Le 9 juin 2013

En ce dimanche marseillais pastoral et à la météo menaçante on choisit une petite grande voie de fin d'après-midi, ce qui nous amène vers l'arête Victor Martin, sur le rocher Saint-Michel, au-dessus de Callelongue. On ne croisera ici pas de chevaux mais un couple de faucons qui nous accompagnera durant 4 jolies longueurs, parfois patinées mais toujours dans une belle ambiance gazeuse et maritime, au-dessus de la grotte de l'ermite et face à l'île Maïre.

Cette voie historique  offre une escalade variée en dalle, fissure et dièdre, dans des cotations un peu sévères et avec un équipement parfois espacé, mieux vaut être à l'aide dans le 5 sup et/ou muni d'un petit jeu de friends pour profiter de la vue sans stress !

4 longueurs, équipé, 6a max

3/5c/4c/5c en cotations "officielles", plutôt 4c/5c+/5b/6a à mon sens

l'arête de profil au-dessus de la grotte de l'ermite

sortie de L1, un prétendu 3 où ça grimpe tout de même un petit peu...

juste après le délicat départ de L2, photo de Lucie

vue à travers les lames...

dans la dalle finale de L4 face au rocher des Goudes

sortie de la voie face à l'île Maïre

Les 1er et 2 juin 2013

Trilogie de couloirs sur la Barre des Ecrins depuis le pré de Madame Carle, avec la descente successive à skis de 3 des pentes raides majeures du sommet des Alpes du Sud : la directe à la Barre, le couloir de Barre Noire puis le couloir sud du col de la Grande Sagne. Un parcours superbe, mais aussi une série noire de péripéties qui ne restera finalement pas sans blessures...

La mousson du printemps 2013 a pu exceptionnellement enneiger la pente sommitale nord de la barre des Ecrins, habituellement en glace vive au-dessus d'une rimaye béante. En ce rare dimanche de beau temps c'est donc une quinzaine de prétendants qui  se dirige vers la face nord de la barre, espérant poser des virages en suspension au-dessus de l'intégralité des Alpes du Sud... Le vent s'est bien calmé par rapport à la journée précédente, mais le mal est déjà fait dans la face nord, la poudreuse souvent envolée, remplacée par endroits par un conglomérat de glace et de rochers affleurants. Après un chaussage acrobatique sur une plate-forme creusée 15 m sous le sommet, la descente au-dessus de la rimaye s'avérera effectivement bien crispante entre les plaques de glace, et c'est bien soulagé que je prendrai la direction de la brèche des Ecrins, au sommet de l'entonnoir de 300 m du couloir de Barre Noire.

La neige bien que soufflée et durcie par le vent offre un bon grip, et on peut décontracter un peu les carres au-dessus d'une rimaye qui semble bien bouchée. Nous sommes là encore les premiers de la longue liste de skieurs candidats à la trilogie de couloirs, et c'est ce que je paierai lorsque le pont de neige, un morceau de 3 mètres d'épaisseur, autant de largeur et une quinzaine de mètres de longueur, cèdera sous mes skis ! Au final plus de frayeur que de mal : je me retrouve planté sur mes skis 2 mètres sous la lèvre amont maintenant déversante de la rimaye, mais avec une sortie facile possible par l'aval...

La descente du couloir sud du col de la Grande Sagne, en neige déjà trop transformée, semble permettre d'oublier ces péripéties, et on relâche un peu l'attention, mais c'est sans compter une plaque de neige traîtresse qui emportera Sébastien juste au-dessus du glacier Noir et lui fera sauter une petite barre rocheuse, au prix d'une fracture de la rotule... La mauvaise fin d'une longue série noire, qui prouve si besoin était qu'une course ne se termine qu'à la voiture et non pas en bas des difficultés...

Sommet : 4100 m

Dénivelée : 1300 m le premier jour, 1200 m le second

Difficulté : 5.2 globalement

5.2 pour la face nord directe de la Barre des Ecrins, avec 150 m à 50°, en mauvaises conditions par l'itinéraire emprunté à la descente : fine couche de neige dure posée sur glace vive et rochers

5.2 pour le couloir de Barre Noire, avec 300 m à 47° de moyenne, court passage à 50°

4.3 pour le couloir sud de la Grande Sagne, avec 300 m à 45°, goulotte centrale en formation obligeant à skier les contrepentes plus raides

Au final une magnifique descente de près de 2500 m de dénivelée (avec une courte remontée de 150 m) du sommet de la Barre au pré de Madame Carle, dont 800 m de couloirs à 45° et plus.

