3 décembre 2023 7 03 /12 /décembre /2023 21:09

Le 2 décembre 2023

Combinaison des voies "pour qui sonne le glas", "Super Malet", "Malet classique", sortie par vire aux oeufs

10 longueurs, équipement à compléter, 6a+ max

6a+/5c+/6a/5c/6a+/5c/5c+/4/5b/4a

Découverte du Baou de Saint-Jeannet, ce promontoire de calcaire qui domine la Côte d’Azur de ses 800 mètres, au-dessus du village médiéval éponyme, le plus vieux et principal site d’escalade maralpin. Sa face sud-ouest offre près de 250 mètres d’escalade sur une falaise certes coupée de vires et de végétation (souvent agréablement odorante comme souvent en Provence), mais dotée de belles sections comme les curieuses dalles stratifiées de la fin du premier tiers. La combinaison de voies du jour donne un itinéraire homogène dans le 5c/6a, parfois soutenu et engagé, un petit jeu de friends s’avérant à mon sens nécessaire. Le rocher demande souvent de l’attention, particulièrement au départ avec de gros blocs mal enchassés dans la terre humide, ou sur la bien-nommée vire aux œufs, ses gros blocs posés et ses arbres morts, attention à ce sur quoi l’on tire ! Je ferai d’ailleurs malencontreusement tomber un gros bloc à mi-voie, un itinéraire sans doute à éviter à plusieurs cordées…
Au final et contre toute attente de mon côté une belle journée d’escalade avec en bouquet final un magnifique panorama sommital pile au crépuscule !

L1 de "pour qui sonne le glas"

L1 de "pour qui sonne le glas"

L3 de "pour qui sonne le glas"

L3 de "pour qui sonne le glas"

seconde longueur de la "Super Malet"

seconde longueur de la "Super Malet"

dernière longueur de la "Super Malet"

dernière longueur de la "Super Malet"

dans L8 de la "Malet classique"
dans L8 de la "Malet classique"
dans L8 de la "Malet classique"

dans L8 de la "Malet classique"

sur la vire aux oeufs, panoramique et aérienne (mais en rocher douteux)
sur la vire aux oeufs, panoramique et aérienne (mais en rocher douteux)

sur la vire aux oeufs, panoramique et aérienne (mais en rocher douteux)

sortie aux derniers rayons

sortie aux derniers rayons

vues sur le littoral, vers l'Italie puis l'Esterel
vues sur le littoral, vers l'Italie puis l'Esterel

vues sur le littoral, vers l'Italie puis l'Esterel

le village de Saint-Jeannet puis Nice en contrebas

le village de Saint-Jeannet puis Nice en contrebas

26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 20:41

Ci-dessous le texte - sans les topos - de l'article paru en septembre 2023 sur le ski de rando autour de Pralognan-la-Vanoise :

https://www.skirandomag.com/numero53

Tu es un.e junkie du ski mécanisé ? Un.e boulimique des télé-bidules qui te propulsent en quelques minutes en haut de la piste rouge des chamois de Super-Truc-les-Alpes pour la descendre à la chaîne ? Avec la fermeture des stations de ski, hauts lieux de transmission du covid dans leurs espaces plus fermés et bondés que les grandes surfaces, le funeste mois de mars 2020 t’a brutalement sevré. Tu cherches un moyen de ne pas reproduire ta crise de manque, si jamais les agents pathogènes venaient encore infester les barres de télésiège et perches de téléskis ?
Il est du ski envisageable sans pylône, le ski dit de randonnée, le meilleur traitement de substitution pour traiter ton addiction ! Par contre je ne vais pas te jeter directement en pâture aux ours blancs, panthères des neiges et autres gendarmes qui verbalisent à plus d’un kilomètre du domicile, mais te proposer plutôt un sevrage en douceur à… Pralognan-en-Vanoise, une station qui t’offrira encore une poignée de remontées mécaniques et des restes de civilisation : restaurants, bars… mais sans l’option dance floor à ciel ouvert sur plancher chauffant. Car au-delà des domaines skiables tentaculaires, Espace Killy et autres Paradiski qui ont fait fleurir les télésièges sur bon nombre d’alpages de Haute-Tarentaise, on trouve encore ici, dans cette frange ouest du parc national de la Vanoise, plus d’épicéas que de pylônes. Tu pourras commencer ta cure de désintoxication par le petit bip rassérénant du forfait en bas de la remontée, avant de coller tes scalps de pinnipède sous les skis pour partir dans la terra incognita hivernale, son silence pesant et sa solitude. 

Trêve d’œcuménisme, Pralognan est situé au cœur de la Vanoise, au bout de la vallée des Doron, contre le versant ouest des Dômes de la Vanoise - dotés de ce qui reste toujours le plus gros appareil glaciaire du massif éponyme – et de la Grande Casse, point culminant du massif. Lorsqu’on pense Vanoise, on imagine des marmottes qui s’ébrouent sur une prairie du Parc National ou des skieurs qui s’ébattent sur une piste d’une station de Tarentaise, et Pralognan – Pralo pour les initié.e.s – réalise la synthèse de ces deux images mentales dissemblables, façon « en même temps » macronien.
Qu’on en juge : près géographiquement mais loin paysagèrement des usines à ski voisines et de leur urbanisme façon Sarcelles-sur-Neige, on y trouve encore un village à taille humaine sans barres de studios all inclusive, volontairement plus tourné vers les sports doux – randonnée à pieds ou à skis – que vers le ski mécanisé. C’est donc un petit Chamonix made in Vanoise (sans la foule cosmopolite ou les pizzas à 30 euros) où l’on cultive plus un entre-soi montagnard que le m’as-tu vu censitaire de Courchevel ou le tourisme hivernal de masse. 
Deux versants dissemblables se font face : un versant est vierge de remontée et plus généralement d’aménagement, un versant ouest équipé de télésièges sur sa partie basse, en forêt principalement, sans que cela nuise à la wilderness du haut de ce versant. Ils offrent tout l’éventail de paysages et de terrains de ski de la montagne à ses différents étages : forêt, alpages et glaciers sur le roof top, ce dernier étage comprenant d’ailleurs des glaciers suspendus, de calottes, de cirque, de cône d’avalanche (rares)… une anthologie des glaciers alpins qui n’attend que vos skis avant de fondre complètement.
Un terrain varié donc, doté d’une grande variété d’exposition et de difficulté, de la balade du dimanche avec votre belle-mère à la course entre allumettes-collants-pipettes (du bas en haut), les remontées mécaniques qui vous propulsent à 2000 m sans la moindre crampe ou goutte de sueur permettant d’ailleurs d’accéder aux plus hauts sommets dans la journée avec une dénivelée plébéienne.

