
le tour mort, 3 longueurs, 6b max
6b/6b/6a
UHT , 3 longueurs, 6a+ max
6a+/5b/5c+
« le tour mort », 3 longueurs, équipé, 6b max
6b/6b/6a
« UHT », 3 longueurs, équipé
6a+, 5c, 5c+
Journée d’escalade au départ des Goudes, sur 2 (petites) grandes voies à l’abri du mistral. On grimpera d’abord « le tour mort » sur la falaise du plan des cailles au-dessus de la calanque de Marseilleveyre (découverte en 2011 avec la jolie « directe de l’éperon de base » en 5c/6a), puis « UHT » quelques centaines de mètres au nord-est sur la falaise récemment équipée du cirque de la Galinette.
Le « tour mort » offre une escalade variée sur ses 3 longueurs, fissure athlétique, dalle et traversée, assez soutenue dans le 6b aux départs de L1 et L2. La seconde longueur s’avère d’ailleurs magnifique sur une dalle de calcaire blanc sculpté, le rocher des calanques dans ce qu’il a de plus beau ! La voie « UHT » reste plus anecdotique malgré une première et troisième longueur jolies en fissure et dièdre.
2 petites voies intéressantes donc, même si ces secteurs souffrent globalement d’un manque d’ampleur et d’ambiance dus à l’éloignement de la mer et à la présence de vires, on est évidemment loin des falaises-phares du Cancéou, Oule ou Castelvieil…
Le 11 novembre 2017
Soirée de balade vers la calanque du Puits (orthographiée aussi Puy) et son incroyable rocher de calcaire, grès et conglomérat en taches de léopard ou nappage entremêlés. Le soleil qui se couche à cette époque de l’année derrière l’îlot de la Grande Mona vient sublimer ce rocher atypique, avec en prime ce jour un crépuscule particulièrement color(is)é !
Le 5 novembre 2017
Le Temple, 8 longueurs, équipé, 5c+ max
Cotations officielles : 4c/5c/5c+/4b/5b/2/5c+/5c/5a, mon ressenti : 5b/5c/6a/5a/5c/2/5b+/5c+/5a
Retour dans une des grandes classiques d’escalade du socle de la Candelle : la voie du Temple et ses 9 longueurs d’escalade globalement athlétiques et parfois soutenues dans le 5. La voie propose de la grimpe à l’ « ancienne » en remontant au plus facile un système de fissures et dièdres dans le socle de la Candelle, face au serpent de calcaire du cap Morgiou et au-dessus de l’îlot du Torpilleur baigné par les eaux couleur opale de la calanque des Pierres Tombées. Un beau cadre, relativement protégé du mistral fort ce jour (de moins en moins à mesure que l’on monte), mais une escalade finalement assez sérieuse avec un équipement bien espacé et de la patine, qui même si elle n’est pas trop gênante ne donne pas confiance en ses pieds. Les 5c s’avèrent parfois soutenus et délicats, particulièrement L2 et L3, plus difficiles à mon sens que par exemple le 6a+ de la rançon suçé gravi quelques semaines plus tôt, et il vaut mieux à mon avis être à l’aise dans le 6a pour en profiter pleinement.
Le 4 novembre 2017
« Avec Caesar ascensuri te salutant » (!), 6 longueurs, équipé, 5b+ max
5a/4a/4a/5b/6a+ (variante par L4 de « vol de nuit »)/3a
Demi-journée d’escalade dans les gorges du Destel entre Ollioules et Toulon. Une escalade un peu « intérieure » répond bien au ciel bâché par la perturbation en approche et aux rafales de sud, et on choisit une voie aux gorges du Destel, dans le secteur du Château du Diable que je n’ai encore jamais visité. Les 6 longueurs de « Avec Caesar ascensuri te salutant » proposent une escalade facile et très bien équipée, de quoi reprendre l’escalade en douceur dans un itinéraire malgré tout esthétique et ludique face au Château du Diable et à travers un boyau dans L4.
Le retour permettra de compléter agréablement cette voie d’escalade en explorant le Château du Diable par ce qui constitue en soi une belle randonnée du vertige variée et insolite : accès par un canyon sec qui se descend en rappel, traversée d’un système complexe de grottes et d’arches puis un passage sur une arche avant la descente en ramasse d’un éboulis fin qui ramène au fond des gorges du Destel. Le parcours est équipé de nombreux points d’assurance et/ou cordes fixes, de quoi emmener des débutant(e)s sans crainte, l’itinéraire étant de plus peu vertigineux.
Le 2 novembre 2017
Balade dans la dernière portion de littoral de la côte bleue qu’il me restait à explorer, autour de la calanque du Puy à Ensuès-la-Redonne. Un beau bouquet final, avec une randonnée agrémentée de quelques passages d’escalade ludique, sauvage sous les maisons qui dominent de quelques dizaines de mètres les falaises et criques côtières, et surtout particulièrement esthétique sur une géologie exceptionnellement insolite et variée.
Les falaises à l’est de la Madrague de Gignac offrent déjà des falaises bigarrées, de l’orange au noir en passant par le rouge, un mélange de marnes et de grès plus ou moins oxydés caractéristique du littoral d’Ensuès. Vers l’ouest le port de la Madrague bloque le passage en bord de mer, qu’on peut rejoindre plus tard par une sente qui descend de la route vers une crique étroite ceinturée de falaises déversantes, de grès à l’est et de conglomérat à l’ouest. Le seul passage possible se fait par un boyau vertical à travers la nappe déversante de conglomérat, un petit pas de 5 athlétique au départ puis on rejoint à travers poudingue, grès et couche de cristaux la sortie de la grotte sur de grandes dalles de calcaire. Encore un nouveau paysage avec ce calcaire agrémenté de bassins circulaires dominé par une nappe de conglomérat qu’on peut franchir par un court dévers en 5. On rejoint alors la petite calanque du Puy et sa falaise en couches de grès stratifiées qui peut se contourner par des vires à droite. Le (grand) spectacle atteint peut-être son apogée avec du conglomérat fin en coulées sur des dalles de calcaire creusées de bassins circulaires, une géologie variée et délirante qui rappelle celle du Bau Rouge près de Toulon.
