AGORAMANIA : des grands espaces de Provence à la wilderness d'ailleurs
Des +6400 m de Bolivie aux -400 m de Jordanie, des monastères perchés des Météores aux églises troglodytes d'Abyssinie, des mosquées d'Ispahan aux dômes nervurés de Samarcande, du sable blanc du Nouveau-Mexique aux pitons gréseux du Hoggar...
Leçon 85 « précipiter sa chute », 2 longueurs, équipé, à mon sens 6a+ (soutenu au début)/5c+
Combinaison de « lou papet » pour L1 et « raspigaous » pour L2,équipé, 5b/6a+ (engagé)
Séance d’escalade à « Aubade » situé entre les calanques de la Melette et de l’Escu, un site de couennes dures principalement mais aussi de petites grandes voies pas trop dures, et sexy surtout pour son orientation sud face à l’archipel du Riou qui en fait un site d’hiver à vue panoramique. La marche d’approche de près d’une heure depuis la barrière de la route de la calanque de Morgiou garantit la faiblesse de la fréquentation et donc la qualité du rocher, un calcaire encore neuf qui colle bien aux semelles !
On enchaînera deux voies de deux longueurs, toutes deux parfois soutenues (spécialement les 10 premiers mètres de « précipiter sa chute » bien coriaces à froid) et avec une seconde longueur un peu engagée sur des spits parfois distants de 5 mètres dans du 5c/6a bien tassé.
Un joli secteur donc, à l’abri modéré du mistral modéré (on le sentait bien dans la voie « précipiter sa chute »), manquent juste quelques dizaines de mètres pour améliorer le sex-appeal de ce secteur « aubade » !
Demi-journée de couennes vers l’aiguille de Sormiou au-dessus de la calanque éponyme. C’est un site rapide d’accès (environ une demi-heure de marche depuis la barrière de la route de Morgiou) d’une dizaine de voies courtes exposées sud à sud-est, sur une étroite lame de calcaire percée de nombreuses fenêtres naturelles. On y trouve à mi-hauteur deux ouvertures mitoyennes en forme d’yeux et une grande grotte traversante aménagée en bivouac (un peu trop ventilé), une belle géologie visible depuis les relais sommitaux des voies de gauche (face à la paroi). C’est de la jolie grimpe dans un joli cadre, mais comme souvent en couenne – en tout cas comparé à la grande voie – avec un peu trop de monde et pas assez d’ampleur !
l'aiguille de Sormiou au-dessus de la calanque éponyme
approche dans les bruyères en fleurs
dans les voies parcourues (le collet, face sud-est et attention à la marche) sur cette lame de calcaire percée de nombreuses fenêtres naturelles
Itinéraire : parking du vallon de la Barasse - col Galvaudan - source des eaux vives - Baralui - col Sabatier - mont Carpiagne - col Sabatier - mont Saint-Cyr - crête nord du mont Saint-Cyr - col Galvaudan - piste du vallon de la vigie - GR 2013 - parking du vallon de la Barasse
Découverte du secteur septentrional des calanques, entre le col de la Gineste et la vallée de l’Huveaune, un coing relativement peu connu où je n'avais encore jamais posé les chaussons, baskets ou roues. C’est dommage puisque c'est un secteur atypique des calanques, des pieds de versants inhabituellement peu rocheux surmontés d’affleurements de calcaire sculpté en taffonis. On passe donc d’une ambiance collines irlandaises sur le bas, ambiance sublimée par la floraison actuelle des bruyères violettes et des ajoncs jaunes, à des chaos dolomitiques sur le haut.
On y trouve de beaux sentiers à pédaler, spécialement roulants à l’échelle de l’habituel tas de caillloux des calanques, notamment sur la crête nord du Mont Saint-Cyr, pour sûr dans les best of de la région ! Ce dernier single s’avère une petite pépite avec son tracé sur une croupe panoramique au-dessus de la rade de Marseille et de la vallée de l’Huveaune, offrant du début à la fin de très belles vues sur la métropole blottie entre les calanques et les massifs de l’Etoile, du Garlaban et de la Sainte-Baume, avec ce jour le Ventoux brillant de neige au nord au-dessus des lumières tamisées de la brume tapissant les fonds de thalweg, une très belle ambiance sous les nuages et dans le froid.
Et puis si la pinède a disparu durant l’incendie de Carpiagne de juillet 2009 qui a ravagé les lieux, la garrigue qui l’a remplacée se fait belle à la fin de l’automne avec ses impressionnants tapis de bruyères en fleurs, novembre ou début décembre sont sans doute les meilleures périodes pour en profiter ! Il faut juste penser à s’armer de pantalons longs dans la jungle de chênes kermès et d’ajoncs qui empiète sur le sentier, au risque sinon de rayer la carrosserie…
champs de bruyères et d'ajoncs en fleurs entre la source des eaux vives et le Baralui
vues du sommet du mont Carpiagne vers le cap Sicié et Marseille dans la brume
dans le chaos dolomitique vers le col Sabatier, calcaire sculpté façon taffonis
en haut de la crête ouest du mont Saint-Cyr, le Ventoux brille au dernier plan
sur le très beau single de la crête nord du mont Saint-Cyr
Voie "walking on the moune", sortie par la voie de l'écaille, 5 longueurs, équipé, 6b max
A mon sens 6a+ (1 pas)/6a (très soutenu)/6b/6a+(soutenu)/5c
Retour sur la face sud-est de la Tête de la Mounine, avec un accès cette fois depuis le boulevard de Marseilleveyre, le col des Chèvres puis 3 rappels au sud de la face – les 2 derniers étant assez malcommodes à travers garrigue et pins. C’est une face d’environ 130 mètres de hauteur, raide et compacte malgré une grande vire médiane, et qu’une grande écaille décollée d’une dizaine de mètres de haut caractérise. Comme dans « le fadal » parcourue en 2017, la grimpe est souvent dalleuse et obligatoire voire engagée, particulièrement lorsqu’on bascule dans la sixième longueur de « la voie de l’écaille », une longue traversée en 6a/6a+ continue et gazeuse à l’équipement assez aéré !