On a pu découvrir ce beau terrain de jeux en ce début de printemps 2023, lorsqu’après des semaines de sécheresse la montagne a enfin repris un aspect plus hivernal. Après une montée progressive en latitude depuis le Sud, et des escales en Ubaye, Piémont et Maurienne, nous arrivons plein de mélanine et d’acide lactique un mardi soir un peu glauque sur Pralognan, sous un plafond de brouillard qui ne laisse pas repérer la suite du programme de cette semaine de ski de rando.

Le mercredi matin, le soleil a retrouvé le chemin du ciel, et la montagne scintille avec son revêtement refait à neuf, de quoi nous faire frétiller les spatules sur le télésiège qui nous emmène comme beaucoup d’autres à l’altitude 2000 m. En cette première journée on a prévu de monter sur la calotte glaciaire des Dômes de la Vanoise puis de revenir par les cirques ouest, un programme de grande ampleur qui justifie une entorse à l’éthique du montagnard avec l’usage des remontées mécaniques. La station de Pralognan a d’ailleurs cette particularité qu’on y croise à certains horaires plus de randonneurs à skis que de skieurs de piste, le sac à dos permettant de ségréger les deux catégories ; nombreux sont celles et ceux qui font preuve comme nous de pragmatisme dans leur usage des télésièges en regard de celui de leurs peaux autocollantes…
Quoi qu’il en soit, les températures froides du jour (avec un isotherme 0 coincé tout en bas dans la vallée) rendent inconfortables la moindre pause, et c’est donc encore frais mais bien refroidis par les -15°C ambiants que nous rejoignons le plateau glaciaire de la Réchasse. Tu parles d’un réchauffement climatique, encore un complot des chinois et des fabricants de voitures électriques !
Les Dômes de la Vanoise s’apparentent plutôt ici à un immense plateau suspendu où le glacier a gommé la moindre aspérité et le moindre escarpement, un inlandsis made in Vanoise - d’ailleurs le seul des Alpes françaises. Les températures polaires des lieux s’accordent bien avec ces paysages, mais nos thermorécepteurs n’ont que faire de ce que nos mollets, cœurs et yeux réclament, et nous poursuivons, sans nous arrêter mais en frissonnant, vers le Dôme des Sonnailles, malgré les premiers cumulus qui commencent à se multiplier vers l’ouest. Une petite heure plus tard, les gentils nuages décoratifs se sont transformés en un tsunami de volutes grises qui nous engloutit au sommet, juste avant d’aborder la descente complexe de son versant ouest coupé de barres rocheuses... Plus de détour par les cirques ouest au programme mais plutôt une descente directe vers la vallée dans le jour blanc, heureusement des traces récentes feront office de fil d’Ariane, et Iphigénie de viatique. On parviendra sans encombre à rejoindre le Doron de Pralognan, bien entamés par une descente gâchée par le brouillard en haut et la croûte non portante en bas, des aléas de ne pas adapter les plans de course à l’évolution des conditions météorologiques. Quoi qu’il en soit, un grand bol d’air froid mais pur, avant de retrouver dans le chalet de location l’odeur de reblochon oublié au soleil des chaussons de ski…

Après la descente de la veille dans les nuages, on tire les leçons du but météo et vise ce jeudi une course moins longue au-dessus du lac de la Patinoire, vu l’instabilité convective encore prévue dans l’après-midi. Le cirque du glacier éponyme offre tout un éventail d’orientations, du sud-ouest à l’est, de quoi optimiser sur place le choix de la course en fonction du niveau de cuisson de la neige, de « sortant du congélateur» à « bien trop cuite » ! 
Arrivés au lac de la Patinoire et son beau mur de glace stratifiée au niveau du front aval (un glacier de cône d’avalanches rare dans les Alpes !), on constate que la neige a été oubliée dans le four (solaire) en adrets - ou que les « grasses matinées » se paient en neige « grasse » au printemps - et prend donc le cap du versant est de la Pointe du Creux Noir. Cette pente est tourne progressivement nord-est, si bien que la neige lourde du bas se transforme en une belle poudreuse légère. On s’en réjouit et rêve déjà de gerbes de neige qui passeront dans la postérité photographique, sans remarquer que le vent a travaillé le manteau, doté de plus de cohésion et parfois croûté en surface.  Alors que je m’applique à zébrer de conversions la base du couloir nord conduisant au sommet, c’est la montagne qui me rappellera mon manque de vigilance lorsque je verrai la pente devant moi se fissurer et me sentirai glisser avec la plaque qui vient de céder sous mes skis… L’adrénaline sera comme souvent ma meilleure conseillère, et sans que j’aie le temps de réagir, mes jambes décident de filer en traversée vers le bas, tout schuss sur mes peaux et les talons libres… Un style disgracieux en télémark sur skis qui collent, et qui se conclut d’ailleurs par une chute tête la première dans la neige dès qu’un petit regard en arrière me prouve que j’ai pu échapper à la coulée. En cohérence avec le risque 2 du bulletin d’estimation des risques d’avalanches, la plaque de dimension modeste (entre 10 et 20 cm à la rupture, une vingtaine de mètres de largeur et cinquantaine de longueur) n’a conduit qu’à un petit dépôt épais de moins d’un mètre, sans doute pas suffisant pour ensevelir un skieur, mais une petite piqure de rappel sur le bras qui vaut mieux qu'un impact de pointe de sonde sur la face !
Skieur échaudé craint la neige froide, et on se redirige donc vers le col du Vallonnet, dont la rive gauche raide et cornichée offre par contre l’immense avantage d’avoir déjà transformé en neige « chaude ». On murmurera tout de même quelques « pas bouger » à la vague figée de neige qui nous domine ; nos incantations nous permettront de rejoindre sans histoire et surtout sans avalanche le col.
La descente s’avèrera meilleure que la veille, meilleure par la visibilité mais aussi les conditions de neige, de la poudreuse parfois un peu croûtée, qui perdra d’abord en qualité sur l’adret du Glacier de la Patinoire, puis en quantité sous le Chalet des Gardes, dans une pente sud raide déjà déplumée par le vent et le soleil. On rejoint ensuite le (télésiège du) génépi et les bières de son bar de piste, à se demander si le nez couleur fraise des bois des randonneurs à skis vient de leurs coups de soleil ou de leurs coups à boire ([sic])…