Même si les falaises manquent un peu d’ampleur et que les maisons ont trop essaimé à leur sommet, c’est au final une randonnée (agrémentée de courts pas d’escalade, soit en anglais du scrambling) côtière insolite et méconnue dans une géologie totalement exceptionnelle et esthétique, sans doute parmi les plus belles de la région !
Le 29 octobre 2017
Combinaison des voies « Pichenibule » jusqu’au jardin des écureuils, 3 premières longueurs de « chlorochose » puis « suçepé »
11 longueurs, (équipé), 6b max
A mon sens 5c/6a+/6b/6a pour les 4 premières longueurs de Pichenibule, 5c/5c/5c pour les 3 premières de « chlorochose », 6a+/6a+/6a/5c+ pour les 4 dernières de « suçepé »
Après avoir renoncé à « la demande » et ses 300 mètres de fissure partiellement équipée, on s’oriente vers l’Escalès, et une combinaison de voies pour garantir une homogénéité dans le niveau 6a/6a+ Verdon… de quoi déjà bien maltraiter ses avant-bras et orteils. La première partie de Pichenibule offre déjà une ambiance très « verdonesque » sous le jardin des écureuils, du gaz dès la première longueur en traversée, du rocher rouge (fragile mais déjà purgé) et décoré de nombreux fossiles puis le gris compact plus caractéristique des lieux dans une superbe fissure de 60 mètres. Celle-ci, raide et soutenue, se remonte principalement par une succession d’écarts et Dülfer, donnant donc de l’escalade athlétique et engagée avec parfois plus de 7 mètres entre les points dans du 6a/6a+ très soutenu. Merci donc à mon leader d’avoir sorti ces 2 longueurs de fissure d’anthologie, dur physiquement… moralement de grimper 5 mètres de Dülfer… 5 mètres au-dessus du point !
La poursuite par les 3 premières longueurs de « chlorochose » constituera une petite pause bienvenue avec de la grimpe en 5c toujours raide mais très prisue, avec surtout un équipement aux standards calanques et non pas Verdon, avant de retrouver la parcimonie de spits dans les 4 dernières longueurs de « suçepé », homogènes dans le 6a/6a+, et là encore principalement en fissure/dièdre nonobstant un pas délicat en dalle dans la troisième longueur (première parcourue pour nous). On finit par une dernière longueur un bouquet final, 30 mètres d’un mur à trous haut perché sur la falaise de l’Escalès, quelques mètres au-dessus des vautours en vol plané et quelques centaines de mètres au-dessus du ruban d’eau du Verdon.
Au final une superbe et longue combinaison de fissures et dièdres, raide, homogène et soutenue dans le niveau 6a/6a+ Verdon, à faire préférentiellement en milieu d’automne lorsque la foule estivales et les grosses chaleurs se sont évanouies pour laisser la place au tableau pointilliste de la forêt de feuillus vue en plongée, où points de rouge et taches de jaune s’offrent au regard entre les chaussons.
Le 28 octobre 2017
Fièvre résurrectionnelle, 4 longueurs, équipé, 6a+ max
A mon sens 5b/6a+/5c+/4a
Première voie d’un week-end dans le Verdon, limité à la portion congrue le samedi avec un départ de Marseille en début d’après-midi. La situation à l’extrémité aval des gorges et l’accès rapide (50 mètres de marche et 3 rappels) nous orientent vers cet itinéraire voisin des « Adieu Zidane » et « hissage nocturne » déjà parcourus. Le second rappel est toujours aussi beau, en fil d’araignée au-dessus du Verdon et d’un rocher à trous, mais la voie s’avère un peu décevante par rapport à ses voisines : seulement 2 longueurs véritablement grimpantes, qui plus est parfois encombrées de végétation et pas très homogènes, avec notamment un pas de bloc en dévers au milieu de L2 bien au-dessus du niveau moyen de la voie.
On se rattrapera en tout cas le lendemain sur le calcaire compact et gazeux de l’Escalès parmi les vautours…
Le 27 octobre 2017
6 longueurs, équipé, 6c+ max
5c/6a+/5b/6c+/6c/6b
Journée d’escalade dans le secteur improprement appelé « Eissadon », situé plutôt entre la tour Save et l’aiguille de l’Eissadon. 3 ans après « avec toi c’est extra » parcours d’une autre grande voie proche, « un bain au calançon », dont la première longueur part effectivement d’une plate-forme en bord de mer blottie sous de gros surplombs. Une escalade facile mais plaisante et atypique sur rocher blanc lustré par le ressac répond à la belle ambiance marine des lieux, avant qu’on ne retrouve plus haut le classique calcaire blanc des calanques, avec sa croûte de micro-sculptures super-adhérentes ! Les 2 longueurs dures en 6c et plus s’avèrent très bien équipées, de quoi autoriser le passage azéroté d’un grimpeur pas au niveau.
Au final une jolie voie bien équipée et sur du bon caillou, mais à laquelle j’aurais sans doute préféré sa voisine « avec toi c’est extra », plus homogène dans un niveau 6a+/b, et dotée de très beaux passages sur aragonite absents d’« un bain au calançon ».
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