Quoi qu’il en soit, « walking on the moune » offre de la belle escalade en dalle, traversée soutenue et homogène dans le 6a du début à la fin de L2, fissure à Dülfer, dalle et… écaille au menu plus varié de L3, avec au final 4 grandes longueurs soutenues dans le 6a ou un peu plus. Une voie à recommander donc pour les fans de dalle et fadas qui accepteront contre toute logique de tirer et pousser sur l’écaille décollée de L3 !
Balades dans le Latium, région d‘Italie centrale aux restrictions actuellement les plus légères, et plus particulièrement dans son extrémité orientale, aux confins des régions voisines l’Ombrie, des Marches et des Abruzzes.
On y trouve par exemple le lac (artificiel) de Turano entouré de beaux villages perchés et de montagnes douces ou le massif plus alpins des monts de la Laga, au-dessus du village d’Amatrice encore en grande partie en ruines après le séisme qui l’a ravagé en août 2016. Une tentative sur le mont Gorzano, le point culminant du massif à près de 2500 mètres, par son arête ouest au-dessus du village de Capricchia, sera vite avortée sur un sentier peu marqué recouvert de 10 à 20 cm de neige, puis des rochers glacés, des conditions bien trop hivernales en baskets d’été, l’erreur ayant été de transposer les conditions des sèches Alpes aux Apennins bien plus enneigés quelques centaines de kilomètres au sud-est !
le lac de Turano dominé par ses villages perchés
Castel di Tora au-dessus du lac de Turano
Rocca Sinibalda
Rieti au crépuscule devant la montagne de Terminillo
sur le versant ouest du Gorzano à 1850 m, au demi-tour en baskets sur les rochers glacés
Sur le vol de Nice à Rome - le seul qui dessert encore l’Italie depuis le sud de la France - belles vues dominantes (!) sur les littoraux et montagnes maralpin.e.s puis corses, les secondes étant beaucoup plus enneigées que les premières !
Nice, cap Ferrat et le Mercantour (on distingue l'Argentera et le Gelas)
la Corse : Calvi, Scandola et Piana puis le versant nord du Cintu
Bientôt dans SkiRando magazine (numéro 44 à paraître mi-mars 2021) un article sur les raids à skis de la haute vallée du Valgaudemar, "la plus himalayenne" des vallées alpines où l'on peut skier de refuge en refuge sur des itinéraires magnifiques mais souvent alpins et engagés. Seront introduit, décrits, illustrés et traçés sur carte numérique les tours des Rouies, du Says, du Jocelme, du Sirac et de l'Aiguille de Morges.
Petit retour en images sur ce second confinement automnat et les sorties d'écrou dans la nature proche en guise de cour de promenade : après les asperges et les risottos du premier confinement, place aux arbouses et aux confitures, et pour justifier ces excès caloriques, du trail, du VTT, de la baignade, plongée apnée, de l'escalade...
histoire sans mots
les bandes colorées de marnes à Méjean
le Portallet : l'Aiguille d'Ensuès et le système de grottes du site de couennes éponyme
barbecue, baignade et plongée en jour férié d'été indien...
balade en VTT puis à pieds vers le Moulon via le fort de Niolon Haut et le sentier des douaniers
dans la voie "les toits" partiellement équipée au vallon des aiguilles, fin de L1 spéléo et la très belle et atypique L2 en fissure large
dans la voie "les toits 1970" au vallon des aiguilles, fin de L1 en dalle et la jolie L2 en traversée au-dessus du toit caractéristique
approche de Rumpe Cuou par les crêtes de Sormiou parmi les tapis de bruyères en fleurs, plus esthétique et peut-être plus court que par le fond de la calanque éponyme
dans la voie du "paradigme perdu" (à mon sens 5c+/5b+/5c) et son magnifique dièdre suspendu de L2
approche de "Fahrenheit 373" devant les plissements du secteur tout juste parcouru
L1 de "Fahrenheit 373" : la belle dalle lisse caractéristique du secteur, lumières vers le Riou
L2 de "Fahrenheit 373" : une superbe longueur rarement variée en dièdre, dalle, traversée, dévers à bacs (cachés), sur un rocher non-moins superbe
éclairage vespéral sur les bruyères des crêtes de Sormiou
couennes au site des grottes du Portallet : "t'as pété un goujon", "la vie est belle" et "affreusement vôtre"
Bientôt dans SkiRando magazine (numéro de février-mars 2021) une sélection toute personnelle de couloirs méconnus voire inconnus des Alpes du Sud, choisis pour leur beauté mais aussi accessibilité :
Sur la route retour du Haut-Verdon escale vers le col de Corobin au-dessus du domaine de la Clappe, avec une randonnée dans le ravin des Vas. C’est une courte mais très jolie balade à travers la géologie toujours insolite de la réserve de Haute-Provence : robines noires ponctuées des taches vertes des pins alpinistes, mille-feuilles de calcaire et d’argile, glissements de terrains, puzzles naturels des marnes, de quoi marquer en beauté la fin de cet intermède trop court de liberté et de nature…
sur les robines des Reichasses, lignes de crêtes et puzzles de marnes