Après une pause (télétravail !) imposée par une journée de neige et de brouillard, on retourne ce samedi dans notre dure routine quotidienne à base de télésièges, pas alternatif puis sinusoïdes à la périodicité qui constitue une signature en soi !  On vise cette fois une autre classique au départ de Pralognan, le col de la Glière par son glacier éponyme (ah le manque d’imagination des topographes !), avec des orientations sud mais une nouvelle couche de fraîche pas encore gâchée par un soleil d’avril. Comme deux jours plus tôt, la neige devient vite profonde et légère sur le glacier dès qu’on passe d’un versant sud à un versant ouest, au point que les relais de traçage se font de plus en plus fréquents… Le col de la Glière s’atteint skis sur les épaules par une vingtaine de mètres raides, les skis une fois remis dans leur position naturelle sous les pieds nous assurent une bonne portance dans cette poudreuse sans fond. Comme promis à la montée, le ski sera d’anthologie à la descente dans une neige vierge mis à part les zébrures de la trace de montée, épaisse et légère comme rarement. Les photos témoigneront a posteriori d’un enfoncement jusqu’à la taille, les bâtons et jambes complètement enfouis dans une matière blanche pulvérulente, sans qu’on ait ressenti cet enfoncement comme un frein à la descente. Parvenus au replat sous le glacier, au diable la paresse et la fatigue, on choisit de remonter au collu à l’ouest pour remplacer la descente d’un versant sud en neige déjà alourdie par le soleil d’avril par une autre pente ouest en neige d’hiver. Pari réussi, puisqu’on y profitera encore d’une neige de cinéma, par contre alourdie dès que la pente se tourne vers le sud – sans la moindre cohésion, tant mieux pour les risques d’avalanche et le plaisir du ski. Une journée d’avril qui fera oublier pas mal de journées de janvier…

Le beau temps persistant et annoncé plus stable, joint à la fréquentation d’un dimanche de Pâques, nous laisse espérer du renfort pour tracer la petite face nord de la Grande Casse et ses 600 mètres de pente entre 40 et 50°. Pas de messe de Pâques pour nous ce jour, mais pour clôturer ce séjour un pèlerinage vers la pente raide iconique de la Vanoise, la face nord de de son point culminant, le long de séracs pas encore trop rabougris par le réchauffement climatique.
L’ambiance haute montagne de cette course ne se limite d’ailleurs pas à la pente finale, mais prévaut dès que l’on atteint le glacier de la Grande Casse et son cirque presque fermé de grandes faces dont le col éponyme constitue la seule échappatoire. L’austérité de l’environnement s’accentue encore dès que l’on prend pieds... euh crampons ou skis sur la face nord et son immense et raide pan suspendu de neige et de glace, à l’ombre jusqu’à la mi-mars puis au soleil rasant plus tard en saison.
Le traçeur doit alors façonner le millier de marches de l’escalier qui sera emprunté par les poursuivants, une tâche qui peut s’avérer ingrate au point d’invoquer une crampe pour passer son tour de traçage. Quoi qu’il en soit, on découvrira ce jour à notre grande surprise une partie haute exposée au-dessus de barres rocheuses, ce qui n'apparaissait pas dans les topos de cette course pourtant classique.

C'est que le recul glaciaire a fait récemment apparaître des bandes de rochers en haut de la partie occidentale de la face nord de la Grande Casse – celle dite de la « petite face nord », une évolution récente sans doute amplifiée par l’été 2022 et son bilan de masse glaciaire négatif record à l’échelle de toutes les Alpes. Le glacier a tout simplement intégralement fondu en haut de la petite face nord, laissant la place aux rochers… Une évolution encore plus inquiétante sachant que ce recul n’est pas celui de la zone d’ablation à cause d’une accumulation moindre dans la zone éponyme, mais le recul de la partie la plus haute de la zone d’accumulation par elle-même, en versant froid et raide à plus de 3500 mètres, là où la fonte estivale excède donc de facto l’accumulation du reste de l’année depuis de longues années (alors que cette zone devrait servir de « réservoir » de neige et de glace pour la partie basse du glacier…)
Les photos prises depuis une cinquantaine d'années montrent le changement complet de physionomie de la face nord dans cet intervalle, le glacier s’étant aminci considérablement là où il n'a pas fondu, et ayant perdu tous ses séracs à l’exception du sommital (pour mémoire la face est haute de 700 à 800 m de dénivelée). La fonte semble d’ailleurs s’être singulièrement accélérée depuis 2017, les cinq dernières années ayant suffi à assécher complètement le haut de la petite face nord.
Insérer image 
Après les photos de face, les photos à la verticale disponibles sur le site www.geoportail.fr, qui confirment la fonte du glacier côté ouest (petite face nord) et la disparition du sérac du bas entre 1960 environ et 2022.
Reste à espérer que Ie gros sérac restant ne s'effondre pas tout d'un bloc, à l'instar de celui de la Marmolada dans les Dolomites italiennes durant l'été 2022.
Si par endroits le recul glaciaire rend possibles des descentes à skis qui ne l’étaient pas avant (glacier des Bœufs Rouges, glacier du Casset), il peut ailleurs, comme ici par exemple, les rendre plus difficiles voire impossibles… Dans le cas de la petite face nord de la Grande Casse, la barre exposée de début avril 2023 semblait être recouverte plus tard dans ce printemps humide. C’est donc une descente à prévoir plutôt par des conditions de fort enneigement si l’on ne veut pas s’exposer plus qu’agréé a priori avec sa conscience et son trouillomètre ; il semble sinon opportun de viser la face nord centrale quelques centaines de mètres plus à l’est, à peine plus raide sur le haut mais moins exposée, en tout cas tant que la configuration du sérac sommital le permet…
Quoi qu’il en soit, la descente en poudreuse, déjà parfois légèrement croûtée par le vent, de cette petite face nord conclura en beauté (glaciaire) et en pente (raide) cette virée en Vanoise à la rencontre des meilleures conditions de l’hiver… en avril !


Voilà donc également une suggestion de programme pour ton stage intensif de désintoxication aux télébidules évoqué en introduction, suggestion seulement parce que c’est justement cette liberté à la fois encadrée et absolue qui caractérise le ski de randonnée. Absolue, car on peut porter ses skis partout où porte son regard, sans avoir à suivre le fil d’un sentier de randonnée pédestre, le tracé des spits d’une voie d’escalade équipée, les lignes de faiblesse des fissures ou des becquets en escalade « trad »… Encadrée, car cette neige qui peut nous porter a ses propres règles qui apportent des limites à la liberté du skieur, stabilité, qualité… autant d’inconnues qu’on aura à cœur et surtout à cerveau de déchiffrer et d’évaluer. 
Dans une nature d’attestations, de quotas, de forfaits, de pass, de permis et de QR codes, c’est cette liberté même bridée qui devrait finir de te convertir à la conversion et au ski de montagne !