J1 : la face nord du Pelvoux crache régulièrement ses coulées...

J1 : ... qui nourrissent les cascades... de neige au-dessus du pré de Madame Carle

J1 : ambiance dans la montée au refuge des Ecrins, du vent et du grésil 

J1 : crépuscule sur le clocher de Clouzis, le ciel qui commence à se dégager augure du bon pour le lendemain

J2 : départ en procession sur le glacier Blanc, le beau temps est bien revenu

J2 : la face nord de la Barre, l'entrée au menu du jour, aux premiers rayons

J2 : au pied de la face à 3300 m, pas mal de débris de chutes de séracs

J2 : ombres et lumières sur le couloir de Barre Noire à gauche, plat de résistance du menu du jour 

J2 : détail des séracs et de leurs anneaux de croissance dans la face nord du Dôme

J2 : dans la montée à 3400 m

J2 : replat glaciaire à 3700 m

J2 : vue depuis la trace de montée à 3700 m, cliquer sur la photo pour agrandir

J2 : sous les tours de Pise du haut du glacier Blanc

J2 : vue à 3900 m vers le glacier Blanc et la mer de nuages au nord

J2 : forêt d'arêtes devant la Meije au dernier plan à droite

J2 : dans la voie Coolidge en face nord de la Barre

J2 : arrivée au sommet sur les rochers plâtrés et sous le croissant de lune

J2 : vue du sommet de la Barre vers le mont Gioberney et le vieux Chaillol

J2 : vue vers le dôme de neige des Ecrins

J2 : derniers mètres sur l'arête sommitale, photo de Sébastien

J2 : la seconde cordée nous rejoint sur l'étroit replat sommital, il est temps de redescendre...

J2 : 2200 m au-dessus du point de départ de la veille : le replat du pré de Madame Carle encore enneigé à droite

J2 : devant l'arête occidentale de la Barre

J2 : descente en crampons du sommet (insuffisamment enneigé pour en partir à skis) sur 15 m, avant de creuser une plate-forme de chaussage, photo de Sébastien

J2 : enfin sur les skis, on décide de traverser puis descendre afin de ne pas skier au-dessus des nombreuses cordées engagées dans la voie Coolidge, grave erreur sur une neige farcie de glace et de rochers, ce que je paierai par un gros zip sur une plaque de glace...

J2 : une cordée franchit la rimaye en bas de la pente nord, après pour moi quelques frayeurs sur une neige cachant rochers et plaques de glace, les suivants descendront à skis avec relais sur broches ou en crampons..

J2 : vue de l'itinéraire descendu, la rimaye se franchit à skis par un petit saut

J2 : la face sud du Mont-Blanc derrière la mer de nuages

J2 : vue de la brèche des Ecrins vers le glacier noir, cliquer sur la photo pour agrandir

J2 : à l'approche du départ du couloir de Barre Noire, photo de Sébastien

J2 : au sommet du couloir de Barre Noire, en neige froide soufflée, un peu dure avec des reliefs, mais bien correcte par rapport à la patinoire de la Barre...

J2 : à mi-hauteur du couloir

J2 : photo de Sébastien

J2 : devant les barres de séracs

J2 : photo de Sébastien

J2 : juste au-dessus de la rimaye qui semble bien fermée, mais..., photo de Sébastien

J2 : après la rimaye qui vient de céder sous mes skis, les inconvénients d'une descente à vue sur un itinéraire non parcouru depuis 1 semaine...

J2 : on retrouve le soleil et des pentes plus calmes sous le couloir à gauche

J2 : les poursuivants sortent à leur tour du couloir

J2 : arrivée au col de la Grande Sagne à 3400 m, départ du dessert avec son couloir sud, photo de Stéphane Prevost

J2 : au sommet du couloir en neige de printemps bien (trop) douce par rapport à ses 2 prédécesseurs

J2 : à mi-couloir, photo de Stéphane Prevost

J2 : en bas du couloir, photo de Sébastien

J2 : sous le couloir, à 2600 m, peu avant la petite plaque de neige lourde que je déclencherai en m'arrêtant juste au-dessus de Sébastien, qui l'emportera et lui coûtera un genou, un bien mauvais final pour cette journée