 

EN PRATIQUE

Quand y aller
La meilleure période s’étend généralement de décembre à avril, sachant que les remontées mécaniques fonctionnent en général du début des vacances de Noël à la mi-avril. Avant ou après, les courses situées versant ouest se feront moyennant une dénivelée supplémentaire de 350 à 600 mètres, suivant l’ouverture ou non de la route menant aux Fontanettes, exigeant un départ très matinal au printemps si l’on veut profiter d’une neige cuite à point à la descente. En 2023, le prix du forfait randonneur était de 12 euros pour la montée séquentielle sur les deux télésièges de l’Edelweiss et du Génépi, départ de toutes les courses mentionnées dans cet article à l’exception de la brèche Portetta.
A savoir tout de même que des courses telles que la Grande Casse ou les Dômes de la Vanoise peuvent parfois s’envisager jusqu’à début juin avec des ratios portage/ski acceptables…

Conditions nivo-météorologiques
La Vanoise, bien exposée aux flux de nord et d’ouest, (partiellement) protégée des redoux pluvieux par les Préalpes, bénéficie généralement d’un bon enneigement dès la moyenne montagne. On peut s’en assurer sur la page ad hoc de Meteo France https://meteofrance.com/meteo-montagne/alpes-du-nord/enneigement et appuyer son analyse sur des vues satellite récentes. Le site https://apps.sentinel-hub.com/sentinel-playground permet justement d’estimer la limite d’enneigement grâce aux vues satellites prises périodiquement (généralement tous les 2 ou 3 jours) de l’ensemble de la surface terrestre, en comparant une vue satellite récente (par ciel dégagé) de la montagne visée avec les courbes de niveau d’une carte (par exemple Open TopoMap qui couvre le monde entier, ou plus simplement et précisément IGN pour la Vanoise). Un moyen universel (affranchi de l’existence de stations de ski et/ou bulletins nivologiques) et permanent pour déterminer en temps réel ou presque la présence de neige ou non sur toutes les montagnes du globe !
Sinon les webcams disposées dans la station permet de se faire une idée… ou plutôt une vue de l’enneigement du moment : https://www.pralognan.com/webcams/, l’une à Tignes donnant sur la face nord de la Grande Casse https://tignes.roundshot.com/grande-motte/#/ et ses conditions à vérifier (présence de glace vive ou non…).

 Les bulletins d’estimation du risque d’avalanches sont ceux publiés par Meteo France tous les jours en saison https://meteofrance.com/meteo-montagne/alpes-du-nord/risques-avalanche
Concernant les prévisions météorologiques, on peut comme partout surfer sur www.meteoblue.com, qui compare les sorties de nombreux modèles différents et permet d’évaluer la fiabilité des prévisions au travers de leur dispersion.

Comment y aller
En voiture au bout de la D915 (attention aux tristement célèbres bouchons de la Tarentaise lors des départs et retours du ski des vacances scolaires de Noël et d’hiver, d’autant plus que Pralognan se trouve en amont des trois vallées).
Les départs de randonnée se trouvant tous ou presque dans la station et donc tout près des hébergements, l’utilisation des transports en commun est recommandée : on peut rejoindre en train la gare de Moûtiers Salins située à 27 km, puis gagner Pralognan en bus grâce à une ligne régulière :
https://www.pralognan.com/reservez-votre-sejour/transports/

Où dormir en vallée
Pralognan est une petite station de ski bien différente des grosses stations voisines aux domaines tentaculaires, beaucoup moins fréquentée et coûteuse. Hôtels, résidences de tourisme
https://www.pralognan.com/reservez-votre-sejour/hebergements/ et hébergements locatifs du type airbnb pourront vous accueillir en saison de ski entre décembre et avril, avec certainement des tarifs plus bas après la fermeture des remontées mécaniques mi-avril. 
 

26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 20:35

Ci-dessous le texte - sans les topos - de l'article paru en septembre 2023 sur le ski de rando autour du Cintu :

https://www.skirandomag.com/numero53

Il est un paradis pour les cochons, une terre de liberté sans cages ou barrières dont le nom est chuchoté dans les soues et crié dans les batteries, un pays où les glands se multiplient à portée de groin, où les arbouses tendres et sucrées tombent des branches pour Noël, et où les truies se laissent facilement conter fleurette au bord des départementales. Il est un pays de cocagne pour les skieurs de randonnée, un mirage qui miroite au-delà de la mer depuis les sommets continentaux, une île de granite fauve coiffé de blanc fichée dans la Méditerranée et appelée « Corse ». C’est là que vos yeux cochons pourront reluquer des strings de neige tendus entre les parois de taffoni, là où vous pourrez vous dorer la couenne sur la plage après avoir fait le sanglier dans le maquis et couiné dans la poudreuse ou sur la moquette, là dont vous reviendrez plein les pattes rôtis par le soleil (mais pas transformé.e.s en figatelli ou lonzu).

Et oui, la Corse n’est pas qu’un entrelac de plages où viennent bronzer les bipèdes et de routes où viennent poser les quadrupèdes (vaches, veaux, cochons…) devant les objectifs des pinzuti (touristes continentaux pour les insulaires), mais aussi une île plus riche en montagnes qu’en plaines. C’est une montagne dans la mer rarement esthétique pour les skieurs de randonnée, chaque étage disposant de son petit trésor : la forêt avec ses pins noirs laricios endémiques aux formes torturées, la zone alpine avec ses rocher au granite sculpté en taffoni, et les sommets avec leurs vues panoramiques où l’île d’Elbe, la Sardaigne et/ou le Mercantour peuvent se distinguer derrière la Méditerranée omniprésente. Dans ces contrées insulaires aux toponymes Bocca et Capu chantants, avec des bêtes (semi)sauvages en liberté qui divaguent le long des routes, on profite d’exotisme à moindre bilan carbone, l’occasion de skier vue mer (… et ce parfois de tous les côtés) sous le soleil méditerranéen et non la pluie norvégienne, en dégustant des figatelli plutôt que des cubes de fromage sucré marron et des tubes d’œufs de poissons !

Les montagnes corses profitent d’un enneigement régulièrement satisfaisant à excellent, parfois même supérieur à celui des Alpes ou des Pyrénées - comme notamment durant l’hiver 2023. Les situations météorologiques dites de retour d’est peuvent y déposer des mètres de neige, au point que la seconde avalanche la plus meurtrière recensée en France durant les 200 dernières années a touché le village d’Ortiporio en Castagniccia en 1934 (37 victimes décédées dans un hameau situé à moins de 700 mètres d’altitude - contre 39 morts pour l’avalanche de l’UCPA à Val d’Isère en 1970), ou qu’un derby de ski (sur neige et pas nautique !) est parfois organisé versant nord du Cintu en… juin ou juillet.

Si vous êtes prêt à « prendre le maquis » (ou de préférence la pinède de laricios, qui offre une skiabilité autrement meilleure que les murs impénétrables d’épineux du maquis…), à vous le « hold up » à la Corse ! Inutile d’enfiler votre cagoule et de prendre la pose en brandissant un piolet l’air méchant devant le miroir de la salle de bains, votre rictus effrayant ne sera pas visible sous votre torchon noir mal percé au niveau des yeux, et la lame de votre piolet est moins affûtée que l’épée en plastique de votre fils. Il est plus sage pour votre braquage de simplement prévoir une virée à skis dans la poudreuse des montagnes corses, ce qui pourrait tout de même vous valoir des millions de like enamourés de vos milliers de followers ! 

Trêve de poncifs à réseaux sociaux, cet article vous présente donc des courses réalisables à la journée au départ des routes dégagées en hiver, excluant de fait les parcours au départ de la vallée de la Restonica, dont la route reste officiellement fermée jusqu’à mai. C’est une sélection toute personnelle d’itinéraires choisis pour leur esthétisme mais aussi variété, du maquis de basse altitude aux taffoni des couloirs dans le granite en passant par les forêts de pins laricios, des itinéraires envisageables pour certains dès les premières neiges de la fin de l’automne et pour d’autres jusqu’aux derniers névés des premiers jours de l’été.

Si les caractéristiques de ces courses peuvent diverger suivant les sources, tant pour les pentes (40° d’après IGN, 50° d’après facebook), difficultés (4.2 selon les topos, 4.9.3 selon Emmanuel Macron, 95D selon Dominique Strauss-Kahn, 5.2 à Marseille, 4.256 à Strasbourg, entre le 3.1 et le 5.2 en Normandie), dénivelées (1200 d’après les syndicats, 120 d’après la police) que conditions (5 cm de poudreuse d’après le bulletin d’estimation du risque d’avalanches, 50 cm d’après les réseaux sociaux), vous y trouverez toujours le bonheur évanescent et irréductible aux chiffres d’un claquage de conversion ou d’un rebond dans la poudreuse qui vole autour des skis.

Cima a i Mori
Un itinéraire déjà peu classique en randonnée pédestre mais sans doute rarement skié vu l'altitude basse du départ (700 mètres !) et le caractère peu skiant des 600 premiers mètres de dénivelée, à réserver donc pour le plein hiver avec un enneigement débutant à (très) basse altitude. 
On peut y goûter à skis la substantifique moelle  de la montagne Corse : départ littéralement à travers un beau village Corse perché autour de son église, remontée d’un sentier muletier dans le maquis sous la forêt d’aiguilles de granite de Popolasca et Rundinaia, avant un vallon glaciaire enserré entre les aiguilles creusées de taffoni et d'arches (un petit air de Bavella en Haute-Corse), puis une large combe est plus ouverte et panoramique sur la mer et l’île d’Elbe loin à l’est. De la longueur en montée, descente ou traversée, du dénivelée, du bartassage sur du sentier qui se perd vite dans le maquis, une combe suspendue cachée des regards des « pinzuti », voilà de quoi décrocher votre brevet de randonneur Corse !
 


Forêt de Carrozica
Encore un itinéraire de cœur d’hiver (la partie basse de la montée au Cintu par Bocca Borba) adapté aux situations nivo-météorologiques difficiles, sur des pentes modérées en forêt permettant de progresser sans trop pâtir des visibilités réduites et/ou des risques d’avalanches.
Bien abrité.e.s dans la forêt de bouleaux et de pins noirs, vous profiterez malgré tout d’une superbe ambiance entre laricios enfouis sous la neige et canyons dominés de cascades de glace… et d’une belle descente directe sur la route d’Asco, skiante si tant est que vos traces passent par les clairières, car c’est un boulot délicat que de se frayer un passage à travers les bouleaux !
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Pointe de Cricche, antécime sud-est 
C’est une course classique au départ du col de Vergio, où vous croiserez probablement plus de bipèdes en une journée que durant toute une saison sur les deux autres itinéraires évoqués ci-dessus ! Un itinéraire court par ailleurs, et donc adapté aux créneaux d’une demi-journée par exemple. La pointe de Cricche – ou plutôt son antécime sud-est, le sommet principal étant rocheux - s’atteint par un itinéraire court et direct depuis le col de Vergio, seulement 500 mètres de dénivelée, mais on peut rallonger la balade par une descente versant sud-ouest vers les bergeries de Casterica. On trouvera de très beaux taffoni sur la croupe est dominant le col de Vergio vers la cote 1650, une géojolie qu’il conviendra de décorer à la descente de vos plus belles traces de calligraskie !
 


Punta Minuta 
Place maintenant aux grands sommets corses, avec la Punta Minuta pour commencer, dont la voie normale à skis se déroule sur son versant sud, au départ de Calasima. C’est un beau et long vallon que celui des bergeries de Ballone, sous le versant est de la bien-nommée Grande Barrière, avec comme souvent en Corse de magnifiques exemplaires de pins laricio en haut de la forêt. La montée se fait ensuite plus directe sur une écharpe sud à la pente soutenue, un peu exposée sur le haut sur des pentes convexes au-dessus de barres rocheuses. Une fois parvenus à Bocca Rossa,  la course… se corse encore, et on finit en crampons jusqu’au sommet de la Punta Minuta sur des pentes suspendues. De la croix sommitale on peut distinguer à la fois les sommets sardes au sud… et alpins au nord, la citadelle de Calvi étant quant à elle bien visible au nord-ouest sous les spatules, de quoi donner tout son sens au mot panorama !
 


Paglia Orba 
Un autre grand sommet que la Paglia Orba, montagne emblématique pour sa position – le sommet Corse de plus de 2500 mètres le plus proche de la mer, et sa géologie insolite - un plateau suspendu entouré de falaises de conglomérat sur toutes ses faces, devant le grand rocher de granite troué du Capu Tafunatu. 
La cheminée d’hiver qui mène à ce plateau suspendu s’atteint au départ du col de Vergio par le long vallon du Golo, et passe en crampons par enneigement suffisant, moins couramment à skis à cause de l’étroitesse de ladite cheminée. Plus haut c’est l’enchantement du plateau suspendu avec ses vues plongeantes sur la Méditerranée dorée au sud-ouest, plus sombre à l’ouest vers le Capu Rossu, et la frange blanche des sommets du Mercantour au nord-est. Mais lâchez vos appareils photos, la cheminée d’hiver exposée plein sud n’attendra pas la fin de vos mitraillages pour (mal) tourner en neige trop réchauffée !
 