Le 20 mai 2013

Journée de grimpe maritime dans le cadre sauvage de la falaise ouest de Castelvieil, sur la voie "au fil de l'eau", longue aussi bien par les 12 longueurs à parcourir que par l'accès et le retour. I faut compter au moins 2h d'approche, avec la randonnée jusqu'au pied de la cheminée de Castelvieil, son ascension pénible en 3 à l'ancienne malcommode et lustré, puis les 3 rappels de descente vers le départ de "rêve de pierre" à la verticale et "au fil de l'eau" à l'horizontale puis presque autant pour le retour qui passe par le parcours d'une partie de la traversée Ramond.

Prévoir donc une grosse journée d'escalade, mais aussi et surtout une météo marine et terrestre propice pour ce long voyage en chaussons au bord de l'eau : mer calme de rigueur sous peine de baignade impromptue au bout d'une corde, et températures pas trop élevées sous peine de déshydratation rapide dans ces falaises aux après-midis ensoleillées et généralement abritées du vent.

La journée s'avère heureusement bien agréable une fois toutes ces conditions remplies :  beaucoup d'ambiance sur ces falaises au rocher très travaillé qui tombe à pic sur la grande bleue et ses bancs de sars pourchassés par quelques cormorans, et de jolis pas de grimpe même si l'escalade manque de continuité, mais on est de toute façon plus là pour en prendre plein les mirettes que plein les biceps !

12 longueurs, partiellement équipé, 5c max 

3a/4c/5c/5c/5b/5b/rappel/5b/5b/rappel/5b/5b/5c/5c

Prévoir un petit jeu de friends et de sangles, équipement parfois très espacé (1 point sur les 25 m de L5 par exemple). Même si la difficulté ne dépasse pas le 5c, la qualité du rocher laisse parfois à désirer dès qu'on s'éloigne des vagues, et on n'est pas à l'abri d'une prise qui lâche...

dans le premier rappel d'accès face au Devenson, photo de Lucie

fin de L3 en 5c, photo de Lucie

dans la fissure oblique de L4

arrivée au relais après L4

L5, un point sur les 25 m de la longueur...

dans la très jolie L6 en cheminée

toujours beaucoup d'ambiance...

départ du rappel après L6

dans L7 en traversée, photo de Lucie

dans L7

au rappel après L8, photo de Lucie

le rappel de 15 m après L8

dans la traversée descendante de L9, photo de Lucie

de quoi se rafraîchir les chaussons...

vue sur la falaise des croulants depuis le relais de L9

dans le pilier délité de L10

sortie de la dalle de L11

sur la dalle de L12

retour par la traversée Ramond

vue du trou du canon vers les falaises soubeyrannes

Du 11 au 13 mai 2013

Le printemps 2013 brille par le manque de créneaux météo pour les projets de ski de raid(e), et il a fallu une semaine de voyage en Norvège pour profiter d'un soleil souvent absent sur les Alpes. Le week-end de l'Ascension semble enfin nous gratifier de quelques jours de beau, alors que l'enneigement reste très abondant en altitude, et c'est donc tout naturellement que nous pensons au tour de la Meije à skis, dans un parcours B moins classique (via le col du Pavé et non pas la Casse Déserte), et avec un jour de décalage par rapport aux foules afin de profiter égoïstement des pentes. Au final, 3 belles journées de raid à skis sur la couronne de glaciers de la reine des Ecrins, avec donc des sacs bien chargés de 3 jours de nourriture, réchaud, corde et autres broches à glace ; la solitude pèse parfois sur les épaules ! La météo un peu nuageuse et frisquette a permis un décaillage tardif de la neige, pas assez cuite dans le col du Pavé mais parfaitement revenue pour la descente d'anthologie du glacier de l'Homme, sur la moquette face aux immeubles de séracs surplombants du glacier du Lautaret. Voilà de quoi achever (?) avec beauté une saison Ecrins 2013 entamée en janvier par l'Ailefroide orientale !

Dénivelée : 

J1 : 1650 -2850

J2 : 2850-3600-3000-3100

J3 : 3100-3350-3100-3300-3100-3400-1650

Sommet : 3600 m un peu au-dessus du col du Pavé

Difficulté : 4.1 un peu exposé dans la descente du sérac du versant ouest du col du Pavé

J1 : sur le plan de l'Alpe face aux Agneaux...