Couloir ouest de l’antécime nord de la Punta Minuta
Une course magnifique au départ de la station de ski d’Asco, mais qui ne débouche sur aucun sommet majeur, individualisé ou même nommé sur IGN. A quoi bon alors perdre des tonnes de sueur et des hectares de peau des pieds, pour ne même pas pouvoir ajouter une croix significative dans votre carnet de courses ? C’est que ces couloirs offrent aux skieurs une ambiance exceptionnelle, dans leurs lignes encaissées et tournantes, face à la mer et au Mercantour, au-dessus des abîmes du Cirque de la Solitude (désormais évité par le GR20). Comme souvent en Corse, au-delà de leur cargaison de poudreuse, les tempêtes hivernales plâtrent de neige et glace les parois sommitales, de quoi transformer cette montagne en un petit Cerro Minuta aux allures patagoniennes, avec vue panoramique sur les mers australes euh… la mer Méditerranée ! 
Les sorties post méridiennes dans ce couloir exposé à l’ouest se verront agrémentées de nombreuses chutes de glace accrétée détachée par le soleil, casque (encore plus) de rigueur pour les intrépides skieurs. Avec les parois au-dessus qui tiendront donc lieu de machine à glaçons, il suffira d’emmener une bouteille de grappa pour célébrer dignement la beauté du ski corse, la mer sous les spatules assurant l’ambiance d’un bar de plage ! Le trait de côte s’avère heureusement ici assez lointain pour que les bulldozers préfectoraux ne viennent pas détruire votre paillote de plage installée sur un domaine public maritime…
 

Bocca Pampanosa
Depuis la station de ski d’Asco le cirque nord de Trimbolacciu attire le regard des skieurs et alpinistes avec ses grands couloirs nord enserrés entre les tours rocheuses, celui de Bocca Pampanosa étant le plus évident entre les Capu Larghia et Rossu. Au-delà d’une grande ambiance alpine sur ses 600 mètres de dénivelée, il offre un enneigement exceptionnellement abondant et tardif de par son altitude et encaissement au nord sous d’immenses parois de granite, et conserve souvent de grands névés jusqu’au cœur de l’été, de quoi être en mesure d’enchaîner virages à skis le matin et ploufs dans une mer à la température estivale l’après-midi ! 
 

EN PRATIQUE

Période
La meilleure période du ski corse ne diffère pas beaucoup de celle des Alpes du Sud ou des Pyrénées, et s’étend généralement de décembre à avril, à mon sens pas plus tard que la mi-avril pour garantir un ratio ski/portage raisonnable sur ces montagnes d’altitude moyenne (pas plus de 2700 mètres), méridionales et aux départs jamais très hauts (pas plus de 1400 m).
A savoir tout de même que des courses telles que la Bocca Pampanosa par son couloir nord peuvent généralement se pratiquer au début de l’été avec seulement une petite heure de portage !


Estimation et prévision des conditions nivo-météorologiques
Comme expliqué en introduction, l’enneigement des montagnes corses est souvent généreux, mais il présente une grande variabilité temporelle et spatiale. Il importe donc de vérifier si la neige est assez présente avant de traverser la Méditerranée : on peut s’assurer de l’enneigement sur la page ad hoc de Meteo France https://meteofrance.com/meteo-montagne/corse/enneigement
On peut également appuyer son analyse sur des vues satellite récentes. Le site https://apps.sentinel-hub.com/sentinel-playground permet justement d’estimer la limite d’enneigement grâce aux vues satellites prises périodiquement (généralement tous les 2 ou 3 jours) de l’ensemble de la surface terrestre, en comparant une vue satellite récente (par ciel dégagé) de la montagne visée avec les courbes de niveau d’une carte (par exemple Open TopoMap qui couvre le monde entier, ou plus simplement et précisément IGN pour la Corse). Un moyen universel (affranchi de l’existence de stations de ski et/ou bulletins nivologiques) et permanent pour déterminer  en temps réel ou presque la présence de neige ou non sur toutes les montagnes du globe !
Sinon les webcams disposées dans les stations de ski (par exemple celles d’Asco, Ghisoni ou Val d’Ese) ou les cols de montagne (Vizzavona) permettent de se faire une idée… ou plutôt une vue de l’enneigement du moment : http://actu-meteo-corse.fr/webcams-de-corse 

Les bulletins d’estimation du risque d’avalanches sont ceux publiés par Meteo France tous les jours en saison https://meteofrance.com/meteo-montagne/corse/risques-avalanche

Concernant les prévisions météorologiques, on peut comme partout surfer sur www.meteoblue.com, qui compare les sorties de nombreux modèles différents et permet d’évaluer la fiabilité des prévisions au travers de leur dispersion.


Comment y aller
L’insularité impose soit l’avion - Ajaccio, Calvi ou Bastia sont les aéroports Corses les plus commodes vis-à-vis des courses présentées dans cet article, soit le ferry – sur le continent au départ de Marseille, Toulon ou Nice et à destination d’Ajaccio, l’Ile-Rousse ou Bastia. La comparaison des tarifs attachés à ces moyens de transport doit évidemment prendre en compte la location de voiture si l’on choisit l’avion.

Se déplacer
Il semble difficile de se passer de (location de) voiture, les points de départ des randonnées présentées dans cet article n’étant en général pas ou mal desservis par les transports en commun.

Budget/hébergement
La Corse est une destination peu courue et plutôt bon marché entre décembre et avril en saison de ski, qui a le bon goût de ne pas recouper la haute saison balnéaire de mai à septembre, en hiver heureusement moins de Celsius et de gus !

26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 18:44

Le 26 novembre 2023

Retour sur le Cap du Dramont découvert en janvier 2015, pour y gravir une petite grande voie de 3 longueurs juste au-dessus de la mer, sur l’éperon sud-ouest de l’aiguille du secteur d’escalade dit de la cathédrale. C’est l’occasion à ma connaissance unique dans l’Esterel de grimper avec la Grande Bleue sous les chaussons, les mains sur la rhyolite rouge et les yeux sur l’îlot d’Or et sa tour à base carrée caractéristique.
Le bon équipement, récemment revu, de cet éperon ainsi que des relais confortables permet d’envisager cet itinéraire esthétique et facile pour de l’initiation (ce que font d’ailleurs manifestement les BE du coing), nonobstant quelques pas de traversée impressionnants mais faciles et bien protégés dans les 2 premières longueurs. Plusieurs sorties semblent possibles, la nôtre à gauche sur des goujons offrant un passage raide sur bonnes prises en petit 5.
Un très beau secteur décidément que ce Cap du Dramont, ses tours de rhyolite rouge et ses affleurements de porphyre vert disséminés dans le vert de la pinède, retour à prévoir en kayak de mer pour découvrir les fonds marins de l’Ile d’Or !

affleurement de porphyre vert près du Poussaï
affleurement de porphyre vert près du Poussaï

affleurement de porphyre vert près du Poussaï

dans les couennes courtes et faciles de la Cathédrale versant sud-est, sous le sémaphore
dans les couennes courtes et faciles de la Cathédrale versant sud-est, sous le sémaphore
dans les couennes courtes et faciles de la Cathédrale versant sud-est, sous le sémaphore

dans les couennes courtes et faciles de la Cathédrale versant sud-est, sous le sémaphore

une cordée dans l'arête sud-ouest, notre objectif de la (demi) journée !
une cordée dans l'arête sud-ouest, notre objectif de la (demi) journée !

une cordée dans l'arête sud-ouest, notre objectif de la (demi) journée !