... et à côté des marmottes qui ont elles déjà oublié l'hiver

au plan de Valfourche à 2000 m, chaussage proche après 1h30mn de portage, les sacs de 15 kg paraîtront un peu moins lourds...

le pic de Neige Cordier entre les cumulus, ambiance Samivel...

à 2400 m sous le glacier du Clot des Cavales

à 2900 m face au pic Gaspard et au Pavé qui émergent des nuées

J2 : départ du (vétuste) refuge du Pavé, encore à mointié enfoui, après une nuit fraîche (2°C), merci aux gardiens montés en repérage/désenfouissage pour le vin chaud !

sur le glacier supérieur des Cavales face à la Grande Ruine

dernière pente est avant le col du Pavé, photo de Nicolas

sur le col du Pavé, la motivation baisse avec le vent de nord et les nuages, on décidera de poursuivre après un routage météo par SMS !

dans la délicate descente ouest du col du Pavé, des boules gelées au-dessus d'un sérac au profil bien convexe

sous le gros sérac ouest du col du Pavé

sous les murailles sud de la Meije

vue du refuge du Promontoire vers la Grande Ruine

vue vers la voie normale du Grand Pic face sud, des souvenirs tout frais de l'été précédent

derniers rayons sur la Grande Ruine, vus depuis la salle à manger panoramique du refuge

J3 : 6h, le ciel rosit au-dessus de la cîme de l'Encoula

vue vers le refuge du Promontoire, un havre de confort après le refuge d'hiver du Pavé

le vallon des Etançons

la Barre des Ecrins derrière sa garde de crêtes rocheuses

à la Brèche des Ecrins

descente versant nord de la Brèche au-dessus de la rimaye, photo de Nicolas

les nuages déformés par le vent de nord et la muraille rocheuse de la Meije

de belles lumières vers le sérac nord du Râteau

sur le glacier de la Meije, 2000 m au-dessus du village du Chazelet

sous la face nord et la barre des séracs des corridors

à 3400 m à la sortie du couloir du Serret du Savon, sur le glacier du Tabuchet, photo de Nicolas

au refuge de l'Aigle, avant les 1700 m de la magnifique descente du glacier de l'Homme

à 3200 m sur le glacier de l'Homme, photo de Nicolas

à 3000 m face au col Claire, des projets naissent...

à 2800 m, séracs de neige et de glace

à 2300 m au pied des glaciers

vue du col du Lautaret vers le glacier de l'Homme qui vient d'être skié à droite

Le 8 mai 2013

Enchaînement de 2 grandes voies d'escalade dans le secteur de la concave, célèbre pour son grand dévers de 30 m au-dessus des eaux émeraude de la calanque de l'oeil de verre. Grande journée de grimpe sur 2 des itinéraires les moins difficiles de ces falaises connues des septogradistes et des amateurs de (longs) artifs, avec donc du beau caillou et de l'ambiance sous les gros dévers, mais aussi un gros coup de chaud dans la descente en rappels dans l'oeil de Sauron et sa première longueur.

Voie de la concave, 7 longueurs, équipé, 6a+ max

3b/3b/3b/5c+/6a+/3b/5c

L'oeil de Sauron, 4 longueurs, équipé, 6b max

6a+/6a/6a+/6b

vue sur les dalles de la Lèque depuis le passage de l'oeil de verre

le tracé de la voie de la concave, 3 longueurs faciles sous les surplombs avant les longueurs de traversée plein gaz puis de dalle

une cordée dans le 7a de la seconde longueur de "au-delà de la verticale"

fin de L3 au-dessus du val vierge

début de la traversée de L4, photo de Lucie

début du gros dévers de "au-delà de la verticale", photo de Lucie

au relais sommital de L4, photo de Lucie

la traversée aérienne de L4, Lucie et un septogradiste au repos dans son 7b+

c'est vraiment au-delà de la verticale...

dans la dalle en 6a+ de L5

la vue du relais

fin de la voie de la concave...

au départ des 2 rappels de l'oeil de Sauron, photo de Lucie

sortie de L1 devant le cap Morgiou

fin de la dalle en L3 de "l'oeil de Sauron"

sortie de l'oeil de Sauron

embouteillages sur l'arête de Marseille

une espèce plus rare des calanques