L1 de l'arête sud-ouest

L1 de l'arête sud-ouest

L2 devant la tour de l'Ile d'Or
L2 devant la tour de l'Ile d'Or
L2 devant la tour de l'Ile d'Or
L2 devant la tour de l'Ile d'Or

L2 devant la tour de l'Ile d'Or

L3 à la sortie du joli passage en 5a/b
L3 à la sortie du joli passage en 5a/b

L3 à la sortie du joli passage en 5a/b

25 novembre 2023 6 25 /11 /novembre /2023 18:39

Le 25 novembre 2023

Découverte d’un des vallons obscurs situés près de Nice rive gauche du Var, de rares canyons « secs » superbes pour leurs coups de sabre dans le conglomérat local et leur végétation humide et parfois subtropicale, avec notamment des parois couvertes de fougères rappelant l’ambiance des canyons des Antilles ou de Madère. Cet écosystème rare peut être traversé par une simple randonnée pédestre non technique par le fond du canyon, casque malgré tout conseillé, ainsi que pantalon long pour les nombreuses ronces trop affectueuses, et chaussures étanches ou de canyon pour les passages à gué dans les filets d’eau qui peuvent couler. C’est effectivement magnifique, sauvage et atypique à quelques kilomètres seulement de la métropole niçoise, une balade à ne pas rater dans des encaissements parfois très prononcés (moins de 2 mètres de large pour plus de cinquante mètres de hauteur) sublimés par du concrétionnement calcaire actif en méduses sous les résurgences des plafonds. Attention, certains de ces canyons secs sont officiellement interdits depuis juillet 2020, notamment celui du Donaréo.

arbouses et feuillus encore verts à l'approche (descendante)
arbouses et feuillus encore verts à l'approche (descendante)

arbouses et feuillus encore verts à l'approche (descendante)

le premier encaissement, ses méduses et fougères, ambiance (sub)tropicale
le premier encaissement, ses méduses et fougères, ambiance (sub)tropicale
le premier encaissement, ses méduses et fougères, ambiance (sub)tropicale
le premier encaissement, ses méduses et fougères, ambiance (sub)tropicale
le premier encaissement, ses méduses et fougères, ambiance (sub)tropicale
le premier encaissement, ses méduses et fougères, ambiance (sub)tropicale
le premier encaissement, ses méduses et fougères, ambiance (sub)tropicale
le premier encaissement, ses méduses et fougères, ambiance (sub)tropicale

le premier encaissement, ses méduses et fougères, ambiance (sub)tropicale

un affluent rive gauche
un affluent rive gauche
un affluent rive gauche

un affluent rive gauche

les parois couvertes de mousses et fougères avant le second encaissement
les parois couvertes de mousses et fougères avant le second encaissement
les parois couvertes de mousses et fougères avant le second encaissement
les parois couvertes de mousses et fougères avant le second encaissement

les parois couvertes de mousses et fougères avant le second encaissement

le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo
le second encaissement et son ambiance spéléo

le second encaissement et son ambiance spéléo

au retour à contre-courant

au retour à contre-courant

19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 20:11

Le 18 novembre 2023

Voie "sombra lunar", 4 longueurs, équipé, 6a max (alors que c'est la voie "derecha del espolon" qui était visée...)

5a/6a (soutenu dans la seconde moitié)/5c(1 pas)/5a

Parcours d’une grande voie située en versant sud au-dessus d’Orihuela sur la Pared Negra, la voie "sombra lunar", située tout près de la voie visée à l'origine « à droite de l’éperon », toutes deux remontant une face qui s’apparente à un immense pan incliné de dalles de calcaire gris très sculpté, des itinéraires de 4 longueurs, d’approche courte, tout indiqués pour un créneau d’une demi-journée. Malgré les touffes d’herbe on y trouve  de la jolie escalade homogène dans le petit 5, malgré un passage beaucoup plus technique à la fin de L2 à l’équipement particulièrement resserré. 

à l'approche, sous la paroi à gravir à droite

à l'approche, sous la paroi à gravir à droite

L1
L1

L1

L3

L3

dans la descente, via(s) ferrata(s) puis rappels
dans la descente, via(s) ferrata(s) puis rappels
dans la descente, via(s) ferrata(s) puis rappels

dans la descente, via(s) ferrata(s) puis rappels

17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 17:56

Le 17 novembre 2023

Séance de kayak de mer au départ de Cala del Portitxol, jusqu’à la pointe rocheuse à l’ouest de la Platja Granadella, en aller-retour en cabotant le long de ces côtes calcaires relativement peu élevées mais rarement esthétiques et creusées d’arches, tunnels traversantqs ou non et grottes marines. Parmi celles-ci on retiendra particulièrement l’une avec cascade de tuf active et les bien connues Cova dels Orguens avec ses ensembles de grandes méduses plaquées sur la paroi intérieure nord et Cova del Llop Mari avec ses grandes stalactites. C’est superbe du début à la fin, qui plus est sur une mer d’huile toute la journée et dans une solitude presqu’absolue, nonobstant une petite poignée de kayak et Stand Up Paddle. Dommage que malgré la douceur du jour l’eau ait été aussi froide, pas plus de 17°C qui n’empêcheront pas d’observer (en néoprène intégrale une fois n’est pas coutume) de très nombreux cténophores, variés aussi bien qu’en taille, forme ou même luminescence.

dalle lisse côtière, première curiosité géologique vers la Cala el Pom

dalle lisse côtière, première curiosité géologique vers la Cala el Pom

cascade de tuf active dans grotte marine, près de la Cala el Pom
cascade de tuf active dans grotte marine, près de la Cala el Pom

cascade de tuf active dans grotte marine, près de la Cala el Pom

partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens
partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens

partout grottes, arches, tunnels traversants entre Portitxol et la Cova des Orguens

la Cova dels Orguens, la première grande grotte aux méduses
la Cova dels Orguens, la première grande grotte aux méduses
la Cova dels Orguens, la première grande grotte aux méduses
la Cova dels Orguens, la première grande grotte aux méduses
la Cova dels Orguens, la première grande grotte aux méduses

la Cova dels Orguens, la première grande grotte aux méduses

petite grotte entre les jumelles de la Cova dels Orguens

petite grotte entre les jumelles de la Cova dels Orguens

Cova dels Orguens, la seconde grotte juste au sud de la première
Cova dels Orguens, la seconde grotte juste au sud de la première
Cova dels Orguens, la seconde grotte juste au sud de la première
Cova dels Orguens, la seconde grotte juste au sud de la première
Cova dels Orguens, la seconde grotte juste au sud de la première

Cova dels Orguens, la seconde grotte juste au sud de la première

pause repas et snorkeling près de Cabo de la Nao, de nombreuses méduses et cténophores (non urticant.e.s), petites, grosses, fluorescentes ou non...
pause repas et snorkeling près de Cabo de la Nao, de nombreuses méduses et cténophores (non urticant.e.s), petites, grosses, fluorescentes ou non...
pause repas et snorkeling près de Cabo de la Nao, de nombreuses méduses et cténophores (non urticant.e.s), petites, grosses, fluorescentes ou non...
pause repas et snorkeling près de Cabo de la Nao, de nombreuses méduses et cténophores (non urticant.e.s), petites, grosses, fluorescentes ou non...

pause repas et snorkeling près de Cabo de la Nao, de nombreuses méduses et cténophores (non urticant.e.s), petites, grosses, fluorescentes ou non...

entre Cabo de la Nao et Torre d'Ambolo
entre Cabo de la Nao et Torre d'Ambolo

entre Cabo de la Nao et Torre d'Ambolo

la Cova del Llop Mari, encore bien concrétionnée
la Cova del Llop Mari, encore bien concrétionnée
la Cova del Llop Mari, encore bien concrétionnée

la Cova del Llop Mari, encore bien concrétionnée

la Cala en Calo et son aiguille perçée façon Eissadon

la Cala en Calo et son aiguille perçée façon Eissadon

tunnel traversant donnant accès à une salle noire à l'ouest de Cala en Calo
tunnel traversant donnant accès à une salle noire à l'ouest de Cala en Calo

tunnel traversant donnant accès à une salle noire à l'ouest de Cala en Calo

16 novembre 2023 4 16 /11 /novembre /2023 17:57

Le 16 novembre 2023

Voie "del plas", 5 longueurs, équipé, 6a max

6a/5c/4b/5c/3c

Parcours de la voie « del plas » en Sierra de Toix, puis de la crête éponyme permettant d’atteindre le sommet, rien de majeur sur cet itinéraire hétérogène en raison de la grande vire médiane, qui plus est dans un cadre peu sauvage au-dessus de l’urbanisation.
On ira ensuite gravir le Penon de Ifach, ce monolithe de calcaire de plus de 300 mètres de haut relié à la terre par 2 cordons de sable, désormais couverts… d’immeubles. On atteint le sommet et ses belles vues panoramiques sur la côte par un sentier bien traçé et fréquenté, la prochaine fois par une des voies d’escalade de la face sud-ouest, moins parcourues mais tout de même patinées !

L1

L1

fin de L2 sur tuf cristallisé

fin de L2 sur tuf cristallisé

sur la crête de Toix
sur la crête de Toix
sur la crête de Toix

sur la crête de Toix

panorama (naturel et urbain...) du sommet du Penon d'Ifach atteint à pieds
panorama (naturel et urbain...) du sommet du Penon d'Ifach atteint à pieds

panorama (naturel et urbain...) du sommet du Penon d'Ifach atteint à pieds

15 novembre 2023 3 15 /11 /novembre /2023 19:11

Le 15 novembre 2023

Découverte d’un canyon (généralement) sec au sud de Pego, et plus généralement des montagnes de l’intérieur, où à moins de 20 km d’une côte urbanisée au possible et bondée 6 mois par an l’on trouve encore des vallées désertes où seul.e.s les antiques terrasses en restanques, sentiers muletiers et hameaux désertés rappellent la présence passée de l’homme.
Le canyon en lui-même présente un encaissement croissant jusqu’à la belle portion finale, ses vasques pièges (une chèvre morte d’ailleurs dans l’une d’entre elles), son calcaire aux 50 nuances de gris et de blanc, et sa salle finale presque fermée avec un fond de thalweg percé d’une lucarne naturelle ! Les vasques putrides de ce ravin presque toujours sec s’évitent par des via cordata bien équipées de scellements (cordes neuves à demeure ce jour), à la notable exception de la première série qui se contourne rive gauche par une petite escalade puis un rappel.
A noter également le superbe sentier muletier de retour, un antique chemin empierré impressionnant par l’ampleur et la précision de sa construction.

l'approche entre les restanques

l'approche entre les restanques

le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides
le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides
le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides
le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides
le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides
le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides
le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides
le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides
le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides
le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides
le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides

le canyon sec, des mains courantes à demeure pour éviter les vasques putrides

la superbe salle finale presque fermée et son arche naturelle - siphon
la superbe salle finale presque fermée et son arche naturelle - siphon
la superbe salle finale presque fermée et son arche naturelle - siphon

la superbe salle finale presque fermée et son arche naturelle - siphon

à la sortie sous les concrétions
à la sortie sous les concrétions

à la sortie sous les concrétions

le beau sentier empierré de retour

le beau sentier empierré de retour

14 novembre 2023 2 14 /11 /novembre /2023 17:50

Le 14 novembre 2023

Traversée presqu’intégrale de la crête de Bernia, bien visible depuis le littoral que son échine souvent fine de calcaire domine de plus de 1000 mètres. C’est un parcours justement classique, de l’est vers l’ouest avec un  départ sous le versant nord, toujours panoramique (par bonne visibilité, des Pyrénées au nord à la Sierra Nevada au sud en passant par Ibiza à l’est) et souvent aérien, finalement long sur une crête dentelée qui impose de nombreuses descentes et remontées pour un dénivelée final avoisinant sans doute les 1000 mètres. Les quelques passages sur fil étroit sont tous bien protégés de spits à demeure. Nul besoin donc de coinceurs et sangles, juste une poignée de dégaines et une corde de 40 mètres pour quelques rappels n’excédant pas 20 mètres, de quoi progresser avec un sac léger dans cette course d’au moins 6 heures approche et retour compris.

le tunnel traversant sous la crête

le tunnel traversant sous la crête

au départ à l'est
au départ à l'est

au départ à l'est

le premier passage en rasoir en désescalade (facile et bien protégé de spits)

le premier passage en rasoir en désescalade (facile et bien protégé de spits)

du beau calcaire, concrétions, fenêtres, lames de rasoir...
du beau calcaire, concrétions, fenêtres, lames de rasoir...
du beau calcaire, concrétions, fenêtres, lames de rasoir...
du beau calcaire, concrétions, fenêtres, lames de rasoir...

du beau calcaire, concrétions, fenêtres, lames de rasoir...

le second passage en rasoir, moins facile mais toujours bien protégé de spits
le second passage en rasoir, moins facile mais toujours bien protégé de spits

le second passage en rasoir, moins facile mais toujours bien protégé de spits

sous le sommet
sous le sommet
sous le sommet

sous le sommet

vues sommitales, d'abord vers la Serra Gelada et la skyline ([sic]) de Benidorm, puis vers la crête parcourue et le Penon de Ifach. Ibiza à l'est, Sierra Nevada au sud-ouest sont visibles également.
vues sommitales, d'abord vers la Serra Gelada et la skyline ([sic]) de Benidorm, puis vers la crête parcourue et le Penon de Ifach. Ibiza à l'est, Sierra Nevada au sud-ouest sont visibles également.

vues sommitales, d'abord vers la Serra Gelada et la skyline ([sic]) de Benidorm, puis vers la crête parcourue et le Penon de Ifach. Ibiza à l'est, Sierra Nevada au sud-ouest sont visibles également.

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